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Quand le Hezbollah rit, les cèdres pleurent

Publié le 24 mai 2009 par Beniouioui

Image1 Dans l'imaginaire occidental, le Liban a longtemps évoqué la magie de l'Orient. Le silence des montagnes, la tranquilité infinie des cèdres, la sagesse des moines, la sensualité des femmes, la fougue des vagues, l'odeur légère du thym, l'amour joyeux de la famille, les emportements excentriques des hommes.

Puis la guerre est venue et elle a tout détruit. Le petit paradis d'hier est devenu la terre de toutes les convoitises et le théâtre de la haine. Patriotique, communautaire, religieuse, la haine a pris de trop nombreuses formes dans un si petit territoire.

Aujourd'hui encore, les ambitions personnelles de quelques uns continuent d'alimenter le pire.

Certains jouent sur la haine d'Israël et des Etats-Unis pour imposer leur loi. Mais comment ne pas voir que cette haine ancestrale est absurde et que ceux qui la attisent sont les mêmes qui menacent d'une charia dogmatique et d'un terrorisme bien plus dangereux?

Der Spiegel nous apprend dans son dernier numéro que ces haineux du Hezbollah auraient même été jusqu'à assassiner l'ancien Premier Ministre Rafic Hariri pour asseoir leur pouvoir. Le Tribunal Spécial pour le Liban aurait en effet réuni des éléments plus que probants accusant les forces spéciales de la seule milice ayant bizarrement conservé ses armes malgré les accords de paix de Taëf.

Ces révélations n'étonnent personne et ne seront pas forcément suffisantes pour réveiller les consciences. Le grand auteur libanais Khalil Gibran ne disait-il pas : "n'est-il pas étrange de nous voir défendre plus farouchement nos erreurs que nos valeurs?" Comme le reste de l'humanité, les libanais du XXIe siècle cherchent leurs valeurs. Pourtant, sous leurs yeux, les chrétiens quittent les uns après les autres cette terre des mille et une nuits. Dans son sublime "Plaidoyer à tous les jeunes Joseph du Liban", Nada Nassar-Chaoul évoque ces tristes départs. Petit à petit, le Liban se transforme et les haineux gagnent.

Au milieu de ce capharnaüm, le Liban a une voix de sagesse qui s'élève depuis des années. Depuis son siège de Bkerké, Monseigneur Sfeir tente par tous les moyens de rappeler le message du Christ. D'appeler au pardon et à l'amour. A la justice et à la paix. De réclamer l'union d'un camp chrétien divisé entre l'opportunisme égocentrique d'un vieux général Aoun, le passé guerrier de Geagea et le sang-froid du président Sleimane.

Le 7 juin prochain, les élections seront cruciales pour le Liban, pour le monde et, osons-le, pour les chrétiens d'Orient qui jouent leur survie. La paix, la foi, l'espérance et la charité ne doivent pas faire de concessions.

"Fiez-vous aux rêves, car en eux est cachée la porte de l'éternité." (Khalil Gibran)


Fairouz : "Wa Habibi"
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