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Sécurité à l’école

Publié le 20 mai 2009 par Soseducation

Intéressant débat chez le blogueur Lomig, d’Expression libre, qui prône l’introduction de policiers dans les écoles pour y assurer l’ordre, après l’agression au couteau d’une enseignante par un élève de cinquième, vendredi dernier. Lomig ne voit «aucune raison valable à ne pas mettre des policiers ou des gendarmes, voire des militaires, dans les écoles et les cités pour rétablir l’ordre. Simplement pour permettre à ceux qui ont la malchance de vivre là de bénéficier, au moins, du plus élémentaire droit à la sécurité physique et psychologique.» Le ministre de l’Éducation nationale lui-même, Xavier Darcos, a déclaré souhaiter «examiner toutes les solutions possibles» dont «des portiques et des systèmes de fouille». Chacun de ces dispositifs, s’il n’oblige pas à la présence de forces de l’ordre dans les établissements, va dans le sens de la nécessaire sécurisation de leurs occupants.

Il est navrant que, face au problème de plus en plus récurrent de la violence dans et en-dehors des établissements scolaires, la prise de conscience ne se soit pas généralisée, notamment lorsqu’il s’agit des premiers concernés. Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), déclarait hier que «face à un élève pris de folie, tous les portiques du monde seront impuissants. Cet élève se débrouillera pour faire entrer une arme que seule une fouille au corps peut détecter. Mais il s’agit d’une prérogative de la police que nous ne revendiquons en aucun cas».

Philippe Tournier estime en outre que dans le cas de violences extrêmes, «l’école n’a pas de réponse propre à apporter». Si le personnel de l’école, surveillants compris, n’est pas compétent pour répondre à la violence extrême de certains de leurs élèves, pourquoi pas l’introduction de forces de l’ordre ? Le secrétaire général du SNPDEN rejette également cette éventualité, proposée par le député Christian Estrosi (UMP), alors même que la fouille au corps lui semble relever de la seule compétence de la police.

Dès lors, on se demande bien quel moyen employer pour empêcher l’introduction d’armes dangereuses dans les établissements.

La réponse semble être toujours la même du côté des syndicats d’enseignants : le SNES-FSU demandait après l’agression de «privilégier l’éducatif sur le “tout-sécuritaire”», sans rappeler que l’éducation est impossible sans un minimum de sécurité.

Le SNES-FSU se contente d’appeler à «privilégier les moyens humains permettant le dialogue et l’accompagnement plutôt que de développer les “portiques” et dispositifs de vidéo-surveillance», à «donner les moyens aux établissements scolaires de faire un travail éducatif de qualité et dans la durée auprès des élèves» et à «revenir sur les suppressions massives de postes dans le second degré qui dégradent les conditions d’enseignement et dégarnissent les vies scolaires». Le SNES exige le «recrutement, en nombre suffisant, de personnels statutaires et formés pour apporter, dans le cadre d’équipes pluriprofessionnelles complètes, des réponses éducatives sérieuses qui prennent en compte tous les facteurs qui engendrent ou aggravent les phénomènes de violence dans l’école». En somme, plutôt que d’accepter l’éventualité de solutions sécuritaires de base à l’école, certains syndicalistes appellent à augmenter encore les moyens humains et financiers. Et rejettent la responsabilité des violences sur les «tensions souvent violentes qui marquent la société actuelle». Comme si ces violences n’étaient pas aussi la conséquence de l’éducation apportée aux enfants et aux adolescents par l’Éducation nationale. Comme si celle-ci n’était pas aussi responsable.


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