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Printemps italiens (2)

Publié le 23 mai 2009 par Myriam

Extrême douleur et humanisation de la figure de Dieu, cette exposition des "Primitifs italiens" nous permet également de découvrir le Christ en croix ou portant les stigmates de la passion d'une façon particulièrement bouleversante.

Pietro Lorenzetti - Christ de pitié, vers 1340-1345
D'origine byzantine, le thème iconographique du vir dolorum, le Christ de douleur, est magnifiquement représenté par Pietro Lorenzetti, peintre siennois, dans cette œuvre à tempera "Christ de pitié", vers 1340-1345. Sur un fond noir, la tête auréolée d'or, le Christ, dont le visage est très expressif, les yeux mi-clos, avec la bouche légèrement entrouverte arrêtée dans son dernier souffle, porte sur son corps les traces des stigmates. Et, personnellement, je trouve déjà ce panneau sur bois saisissant de modernité.

Bernardo Daddi - Crucifixion, 1345-1348
A la même époque, à Florence, Bernardo Daddi peint cette "Crucifixion" vers 1345-1348. Très proche d'une autre crucifixion qui se trouve à Washington (National Art Gallery), celle-ci présente toutefois quelques originalités. Quatre anges entourent le Christ et l'un d'entre eux est accoudé sur la croix, par l'intermédiaire de trois bandes (on croit voir des rubans...) le peintre a donné "voix" à des protagonistes de la scène, le soldat Longin (cf. l'Evangile de St-Jean) qui perça de sa lance le flanc de Jésus sur la croix est doté d'une auréole polygonale (qui marque le moindre degré de sainteté et ce qui est un motif plutôt siennois). Les couleurs (le manteau  rouge de Marie-Madeleine, la tunique verte du soldat, équilibrés par le bleu clair de deux des anges et de deux des présents à la crucifixion) frappent encore par leur luminosité et leur douceur.

Lorenzo Monaco - Le Christ en croix entre saints François, Benoît et Romuald, vers 1405-1407
Plus monochrome,est le panneau sur bois peint à tempera "Le Christ en croix entre Saints-François, Benoît et Romuald" par Lorenzo Monaco, dans la tradition florentine, vers 1405-1407. Le Christ est peint en croix sur le Golgotha avec à ses pieds Saint-François qui porte les stigmates du Christ et qui enlace la croix. Ici, ce qui impressionne est le rendu presque sculptural des manteaux blancs de Camaldules de Saint-Benoît et de Saint-Romuald, l'attitude poignante et de recueillement des trois Saints agenouillés, la délicatesse du rendu des barbes et des chevelures, la finesse des "graffitis sur l'or", et "la bordure de rinceaux si décorative" (1).

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir d'autres horizons, et là il s'agit de l'art germanique de la fin du Moyen-Age, je vous propose d'aller voir l'un des derniers billets de Jean-Christophe sur son blog Passée des arts "Le maître du retable de Rottweil".

J'espère vous avoir fait partager un petit instant d'éternité...

A suivre

(1) Extrait du catalogue de l'exposition "Les primitifs italiens La collection du Musée d'Altenbourg", p. 146


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