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L'hymne suisse a résonné à Pau

Publié le 17 mai 2009 par Jacqueline Favez & Yves Blanc
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EN-FIN! L'équipage du Blog à moteur a attendu un peu mais, cette fois, ça y est: il a pu assister en direct à une victoire suisse en championnat du monde! Le Genevois Alain Menu vient tout juste de remporter la seconde course du jour, sur le circuit urbain de Pau, en FIA-WTCC.
Et, y'a pas, le sourire du vainqueur est encore plus radieux en vrai. D'autant qu'il était accompagné des sourires de toute sa famille, venue le soutenir. Ah et n'oublions pas aussi, les explosions de joie et les sourires, poignées de main, congratulations des membres du team Chevrolet. Bref: vivre ça "de l'intérieur", c'est vraiment un souvenir inoubliable.
Qu'il va bien falloir raconter, vu que vous n'étiez pas là. Ce matin, il y avait donc une moyennement mauvaise nouvelle: le Genevois Alain Menu avait été déclassé (comme huit autres pilotes) et devait s'élancer du 8e rang. Du "fameux" 8e rang, devrais-je dire, tant il est convoité par les pilotes (vu que, oui, vous le savez, bla-bla.... celui qui finit 8e part 1er de la deuxième course... bla-bla).
Seulement voilà, le problème c'est que ceux qui font "pilote" n'ont que rarement l'envie de ne pas aller manger le pare-choc de celui qui est devant. Du coup, dans la première course, notre "p'tit Suisse en exil" s'est rué dans la bagarre, se retrouvant rapidement au 4e rang. Pendant ce temps, son coéquipier chez Chevrolet, le Britannique Rob Huff, faisait pareil et allait chiper la tête au Brésilien Augusto Farfus (BMW). Devant Alain Menu, il y avait encore une autre BMW. Bon, là, ma mémoire fait un poil défaut (eh, il y a eu une autre course, depuis...) et je ne jurerais pas que c'était celle d'Andy Priaulx ou celle de Jorg Muller. Bref... Une BMW, quoi. Qui faisait barrage aux attaques du Genevois. Lequel a poussé un moment et est resté à l'affût de la moindre erreur, sans être récompensé de sa patience.
Le Suisse semble alors avoir un peu relâché la pression (trad: changé de stratégie) et s'est malencontreusement fait passer par deux autres BMW. C'est en sixième position qu'il a abordé la dernière ligne droite jusqu'à ce qu'une baisse de régime inattendue le fasse ralentir considérablement à l'abord de la ligne d'arrivée. Lancés, ses deux poursuivants, l'Espagnol Felix Porteiro et l'Allemand Franz Engstler, n'ont rien pu faire pour éviter... de se faire avoir par Alain Menu. Qui a écopé de la fameuse et très convoitée 8e place. "Sur la radio, les Allemands l'appellent le vieux renard, je me demande bien pourquoi", a commenté avec un petit air mi-ingénu, mi-narquois, Caroline, l'épouse d'Alain.
Pendant ce temps, Rob Huff avait réussi à contenir brillamment les assauts de Farfus et a décroché sa deuxième victoire en deux rendez-vous. Ajouté au 8e rang d'Alain Menu, voilà qui avait de quoi réjouir le clan Chevrolet.

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Mais dans la seconde course, les choses ne se sont pas passées comme sur des roulettes. Tout d'abord, Alain Menu a raté son départ et s'est retrouvé derrière Franz Engstler et Felix Porteiro, avant de repasser ce dernier dans le premier virage. Ouf... au moins ça. Ensuite, il y a eu derrière un accrochage auquel on pouvait un peu s'attendre, entre les "frères ennemis" espagnols Felix Porteiro et Sergio Hernandez (le premier n'ayant pas vu son contrat renouvellé chez BMW, à la faveur du second, Porteiro roulant cette année en indépendant).
Cela laissait un peu de champ derrière le Genevois pour n'avoir pas besoin de surveiller ses arrières, pendant qu'il tenterait une attaque sur Franz Engstler. Mais les furieux du peloton ont continué à jouer des coudes et il y a eu pas mal de pirouettes et autres figures de style très appréciée en patinage artistique mais peu compatibles avec une course de WTCC, qui plus est en circuit urbainement étroit. Je vous raconterais bien tout dans le détail mais... je vous promets qu'il m'a été absolument impossible de tout relever, tellement il y en a eu.
Il a donc fallu envoyer la voiture de sécurité et c'est là qu'on s'est aperçu que tous les accrochages recensés dans ces deux premiers tours n'étaient finalement pas les plus spectaculaires: la voiture de sécurité a pris la piste et, pour une raison qu'on ignore, s'est immédiatement portée sur la gauche de la piste. Sauf qu'à ce moment-là, Engstler et Menu déboulaient, en sortie de virage. Engstler a fait tout ce qu'il pouvait mais il n'a pas pu empêcher sa BMW d'aller s'encastrer dans la voiture de sécurité, après avoir touché le mur. Sa voiture a été méchamment démolie. Celle de sécurité aussi, du reste.
Evidemment, à ce moment-là, on se demande un peu ce qu'il est censé se passer: drapeau rouge, voitures arrêtées à la queue leu leu sur la piste, mécanos qui partent dans tous les sens, voitures amochées qui rentrent aux stands.... c'est un peu l'agitation générale. Reste que, environ 20 minutes plus tard, la course a été relancée derrière la voiture de sécurité (ils en avaient trouvé une de rechange), qui s'est vite retirée de la piste à l'abord du troisième tour (pas fou, faudrait pas en casser une deuxième, non plus).
Et là, le "calvaire" a commencé. Alain Menu était en tête (Engstler n'ayant bien évidemment pas pu poursuivre avec sa BMW détruite et la FIA ne lui ayant pas offert de continuer à bord de la voiture de sécurité de rechange). Mais il avait à ses trousses Augusto Farfus, encore lui et Andy Priaulx. Enfin, au début car le "Chevy Boy" briton Rob Huff s'est mis en tête de réitérer son "coup" de Marrakech et lui a piqué la 3e place. Pendant toute la fin de la course, la tension a été terrible: les deux BMW étaient "scotchées chacune à une Chevrolet. Là, c'est sûr, la moindre erreur aurait coûté leur place à Alain Menu et à Rob Huff.

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Mais ils ont été absolument parfaits, occupant la piste de façon à empêcher toute velléité de dépassement, terminant 1er et 3e.
Des résultats qui permettent à Chevrolet de remonter à 82 points au championnat constructeurs et de grignoter le retard pris en début de saison sur leurs adversaires que sont Seat (toujours en tête avec 107 points) et BMW (deuxième avec 91 points).
Côté classement des pilotes, le champion du monde en titre, Yvan Muller, est toujours en tête avec 45 points. A noter que l'Alsacien, qui habite le Valais, a tout de même réussi à marquer deux points dans la deuxième course, malgré la "cata" des qualifications. Mais il est désormais talonné par Augusto Farfus, qui s'est offert deux 2e places ce week-end (39 points), Gabriele Tarquini (34 points) et Rob Huff (32 points). Alain Menu est un peu plus loin (10e, avec 13 points), mais le championnat est encore long et, on l'a vu ce week-end, les rebondissements sont nombreux en WTCC !

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Jacqueline (textes) et Yves (photos)


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