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Ferrari se veut sérieuse

Publié le 14 mai 2009 par Jg56
Le fils du fondateur de la marque au Cheval Cabré, Piero Ferrari, a fait le point sur le futur de la Scuderia en Formule 1. Le constructeur italien, comme quatre autres équipes, menace de se retirer à la fin de cette saison si la Fédération Internationale de l'Automobile persistait dans son désir de donner des libertés techniques à ceux qui veulent bien se fixer les budgets à 45 M€. Cela provoquerait alors un championnat à "double vitesse".
« Ce n'est pas une guerre de communiqués de presse. » a déclaré Ferrari, 64 ans, à un journal britannique. « C'est une annonce d'un comité directeur expérimenté ; notre première objection est à l'encontre de la limitation des budgets, que nous ne pensons impossible à contrôler. Deuxièmement, il n'est pas bon qu'une équipe acceptant cette limitation dispose de libertés dans la règlementation : si nous sommes sur la ligne de départ d'un Grand Prix, nous devons rester avec les mêmes règles, les mêmes spécifications techniques. »
« En Italie, nous avons l'Inter de Milan, au football, qui gagne des titres et dépense d'énormes fortunes pour s'offrir les meilleurs joueurs. Mais en Série A, vous avez également une équipe comme Catane, qui n'a pas d'argent ; allez-vous donc dire à Catane : "Vous pouvez jouer avec 12 joueurs" et à l'Inter '"Vous devez jouer avec neuf". Ce ne serait pas juste mais c'est ce à quoi ressemblent les nouvelles règles en F1. Elles ne sont pas du tout acceptables. Tous ceux présents sur la grille doivent débuter avec les mêmes règles, ce n'est sinon plus une compétition et quelqu'un d'autre qui décide du vainqueur. »
La Scuderia est l'un des plus gros budgets du plateau mais le problème qui l'oppose à la FIA n'est pas d'ordre financier. Membre de la FOTA, Ferrari s'évertue à réduire les coûts en Formule 1. « Ce n'est pas parce que nous souhaitons dépenser de l'argent. » avertit le transalpin. «
Nous voulons économiser de l'argent, purement et simplement, d'une façon ou d'une autre. Tous les constructeurs sont d'accord pour réduire les dépenses en F1, mais vous pouvez réduire les coûts sans imposer une limitation des budgets, qui n'est, de toute façon, pas applicable.
Il est également compliqué d'exécuter la règlementation technique, comme l'a récemment prouvé l'affaire des diffuseurs. Comment pouvez-vous donc appliquer ou contrôler un plafonnement des budgets ?
»
Le propriétaire actuel de Ferrari pense que la FIA devrait prendre exemple sur l'outre-Atlantique : « J'ai de très bons amis qui sont en NASCAR, aux Etats-Unis. Ils contrôlent les coûts (le nombre de mécaniciens, par exemple) et les écuries courent avec les même règles. Nous pourrions nous en inspirer. » suggére-t-il.
Lorsqu'on demande à Piero Ferrari si le Président de la FIA, Max Mosley, aurait joué en solo et fait voter ces changements sans le consentement des écuries, il nous répond : « Ne me posez pas cette question. Je connais Max depuis les années 70' et je n'ai rien à en dire. Je sais que la décision du Conseil Mondial n'est pas correcte pour nous et nous nous battrons. Il a oublié de consulter ce que vous pourriez appeler les "acteurs du show". Je sais que l'économie est un problème mondial, mais ce genre d'attitude, et un changement de règlementations de cette manière ne sauvera pas notre économie. »
Ensuite, si on lui demande si "ses Rouges" pourraient se tourner vers une autre catégorie, il réplique : « Pourquoi pas ? Je suis convaincu que, si vous regardez le passé de Ferrari, l'image d'aujourd'hui est née de ses victoires aux 24 heures du Mans et GT Racing. La course fait partie de l'ADN de Ferrari. Mon père a débuté son entreprise en concevant et vendant simplement des voitures de course. Nous ne pouvons oublier nos balbutiements ; la passion de mon père vit toujours au sein de cette entreprise. Il était fort, se battait toujours pour ses affaires et n'aurait jamais accepté ce que Max (Mosley, président de la FIA) tente de faire en imposant cette règlementation. Tout le monde dans l'entreprise aime la course, mais nous voulons courir avec des règlements dégalité, clairs et précis et avec les mêmes règles pour tout le monde. »
Enfin, il a confirmé les récentes menaces : « Nous ne plaisantons pas. Nous parlons sérieusement car, pour être sincère, Ferrari ne participera pas au prochain championnat si ces règles sont entérinées. »

Ferrari se veut sérieuse <<< Les hommes forts de Ferrari, de gauche à droite :
Stefano Domenicali, directeur de la Scuderia Ferrari > Piero Ferrari, propriétaire de Ferrari > Luda di Montezemolo, président de Ferrari.

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