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"Un mariage de rêve"

Par Loulouti



Puis pour me remettre de mes émotions sidérales j’ai chois la légèreté avec "Un mariage de rêve" réalisé par le metteur en scène anglais Stephan Elliott.

Larita (Jessica Biel) est une américaine on ne peut plus moderne qui fait de la course automobile et qui fume comme un pompier. Elle épouse le séduisant John Whittaker (Ben Barnes) digne représentant d’une vénérable famille anglaise.

John Whittaker ramène son épouse au pays afin de la présenter à sa famille qui possède une demeure ancestrale.

Jim Whittaker (Colin Firth) tombe sous le charme de sa belle-fille alors que Veronica Whitakker (Kristin Scott Thomas), véritable dragon domestique, s’oppose d’emblée à la jeune femme.

J’adore ce genre de longs métrages. Les anglais sont les plus forts pour produire ce genre d’oeuvres qui mélangent plusieurs genres. Le film oscille constamment entre la comédie légère, le drame et la satire sociale.

La comédie naît des confrontations directes. Une américaine de la ville débarque chez des anglais de la campagne. La vieille Europe est épuisée par la Grande Guerre alors que l’Amérique triomphe à la veille de la crise des années 30.

Les caractères s’affrontent dans un univers où une femme ose pratiquer des activités d’homme. Son comportement scandalise les gardiens de la morale et de la réserve toute britannique.

"Un mariage de rêve" est un long métrage où peu de choses se passent. Le film n’est pas construit comme un hymne à l’action mais l’essentiel est ailleurs. Nous assistons à d’incroyables joutes verbales entre les femmes de la famille Whittaker et la jolie Larita.

Les dialogues sont finement ciselés, les mots sont percutants et certaines sentences sont sans appel. Ces échanges qui rythment un malaise qui s’installe de manière crescendo ne nous permettent pas cependant d’oublier que nous sommes dans une comédie raffinée.

Le ton est léger. Il y a des situations incroyablement drôles et le rire est franc par moments. Mais en y regardant de plus près on se rend compte que les personnages cachent des fêlures. Le maître de maison est revenu marqué par la première guerre mondiale et vit sans véritablement s’épanouir au sein de son ménage. Veronica Whittaker tente tant bien que mal de maintenir à flot le niveau économique de la maisonnée mais voit inexorablement sa fortune partir en lambeaux.

L’amour est présenté sous la forme d’une rude épreuve, d’un combat pas gagné d’avance

Le long métrage regorge de personnages atypiques hauts en couleur qui ont l’habitude de sévir dans les comédies anglaises. Nous tombons irrémédiablement sur le domestique stylé qui nous ravit par son petit côté décalé et blasé.

Colin Firth est toujours aussi classe même s’il joue avec son image d’éternel séducteur. Kristin Scott Thomas ajoute une nuance de plus à sa panoplie d’aristocrate anglaise dans tous ces états et Kris Marshall impose le respect dans le rôle du serviteur de pure race. A ce trio anglais des plus efficaces se joint Jessica Biel qui charme tout son monde par la beauté de son apparence et l’irrévérence de son ton.

Je dois dire que j’ai passé un agréable moment, léger. Les anglais ont des règles immuables en matière de comédie mais savent appliquer ces recettes avec talent. Le lieu est souvent unique, nous sommes aux frontières du Vaudeville, et le rire naît de situations paradoxales, de moments critiques.

Le trait est souvent forcé, les personnages semblent s’enfoncer dans des chemins sans issue mais les metteurs n’ont qu’une constante à l’esprit : le plaisir du spectateur.

C’est peu et c’est beaucoup à la fois.


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