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Rencontre : Gilles Bataillon et Santiago Roncagliolo. Animé par Karim Benmiloud

Publié le 27 mai 2009 par Slal
Cité des Arts, le 16 mai 2009

Lectures réalisées par Joaquina Belaunde.

Gilles Bataillon, Santiago Roncagliolo, Karim Benmiloud et Joaquina Belaunde

Rencontre : Gilles Bataillon et Santiago Roncagliolo. Animé par Karim Benmiloud
Une comédie à la fois drôle et cruelle sur la famille moderne. Les Ramos ont en apparence tout pour être heureux : le couple s'entend bien, les enfants grandissent sans problèmes et tout ce petit monde s'occupe du grand-père qui perd un peu la tête. En vérité, ils sont ensemble mais seuls car incapables de se parler, vivant dans le secret et le mensonge.
Rencontre : Gilles Bataillon et Santiago Roncagliolo. Animé par Karim Benmiloud
Félix Chacaltana Saldívar exerce depuis peu la fonction de substitut du procureur dans la ville péruvienne d'Ayacucho. Fonctionnaire tranquille et solitaire, il se voit confier l'enquête sur la mort d'un homme sauvagement assassiné dont le cadavre a été retrouvé calciné et dépecé. Il pense immédiatement à une réactivation de l'organisation terroriste Sentier lumineux. Malgré les réticences de la police et des autorités militaires, Chacaltana poursuit ses investigations, ne faisant que semer derrière lui toujours plus de cadavres atrocement mutilés, apparemment selon des rituels religieux. Et plus l'horreur le poursuit, plus il refuse de la voir et semble perdre l'esprit. Jusqu'au moment où l'évidence se fait si brutale qu'il est impossible de la nier. Qui a tué tuera, et peu importe alors que l'on soit un ancien terroriste, un commandant des forces armées, un chef de la police ou un simple citoyen.
En s'appuyant sur l'histoire du Sentier lumineux, Santiago Roncagliolo a écrit un roman magistral en forme de thriller sur les traumatismes individuels et collectifs de la guerre contre le terrorisme.
Rencontre : Gilles Bataillon et Santiago Roncagliolo. Animé par Karim Benmiloud
Comment décrire et comprendre une guerre civile quand il n'existe pas d'archives accessibles et que les protagonistes du conflit sont toujours des personnages politiques de premier plan ? Comment interroger les témoins ? Que sont-ils prêts à raconter et à quelles règles obéissent leurs récits ? Autant de questions qui organisent ce livre sur la guerre civile que connaît la Moskitia nicaraguayenne de 1981 à 1989. Présent dans les maquis miskitus en 1984, l'auteur s'interroge sur les limites de ce que pouvaient percevoir les acteurs comme les observateurs lorsqu'ils étaient immergés dans l'événement. Les conditions de guerre favorisent un certain type de discours qui fait peu de place à la réflexion individuelle. Interrogeant des combattants et leurs proches (100 personnes de 1997 à 2007), ce travail restitue la part de l'aléatoire et de l'accidentel, comme le poids du contexte dans les processus qui amènent des individus à s'engager dans une guerre civile. On observe aussi comment la remémoration de la guerre s'appuie sur la tradition du piétisme morave, religion à laquelle se sont convertis les Miskitus depuis le début du XXe siècle. Dans leur manière de raconter, on voit que les Miskitus reprennent à leur compte la pluralité du protestantisme. Voici une enquête sur la mise en récit du passé.
Rencontre : Gilles Bataillon et Santiago Roncagliolo. Animé par Karim Benmiloud
Comment comprendre les guerres civiles et les affrontements armés en Amérique centrale à la fin des années 1970 ? Partant d'un tableau du Guatemala, du Nicaragua et du Salvador, Gilles Bataillon s'interroge sur la modernisation qu'ont connue ces pays lors des années 1960 et 1970. Puis, accordant toute leur importance aux événement eux-mêmes, il retrace la genèse des guerres internes dans ces pays.
Il paraît en effet essentiel de montrer comment certains événements - l'assassinat de Pedro Joaquin Chamorro, la répression contre les jeunes insurgés nicaraguayens, les meurtres de multiples prêtres au Salvador, la nomination de Mgr Romero au prix Nobel de la paix, les tueries sélectives des années 1978-1980 au Guatemala, les assassinats des leaders réformistes, les débuts de la contre-insurrection dans les hautes terres indiennes (1981-1982) - n'en viennent à faire sens qu'au travers des commentaires et des réactions qu'ils suscitent et comment, de ce fait, ils restructurent les conditions de l'action sociale et politique. Ce parti pris permet aussi de montrer comment les acteurs ne sont aucunement des entités immuables mais comment ils sont façonnés et se redéfinissent en fonction des événements.


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