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Au rebond; Jean-Philippe Blondel

Par Sylvielectures
Au rebond; Jean-Philippe BlondelCe roman court et dense nous raconte une histoire d'espoir et de solidarité en mettant en scène deux adolescents en souffrance qui sont confrontés aux difficultés des relations familiales.
Ces deux copains se connaissent par le sport, ils jouent dans la même équipe de Basket et partagent le même joie de se retrouver sur un terrain le mercredi et le samedi.
Ils ne sont pas du même milieu social et leurs relations se réduisent à ces moments intenses partagés lorsqu'il s'agit de faire une passe décisive ou de marquer un panier.
Un drame familial les fera se rencontrer plus avant dans un élan de solidarité et de fraternité assez exceptionnel pour qu'on ait du mal à y croire.
Ils seront aidés dans ce bouleversement par la mère du narrateur, aide soignante qui a du mal à joindre les deux bouts et qui élève seule son fils.
Elle aura la force de venir en aide à la mère dépressive de l'ami de son fils en s'installant chez elle.
Cette femme en mal de vivre vient d'être abandonnée par son mari et se laisse materner tant bien que mal par son fils dépassé mais plein de compassion.
La déshérence des pères qui vient amplifier les difficultés des relations mères-fils quand ils sont adolescents est au cœur de ce roman d'aujourd'hui.
Le message n'est pas tout à fait original : la relation d'aide, l'amitié et la solidarité peuvent changer le cours des choses et transformer le désespoir en espoir.
Quand on n'a plus de famille, on peut se construire une équipe...
Et ça marche... mieux...
J'ai trouvé tout à fait réussies les descriptions de l'expérience du jeu sur un terrain de Basket qui viennent s'emboîter dans la narration.
Ce sport collectif vient aider l'adolescent-narrateur à se comprendre, à s'accepter et à avancer dans la vie en filant la métaphore sportive.
"Je déteste être en sueur. La seule exception, c'est ici, dans le gymnase, le mercredi et le samedi après midi, lors des matchs de basket. Le souffle, le bruit de la balle, le cœur qui tambourine, je cherche des yeux mes partenaires. Je suis hors de moi. Je ne sais pas vraiment l'expliquer. C'est comme si je me détachais de mon corps et que l'intégrais un autre espace. Je ne souffre pas de douleurs dans les jambes, ni de celles qui devraient me vriller les épaules après le choc de tout à l'heure. Je suis là, les deux pieds arrimés au sol et le corps pourtant presque aérien, je maîtrise la balle, le temps et l'espace, et les autres patientent, ils attendent de savoir qui sera choisi."
..." Je cours. J'occupe tout l'espace du terrain. L'espace. Oui, c'est ce que je viens chercher ici. Un terrain pour moi. Un terrain que je partage avec d'autres mais sur lequel nous évoluons les uns à côté des autres, en train de coopérer pour atteindre le même but. Ce que j'aime dans le basket, aussi, c'est qu'on a pas le droit de toucher l'adversaire-sinon, il y a faute. Ce qui fait qu'on étouffe jamais. Et que lorsqu'on se heurte, comme tout à l'heure, c'est juste un accident."
..."Pourquoi est-ce que j'aime autant me sentir maître de cette balle, la sentir obéir à mes impulsions et aux ordres que lui donnent mes doigts ? Et là, les deux pas, la feinte sur la gauche, le panier qui approche, l'impulsion-l'impression pendant deux secondes que cela ne s'arrêtera pas, qu'on décollera, qu'on dépassera le panier, qu'on montera jusqu'au plafond, ce plafond qui s'ouvrira pour laisser passer le corps en apesanteur, loin de tous les soucis terrestres-et puis soudain, réintégrer son enveloppe, apercevoir droit devant le filet et les adversaires qui tentent d'attraper la balle, mais la balle, elle est mienne, regardez comme elle m'obéit-elle touche le rectangle situé derrière le panier avec douceur et redescend dans le filet avec une certaine lenteur, avec quelque chose comme de l'abandon."...
..."Au basket, tout est question de placement. Il faut sans cesse courir, pour être démarqué, seul, original-tout en attirant l'attention de ses coéquipiers pour qu'ils passent. Je crois que c'est ce mélange étrange qui me plait-ce drôle de mix entre l'effort individuel et la réussite collective. Je me demande quel métier peut ressembler à ça."...
..." Un pas, deux pas, s'élever et croire que c'est une ascension sans fin. sentir le cuir de la balle dans la paume, la diriger et, dans un clin d'œil apaisé, comprendre qu'elle va y aller, là, au centre, dans la mer de la Sérénité."...
..."Au bout d'une demi-heure, nous formons une équipe. Peut-être pas une famille, parce que deux demi-familles, ça ne recrée jamais une vraie famille-surtout quand il n'y a pas de père. Mais une équipe, oui. Et une équipe, mine de rien, c'est sans doute plus solide qu'une famille. Plus solide, parce que plus solidaire. "
La chronique de Cécile Gauthier sur Ricochet,
Clarabel a bien aimé,
Laure l'a trouvé doux comme un bonbon,
C'est un coup de cœur pour Gaellou,
Il a fait bonne impression à Essel,
Armande partage l'enthousiasme de sa libraire,
Il a beaucoup plu à Gaëlle et à saxaoul , tout comme à Aurélie.

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