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L'empire contre-attaque

Publié le 17 mai 2009 par Jacqueline Favez & Yves Blanc
Côté vitesse, la FIA en connaît un rayon. Et pas seulement parce que les courses qu'elle chapeaute permettent aux compétiteurs d'atteindre régulièrement les 200 km/h... Non, là, c'est la vitesse à laquelle elle change d'avis dont il est question.
Hier, nous vous racontions que Seat avait subi un nouveau changement de règlement en FIA-WTCC, imposé entre le rendez-vous d'il y a 15 jours à Marrakech et celui de ce week-end, à Pau. Une modification qu'il vaut la peine de détailler un peu, à la lumière des décisions prises cette nuit par la FIA, ou plutôt des commissaires sportifs qui la représentent.
1ère étape: Alors que Seat était déjà engagé dans ce championnat du monde, la FIA a décidé d'imposer à cette équipe une limitation de la pression du turbo des Leon TDI à 2,5 bar. Cette première décision avait pour but d'équilibrer les forces entre les différents constructeurs. Il faut quand même relever que la tâche de la FIA n'est pas aisée, tant les voitures sont différentes: on trouve des motorisations essence ou diesel, atmosphériques ou turbo et des tractions ou des propulsions. Pas facile d'édicter un règlement équitable dans ces conditions.
Pour "nuancer" cette première modification imposée à Seat, les autres constructeurs avaient reçu en contre-partie un petit "cadeau" sous forme de lest supplémentaire (60 kg, je crois, mais je n'en mettrais pas ma main au feu). Une contre-partie qui avait du reste bien fait râler le Genevois Alain Menu, estimant que la perte de performance imposée à Seat était entièrement annulée par ces kilos en plus sur les autres voitures.
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2e étape: A Marrakech, après les deux premières rendez-vous, les Seat qui avaient effectué un début de saison ravageur se voyaient imposer un lest supplémentaire. Toutes. C'est la nouveauté de la saison 2009, les lests liés aux bons résultats ne concernent plus uniquement les auteurs de ces résultats mais tous leurs coéquipiers. Autre nouveauté, ils ne sont pas appliqués immédiatement à la course suivante mais après un "pack" de trois rendez-vous, soit six courses (deux rendez-vous seulement en début de saison).
Compliqué, vous dites? Attendez, on n'en est qu'au début...
3e étape: A Marrakech toujours, BMW a commencé à s'agacer un peu. Alors que Seat avait tout raflé en début de saison, le lest imposé à ses voitures devait permettre à la marque allemande de montrer enfin le bout de ses pare-chocs. Mais ce sont les Chevrolet qui ont fait le spectacle et qui se sont adjugées les deux victoires. Du coup, BMW a cherché quels étaient les points du règlement qui les pénalisaient davantage que leurs petits camarades.
4e étape: Pour Pau, la FIA a décidé d'appliquer "à la lettre" le règlement sur la pression du turbo à 2,5 pour Seat. Jusque-là, une marge de tolérance de 0,4 était acceptée, en fonction des circuits et des conditions atmosphériques. Cette limitation stricte, on l'a vu hier, a causé bien des dégâts.
5e étape: Afin, toujours, "d'équilibrer" les choses, la FIA a associé à sa décision visant Seat l'application "à la lettre" d'une autre règle: les moteurs ne doivent pas dépasser une seule fois les 8500 tours/minute. Si, à l'accélération, la chose est facile à gérer, au rétrogradage, c'est plus compliqué: les pilotes disaient samedi que le risque d'un mini-surrégime à la décélération est vraiment important et que s'ils devaient se concentrer là-dessus, il leur devenait difficile de se concentrer sur leur pilotage.
Eh bien, ils avaient raison: ils sont neuf à avoir commis "l'irréparable", hier, en qualifications. Et à être pénalisés.
Les trois "Chevy Boys", Rob Huff, Nic Larini et Alain Menu, le "poleman" Andy Priaulx et Sergio Hernandez (tous deux BMW), les indépendants Felix Porteiro (BMW) et Tom Coronel (Seat). Pour ceux-là, tous les tours effectués dans la 2e séance de qualifs (réservée aux 10 meilleurs) ont été invalidés. Du coup, ce sont leurs temps de la première séance qui ont été retenus.
On suppose que les régimes moteur de ces pilotes pénalisés ont aussi été contrôlés pour la première séance des qualifications (sinon, il y aurait vraiment de quoi se poser des questions) puisque deux autres pilotes ont été déclassés pour des "infractions" au régime moteur réalisés pendant la première séance. Il s'agit de Stefano D'Aste (BMW, indépendant) et... du champion du monde en titre, Yvan Muller (Seat). Pour lequel Pau sera vraiment un week-end à oublier.
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6e étape: la grille de départ de la première course (modifiée encore en dernière minute: Jordi Gené et Stéfano D'Aste ayant changé de moteur, ils ont été rétrogradés de 10 places sur la grille):
1. Augusto Farfus BMW
2. Jorg Muller BMW
3. Franz Engstler BMW (indépendant)
4. Rob Huff Chevrolet
5. Andy Priaulx BMW
6. Tom Coronel Seat (indépendant)
7. Nic Larini Chevrolet
8. Alain Menu Chevrolet
9. Felix Porteiro BMW (indépendant)
10. Sergio Hernandez BMW
11. Alessandro Zanardi BMW
12. Marin Colak Seat (indépendant)
13. Mehdi Bennani Seat (indépendant)
14. Rickard Rydell Seat
15. Gabriele Tarquini Seat
16. Laurent Cazenave BMW
17. Eric Cayrolle Seat
18. Tiago Moneiro Seat
19. Yvan Muller Seat
20. Jaap van Lagen Lada
21. Kristian Poulsen BMW (indépendant)
22. Tom Boardman Seat (indépendant)
23. Kirill Ladygin Lada
24. Viktor Shapovalov Lada
25. Stefano D'Aste BMW (indépendant)
26. Jordi Gené Seat
Jacqueline (texte) et Yves (photos)

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