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Le devoir d'opposition

Publié le 18 mai 2009 par Julienviel

François Bayrou, classé meilleur opposant à Nicolas Sarkozy dans un sondage publié ce week-end, a revendiqué dimanche un "devoir d'opposition", lors de la huitième et dernière convention thématique du Mouvement Démocrate (MoDem) avant les élections européennes du 7 juin.

En clôturant ce rassemblement, devant plus de 400 personnes à Lattes (Hérault), près de Montpellier, M. Bayrou a répondu aux "canonnades" dont il a été la cible tout le week-end.

Préférant être "proposante n°1" plutôt qu'"opposante n°1" comme lui, Martine Aubry (PS) a affirmé qu'il n'avait pas de programme, tandis que Daniel Cohn-Bendit (Europe-Ecologie) l'a accusé de "détourner la campagne pour sa course à l'Elysée", avec son pamphlet contre le chef de l'Etat ("Abus de pouvoir").

"Maintenant, le mot opposition, (les socialistes) considèrent que c'est un gros mot", a lancé le leader centriste, déclenchant l'enthousiasme de la salle.

"Nous considérons, non pas qu'il y a un droit d'opposition, mais qu'il y a un devoir d'opposition quand l'essentiel est en jeu. Et s'ils n'en veulent plus, nous, en tout cas, nous allons l'assumer", a-t-il ajouté.

"Il y a dans la société française des pans entiers qui sont entrés en situation de désespérance", a-t-il affirmé, citant notamment l'éducation nationale, la médecine, la justice. "Il y a devoir d'opposition".

En réponse à ses détracteurs, M. Bayrou a affirmé que "les premiers destinataires" du programme européen du MoDem, "le plus élaboré et le plus pertinent de tous" parmi les formations politiques, seraient Xavier Bertrand (UMP), Mme Aubry et M. Cohn-Bendit.

Il les a invités à le diffuser aux adhérents de leurs partis. "Nous nous engageons à faire la même chose en retour (...) pour que nos adhérents voient la différence entre le vide et le plein", a-t-il lancé.

En réponse à Daniel Cohn-Bendit, qui l'a accusé de mêler les thèmes nationaux à la campagne européenne, M. Bayrou a affirmé que "l'Europe, ça n'est pas Bruxelles, c'est nous, les citoyens français".

"Quand il y a une décision européenne, elle est prise en partie au Parlement européen et en partie par les gouvernements", a-t-il argumenté en prenant comme exemple deux propositions du MoDem, l'harmonisation fiscale et un grand emprunt européen de 3% du PIB destiné en particulier à aider les PME.

Entouré de la vice-présidente du MoDem en charge du projet européen, Marielle de Sarnez, et des autres têtes de liste du MoDem, il a dévoilé le slogan du MoDem pour le scrutin du 7 juin, "Nous l'Europe".

Il a décrit ce slogan comme "une révolte contre l'habitude (...) de présenter l'Europe comme quelque chose d'extérieur à la France".

Parmi les intervenants figuraient l'Italien Francesco Rutelli, co-président du Parti démocrate européen, et l'ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui fait partie des personnalités proposées par le MoDem pour remplacer José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne.

"Nous devons porter, devant tous les grands choix du monde, les exigences et les valeurs du projet de société européen", a déclaré M. Bayrou.

"Il est vital que l'Europe fasse partager ses convictions et ses exigences aux autres grands intervenants de la planète. Si elle ne le fait pas, le jour va venir où on aura beau réunir des G8 ou des G20 ou des G42 (...), il n'y aura plus qu'un G2, les Etats-Unis et Chine", a-t-il mis en garde.


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