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Une minorité d'enseignants résistent au retour de l'instruction

Publié le 20 mai 2009 par Leoweb

Sur les 270 000 professeurs des écoles que comporte l'éducation nationale, 2776 (*) enseignants ont déclaré être entrés en désobéissance depuis la rentrée scolaire 2008. Ils ne veulent pas des nouveaux programmes, du soutien scolaire, de la suppression du samedi, de la réduction des effectifs d'enseignants spécialisés, etc.
Ils sont contre et s’accrochent aux programmes de 2002 : ils n'en démordront pas et pour cela, ils boycotteront les évaluations de CE1 puisque qu'ils n'ont pas enseigné le programme actuel à leurs élèves. Participer à ces évaluations, ce serait mettre en échec leurs propres élèves sans que ces derniers ne comprennent pourquoi il leur est impossible de faire les exercices.
Ailleurs, les enseignants ont répondu présent. Certains font l'effort de se mettre à jour, effort difficile tant il était normal de ne plus demander grand chose aux élèves. Les enfants doivent travailler un peu plus qu'avant. C'est difficile pour eux car ils n'y ont pas été habitués. C'est difficile pour certains enseignants car cela exige qu'ils suivent un programme précis et qu'ils mettent en place une progression.
Mais, ils le font, sans rien dire. Ils font leur travail. Ils remplissent leur mission de service public. D'accord ou pas d'accord, peu importe : ils ne seront pas de ceux qui mettront en échec leurs élèves. Car les exigences ont changé et si l'on continue à refuser d'enseigner aux enfants ce que l'on attend d'eux, ceux-ci auront le droit de demander des comptes : professeur, vous aviez à m'enseigner telle notion et vous ne l'avez pas fait. De quel droit ? Vous aviez à m'enseigner le système alphabétique dès le début du CP et vous ne l'avez pas fait. De quel droit ?
Les inspections sanctionnent ces enseignants qui refusent de faire ce pour quoi ils sont payés. La résistance s’organise : un fonds de solidarité compensera leurs pertes de salaire. Il y a un peu de surréalisme dans cette affaire : ils ont une certaine idée de l’école et ils seront le dernier rempart contre le retour de l’instruction. Quelle drôle d’idée de vouloir faire travailler les enfants et leur apprendre ce qu’ils n’ont pas envie d’apprendre.
Ils tiendront bons : ils se considèrent victimes d’une administration sans pitié. Mais, vu sous un autre angle, les victimes, ce seraient plutôt les enfants à qui ils refusent le soutien scolaire, les notions qu'ils devraient leur apprendre pour ne pas être en retard sur les autres et pouvoir suivre ce qui se fera l'année suivante.
Alors parents, réagissez ! Dans certains endroits, vous pouvez profiter de la libéralisation de la carte scolaire pour inscrire vos enfants dans des écoles où l'on s'engage à respecter les programmes scolaires. C'est un droit que vous avez. Pensez d'abord au bien de votre enfant. Considérez que ces enseignants – et tous ceux qui résistent ici ou là en boycottant telle ou telle décision – sont les derniers dévots d’une utopie sans lendemain. Le monde qui attend vos enfants est le monde réel et leur avenir dépend de ce qu’ils auront appris aujourd’hui à l’école primaire.

(*) Nombre de désobéissants déclarés le 6 mai 2009


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