Lorsque l’on passe en voiture la Porte de Bagnolet pour s’engager sur l’A3, on glisse entre deux murs anti-bruit, parements de bandes aux couleurs passées et sales, vertes, jaunes, translucides marquées de tags, et par dessus ses bandes, des immeubles au loin, l’antenne et les tours de Romainville d’un côté, celle de Noisy-le-Sec de l’autre. Et en dessous ? derrière les murs anti-bruits, sous les ponts de l’A3, le bruit incessant du trafic, les immeubles avec les fenêtres au niveau du pont, la station de bus et les enfants qui courrent pour ne pas rater le bus, course contre l’enclavement sous les fresques murales des piliers qui soutiennent l’autoroute. Et aussi la vie et l’énergie des gamins de banlieue.
Jean-Paul Chapon