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L'anglais n'est pas une langue magique

Par Céline

anglaisnestpasunelanguemagiqueJacques Poulin
Leméac / Actes Sud
155 pages

Résumé:

Francis, le petit frère de l'écrivain Jack Waterman, est " lecteur sur demande ". Un coup de fil et il arrive chez vous dans sa Mini Cooper. Il aime les textes qui parlent des Indiens, de la traite des fourrures, de la place immense que le français a déjà occupé en Amérique. Sa cliente principale est Limoilou, une jeune fille de Québec qui porte encore aux poignets les cicatrices qu'elle avait à la fin de La traduction est une histoire d'amour. Les mots que lit Francis ont parfois des vertus thérapeutiques. Le petit frère serait presque heureux, mais il y a ce rendez-vous manqué avec une mystérieuse femme, et la " Police montée " qui le prend en filature devant les Plaines d'Abraham où la Nouvelle-France est tombée jadis aux mains de l'Angleterre...

Mon commentaire:

Lire Jacques Poulin, c'est retrouver un univers qui m'est cher et que je connais bien. Un univers peuplé de livres, d'écriture, de lecture, de chats et de la ville de Québec. C'est aussi un univers tout en douceur, une écriture limpide comme de l'eau claire. J'aime profondément tous les écrits de Poulin, car j'ai le sentiment qu'il me parle à travers ses personnages. Ses mots résonnent en moi comme de bons amis que l'on retrouve. Ce roman, même s'il est très court, ne fait pas exception. On retrouve pleins de personnages entrevus dans d'autres de ses romans. On savoure des extraits de livres et des paroles de chansons. À cause de Poulin, j'ai envie de lire les aventures de Lewis et Clark. Dans L'anglais n'est pas une langue magique (ce que j'aime ce titre et tout ce qu'il représente!), on côtoie un écrivain, une jeune fille qui s'éveille au pouvoir des mots, un lecteur sur demande. Lire Poulin ne se décrit pas. Si on aime, c'est passionnément et c'est une rencontre avec un auteur et ses mots qui nous touchent beaucoup...

La couverture qui me plaît bien, est un détail de la toile du peintre québécois Ozias Leduc, Le Jeune Élève (1894).

Un extrait:

"Le copain était assis à côté du lit, sur une chaise droite, et lui caressait la main. Je me tenais debout, accoudé sur l'aooui de la fenêtre, pour profiter de la lumi`re naturelle. Couchée sur le dos, Chloé avait l'air de dormir. Elle était sous perfusion et un moniteur surveillait son activité cérébrale, mais elle respirait par elle-même. Je me trouvais dans une situation nouvelle. Le mot coma, d'après mon Petit Robert, veut dire "sommeil profond". En réalité, la fille était égarée dans un pays étrange dont on ne savait presque rien. On pouvait seulement dire qu'elle reposait quelque part entre la vie et la mort, et qu'un jour elle aurait à choisir un monde plutôt que l'autre. Mon travail consistait à influencer son choix. Pour y arriver, je n'avais rien d'autre que les mots." p.99


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