La grande crise de l’automobile (2)

J’ai déjà parlé de la crise sans précédent qui frappe et va continuer de frapper l’industrie automobile là.

Beaucoup voient dans les moteurs hybrides (essence ou huiles végétales- avec toutes les conséquences nocives de la généralisation de moteurs fonctionnant aux huiles végétales- et électricité), voire les voitures tout-électrique, la solution à tous les problèmes à long terme de la filière avec le renchérissement inéluctable de l’essence et l’épuisement des ressources pétrolières.

C’est oublier que, outre les prix d’une double motorisation pour les modèles hybrides, la voiture électrique souffre d’au moins un handicap, insurmontable à ce stade de la technique pour une utilisation large, celui de l’autonomie et du temps de charge de ses batteries.

Certes, le prix des batteries baisse et devrait continuer à baisser au fur et à mesure d’une production de masse, mais le temps de charge de ces batteries reste rédhibitoire: 1 minute par kilomètre à parcourir comme l’explique le blog Trajectoires fluides. Ce qui amène un bouleversement des préoccupations de conduite: “Du temps, de l’argent, de la distance dans une singulière équation qu’on n’avait pas l’habitude de lire dans ces termes. L’usager devra se poser d’étranges questions : me reste t-il suffisamment de kilomètres au réservoir ? Combien de kilomètres ais-je le temps de recharger avant de reprendre le volant ? Il faudra bien sûr faire preuve d’un minimum de planification pour gérer un réservoir certes confortable pour un seul voyage mais limité pour un parcours à plusieurs étapes. Quelle recharge ? où ? sous quelle forme?”.

La solution idéale serait, pour des voyages “longs” (supérieurs à 200-350 km, autonomie moyenne prévue des voitures électriques pour les 10-15 ans à venir), de renouer avec les relais de diligences dans lesquels les cochers changeaient leurs chevaux: un réseau dense de stations dans lesquelles on pourrait changer ses batteries vides par des pleines, avec toutes les manipulations lourdes que cela suppose, et une normalisation de ces batteries et des modalités de leur recharge (notamment les “prises”), comme l’envisage Better Place. A moins qu’on ne s’achemine carrément vers des stations d’échanges de véhicules.

Dans tous les cas, le principal problème à l’adoption massive de ces véhicules est, outre le prix, la création d’un réseau de ré-alimentation dense, comme le prévoit C. Ghosn dans Le Point : “L’objectif que nous poursuivons, c’est que la voiture hors batterie ne soit pas plus chère qu’une voiture diesel. Et l’automobiliste n’achètera pas la batterie, il va la louer ou payer un abonnement comme avec un téléphone portable. La location de la batterie et sa recharge doivent coûter moins cher qu’un plein d’essence”. Il enchaîne: “C’est au niveau politique que ça va se jouer. Ce sont les maires des villes, et aux Etats-Unis ce sont les gouverneurs, qui vont imposer la voiture électrique. Ils vont changer les réglementations. Quand il ne pourra plus circuler dans les villes, sauf en véhicule électrique, le client n’aura plus le choix, il l’achètera“.

Cela suppose aussi une révolution dans les usages et la densification des systèmes de transports en commun.

- L’Appel à refonder l’Université. “Les signataires sont des noms prestigieux, issus de tous les horizons politiques et de toutes les disciplines, allant du philosophe Marcel Gauchet au juriste Guy Carcassonne, en passant par le mathématicien Jean-Pierre Demailly, le professeur de sociologie François Dubet ou le philosophe Bruno Karsenty”. Le Monde. Intéressant et argumenté.

- L’état des démocraties. Contre.info.

- Idéologies. Contre.feux.

- “L’atrophie des salaires est une des causes de la crise”. Blog E-Fi.

- Europe. Le Parlement européen aurait voté socialistes compris, en catimini, c’est du moins ce qu’affirme M. Mélanchon sur BFM TV, sans être démenti, un accord instaurant la libre-circulation des marchandises et des capitaux dans un grand marché transatlantique sans aucunes barrières d’ici 2015. Bienvenue au boeuf aux hormones, aux animaux clonés et aux aliments à base d’OGM. Et il faudrait voter pour ça et ces gens là ?

- Europe sociale cette fois, le représentant de la Commission Européenne se serait élevé contre des dispositions envisagées par le gouvernement chinois en faveur des salariés au prétexte “qu’une régulation trop stricte du travail pourrait amener les sociétés étrangères à reconsidérer leurs nouveaux investissements ou la continuation de leurs activités en Chine en raison de possibles augmentations des coûts et réduction de la flexibilité”. Blog  Entre les livres qui conclut: “…on se demande à quel jeu on joue, d’un côté un responsable européen envoie des menaces feutrées en cas d’amélioration du sort des travailleurs et de l’autre, on entend les cris sur le dumping social, sur un système qui ne tient pas compte des droits des salariés chinois”.

- Le grand virage de la politique US face à la crise. Le Monde . On ne rachète plus les actifs pourris mais on injecte des capitaux en prenant des participations supplémentaires dans les banques, on envisage un second plan de relanc. Paul Krugman y voit une “bonne décision”.

- Laïcité. Contre les accords avec le Vatican reconnaissant les diplômes des Universités catholiques. Le Collectif pour la promotion de la laïcité et la pétition.

- Hadopi et les mouchards… Le Monde. Mais où allons-nous ?

- Les “stress tests” des banques Européennes. Du mauvais spectacle ? Blog de P. Jorion.

- Bévues sarkoziennes. Blog Déchiffrages.

- Spectacle UMP à Nancy. Le Canard du coin.