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La généalogie du blogueur anonyme

Publié le 24 mai 2009 par Nicolas J
La semaine est au blogage intimiste avec cette chaîne de blogs que j’ai lancée à propos de l’anonymat. Tiens ! Olivier P. y a répondu à son tour (je préfère son dernier billet où il note l’inculture grave du Président du groupe UMP à l’assemblée). C’est le billet de Hypos qui me fait penser à une anecdote que je voulais raconter hier en complément à mon billet sur l’anonymat.
Hypos nous parle la naissance de son blog et la naissance du mien joue un grand rôle dans mon rapport à l’anonymat.
Retour vers le passé…

Tout petit, j’étais déjà passionné par l’informatique. Je passais mes heures de loisir à tapoter des programmes divers. A l’été 87, à l’issue d’un stage en informatique, j’en ai fait mon métier. Moins de dix ans plus tard, les aléas de la vie professionnelle ont fait que j’ai changé, vers un poste plus fonctionnel. Me voilà plongé dans la Maîtrise d’Ouvrage… Pour ceux que ça intéresse, il s’agit de faire la relation entre les informaticiens et la vraie vie : les informaticiens des autres services, les utilisateurs, le législateur, les fournisseurs, les mainteneurs, les exploitants, les normalisateurs, les clients, … Sans me vanter ou presque, dans mon domaine, je suis assez bon. Je ne vous dirais pas de quel domaine il s’agit, ceci est un billet sur l’anonymat ! Néanmoins, je vais illustrer pour que vous compreniez bien, d’autant que ça n’a strictement aucun rapport avec le billet, je pense que je vais finir par oublier de raconter mon anecdote.
Imaginez que bloguer soit un métier. Certains de mes collègues sont attachés à la qualité de leur écrit, d’autres à la beauté du blog, d’autres aux moyens techniques associés au blog, d’autres au message politique à faire passer, d’autres à la recherche de l’information à diffuser, d’autres au buzz (l’art de diffuser des mots clés), d’autres au marketing (l’art de faire le con chez les zinfluents pour se faire repérer), d’autres aux blogs (l’art d’observer les confrères pour les critiquer ou leur piquer les idées), … J’en passe. Ah non ! D’autres au budget (le temps passé), à l’organisation (les outils utilisés), à la convivialité, … Ceux-là ont une maîtrise d’ouvrage. Vous m’avez suivi ? Non. Ce n’est pas grave, je vais raconter mon anecdote.
Ainsi, en 1996, j’ai basculé dans la maîtrise d’ouvrage. C’est un métier un peu bizarre : quand on le fait, on ne sais pas à quoi ça sert mais on observe au quotidien que c’est indispensable. Tiens ! Si mon blog n’avait pas de contenu, il ne serait pas premier du machin, mais s’il avait du contenu, je n’aurais pas le temps d’être premier.
L’anecdote, l’anecdote ! Bon d’accord.

Vers 2000, 2002, à force de m’éloigner de la technique, de l’informatique, je commençais à me trouver totalement has been technologiquement. Je manipulais Powerpoint à merveille mais j’ignorais tout des technologies web. J’ai donc créé mon premier site web. Un an après, pour dépasser les limitations, j’ai créé mon site web avec mon nom de domaine. Je n’avais pas de contenu à y mettre, j’ai donc décidé d’y mettre la généalogie familiale et les photos de vacances. Tiens ! Je n’avais pas été voir depuis longtemps. Ca ne marche plus très bien.
N.B. : La généalogie ne m’intéresse pas spécialement, c’est mon père qui a tout fait, seul le côté informatique de la chose me titille. Me titillait, pardon. De même pour les photos de vacances, au début, les sites de partage n’existaient pas. Maintenant, je n’ai plus besoin du site web.
Mon copain Luc avait lui-même son site web. Comme il l’utilisait pour une activité commerciale, il était bien au courant des notions de compteur de visites et surtout de référencement, de pagerank et autres subtilités.
Moi, je me retrouvais avec un site web de généalogie sur les bras avec aucune visite. Je me disais pourtant qu’il pouvait être utile à des gens avec qui j’avais des ancêtres communs. Je voulais donc être bien référencé et facilement repéré par Google. A l’époque, Google fonctionnait différemment par rapport à aujourd’hui (ils ont modifié les algorithmes pour tenir compte des blogs).
J’ai donc vachement bossé pour être mieux référencé. Je n’avais qu’un but : quand on tapait mon nom (il fallait bien un exemple), celui de ma grand-mère maternelle (qui avait un prénom assez rare) ou celui de mon neveu (il fallait un deuxième exemple et, à l’époque, je n’avais qu’un neveu), mon blog devait arriver en tête de google.
Ca a marché. Je ne me posais pas encore la question de l’anonymat dans les blogs. J’avais bien un blog, mais il était confidentiel. Pour me rappeler tout ce que je faisais pour être connu, je gérais une page « historique » dans mon site web. Un jour, j’en ai eu marre, j’ai décidé d’utiliser un blog pour noter toutes les actions entreprises pour le référencement du site. C’est ainsi qu’est né « le blog du site web à Nicolas », devenu depuis Partageons le reste. Je l’ai mis par hasard chez Blogger. Comme j’ai trouvé ça vachement bien par rapport à l’hébergeur de mon autre blog, je l’ai immédiatement déménagé chez blogger. C’est ainsi qu’est né « le blog à Nicolas », devenu ensuite Partageons mes âneries.
Je n’avais toujours qu’un seul but : rendre mon arbre gynécologique populaire. Un peu après, j’ai créé PMA, je me suis dépassionné pour mon référencement et commencé à bloguer comme un taré. Le jour où une andouille a référencé mon blog politique et que je me suis retrouvé dans le top 300 d’un classement qui n’existe plus, j’ai commencé à paniquer et à vouloir retirer mon nom de la mémoire de google. Vaste programme !
A l’époque, je ne connaissais rien à ces histoires de classements et de nombre de liens qui leur sert de base, jusqu’à ce qu’un zinfluent m’explique tout. Je croyais réellement avoir le 300ème blog politique. C’était géant. Pensez donc ! Avec le nombre de blogs politiques tenus par les échelons locaux et départementaux des partis politiques, ceux des personnalités politiques, des journalistes, … c’était de la folie. Vous connaissez la suite… La folie des présidentielles dans les blogs… Wikio est arrivé. Je me suis retrouvé 80ème quand je l’ai découvert, je crois. Luc a alors lancé je ne sais plus quelle chaîne de blogs. Paf ! 32ème (je crois) que je me suis retrouvé à la fin de l’été (j’avais presque le seul blog actif au mois d’août 2007). J’étais passé devant Alain Lambert. Une référence ! Comme je connaissais Eric, je connaissais bien la sphère de blogs de gauche, qui sont devenus les vigilants, puis les leftblogs. Un beau jour, je me suis retrouvé dans le top 20 de Wikio, devant tous les copains. Le mieux placé des blogs de gauche derrière nos références : Bétapolitique (qui n’est plus classé) et Plume de Presse !
Tout au long de cette ascension (qui n’a pas durée qu’un week-end), je n’ai pas cessé de soigner mon anonymat de manière à éviter qu’une requête google d’un de mes charmants collègues ou d’un potentiel employeur ne repère mon blog et mes idées gauchisantes.
Hier, j’ai rédigé mon billet « on s’en fout, personne ne connaît les blogs ». Puis je suis allé faire les courses en rêvassant. Les clients du Leclerc ont dû me trouver timbré quand j’ai éclaté de rire.
C’était au moment où j’ai fait la jonction. J’avais lancé une chaîne – très active, merci à tous – sur l’anonymat dans les blogs et j’avais complètement zappé le fait que j’avais créé mes blogs pour faire connaître mon site de généalogie en utilisant mon propre nom pour vérifier son référencement !

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