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Walter PASSARELLA : Fenêtre sur la société

Publié le 04 septembre 2007 par Dominique Rémond
Walter PASSARELLA : exposition du 1er au 30 septembre 2007 - Vernissage samedi 8 septembre à 18h


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« À aucun moment, l’artiste ne veut juger la Société, il se fait spectateur d’évènements dont lui-même fait partie, aussi bien dans le mal que dans le bien. »
« La cohabitation de certains idéaux  dans la même image est le leitmotiv de la recherche de Walter Passarella »
Récit en devenir élaboré selon un ordre dont les articulations et les contenus se rapprochent d’un langage pop »  (Giovanni Cerri)


Un cycle d’œuvres s’achève et devient humus, dont le suivant se nourrit : les derniers tableaux du peintre présentent des variations par rapport à la précédente série « Saints qui ne payent pas », variations qui complètent le processus évolutif.
Une version composée de différents éléments, anciens ou nouveaux, qui répète le même sujet, jusque sur la tranche du tableau, constitue le champs ou les figures s’entassent et ou les objets apparemment étrangers sont intimement liés par d’invisibles liaisons psychologiques ; comme si le peintre voulait nous conduire au-delà de la limite visuelle, et rejoindre ainsi la raison pure ; l’auteur ne donne pas de titre à ses œuvres, ne donnant qu’une date de création ; le cordon ombilical est coupé et  le destinataire est mis au même niveau que le créateur pendant l’élaboration des messages.
Les sujets sont des visages froids qui expriment une incommunicabilité, ils sont comme des embryons flottants et se passarella08.jpg présentent comme des apparitions oniriques.
Ils ne vivent pas dans l’espace, ils l’occupent et leur regard est ailleurs. Ils ne se distinguent pas de cet espace, ils y sont coincés. La société contemporaine répète tout sans fin, et chaque chose perd sa signification.
L’homme est une coquille vide, un corps sans âme.
Dans l’un des tableaux, le personnage est en position fœtale, il est à gauche, à la place du passé, de la mère, il apparaît replié vers son monde intérieur, vers ses souvenirs. Il n’attend pas de naître, il vit de cette attente, de la tension avant l ‘évènement, mais celui-ci lui est refusé. La dynamique est donnée par une écriture en diagonale, mais aussi par une inquiétante arabesque de flammes infernales.
Il ne s’agit pas du mystère, de l’énigme à la manière de DE CHIRICO (style qui a déjà fasciné Passarella), mais plutôt d’une dérive de la société et des hommes que l’auteur étudie sans relâche, mais toujours d’un point de vue différent, comme vu au stroboscope. Ses personnages sont vus comme des mannequins froids ou des objets inanimés. Ce sont des photogrammes dont nous ne connaissons pas le passé ni l’avenir…
Passarella décrit un ensemble de solitudes, comme dans ce cadre bourgeois ou statues et vivants ne se distinguent que par le fait que ces derniers soient habillés.
La situation spatio-temporelle est altérée et l’œuvre est imprégnée d’une immobilité qui rappelle Piero Della Fransesca…
Le peintre s’exprime par l’élaboration d’images plus ou moins arrachées au cinéma ou à la pub, à la peinture ou à la photographie, Désacralisantes et imperturbables, hermétiques et impersonnelles images qu’il pose hors de leur contexte et qu’il recompose dans ses peintures. Tout est fonction de l’alchimie du tableau, il crée des symboles qui permettent de visualiser la pensée cryptée de l’auteur.
Une peinture qui raconte un quotidien épique, à la fois strident et contradictoire, à  mi-chemin entre pathos et rhétorique, ou concept et vision décorative se côtoient sans pour autant tomber dans cette dernière.   (Antonio Bernuzzi)

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