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Ces syndicats qui nous défendent….

Publié le 25 mai 2009 par Enzodaviolo

Et voilà encore des journées ponctuelles de manifestations qui se profilent à l’horizon, qui portent toujours les mêmes revendications et qui viennent poursuivre le mouvement global de contestation initié le 29 janvier dernier.

J’ai l’intime conviction que toutes les revendications justifiées et portées demain ou le 13 juin prochain vont voir une mobilisation qui s’essouffle par la simple incapacité syndicale à renouveler ses modes d’action mais surtout à radicaliser les mobilisations. Les syndicats vont à terme tuer les revendications qu’ils portent.

Ce mode opératoire qui consiste à faire des sauts de puce revendicatifs sur des journées ponctuelles finit par lasser les salariés autant qu’il les vide de leur moyens financiers pour une efficacité en berne face à l’intransigeance idéologique du pouvoir en place.

Ces syndicats qui nous défendent….

Pour avoir une chance de déstabiliser un pouvoir en place, on n’organise pas une journée d’action nationale une semaine après des élections européennes, comme s’il s’agissait surtout de ne pas trop gêner la droite gouvernementale, au contraire, il fallait justement profiter de cette période de fragilité pour le pouvoir politique gouvernemental, pour enfoncer les revendications via un blocage continue pré-électoral qui concentrerait l’actualité sur les revendications nationales, elles-mêmes de portée européenne quand on connaît les choix gouvernementaux, si similaires nationnalement au projet européen développé par les signataires du traité de Lisbonne.

Quelle tristesse d’observer l’action syndicale plus portée vers le comptage de son influence que vers la volonté radicale d’obtenir des résultats en adaptant son action à la surdité gouvernementale par le durcissement indispensable de son mode opératoire.

Evidemment, la grève reconductible serait un moyen efficace et radical, mais encore eut–il fallu ne pas le noyer par de nombreuses journées préalables d’action ponctuelle toutes similaires les unes aux autres.

Pour cela, il serait temps que la représentation syndicale soit plus courageuse et moins asservie pour partie au pouvoir en place, que l’unité de façade ne cache pas des disparités flagrantes qui dans la sphère politique reviendraient à associer par exemple le Modem et le NPA dans un même combat, ce qui a pour conséquence aisément identifiable de critiquer le choix libéral tout le défendant par ailleurs.

Bref, trop d’incohérence, trop de souplesse d’alliance poussant des alliés contre-nature à porter le même combat dans la rue, aucune créativité d’action contraignante pour le pouvoir en place qui l’obligerait à lâcher du lest, et enfin un courage idéologique très frileux qui pousse à alliance poussive plutôt qu’au combat sans compromis, radical et durable.

C’est le triste constat de l’action syndicale actuelle, qui va tuer dans l’œuf toutes les revendications soutenues par une majorité souffrante de la population par son incapacité à passer la vitesse supérieure et qui permettra au pouvoir de passer sereinement les vacances.

9 mois de perdus pour le salariat, merci qui ?


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