Magazine Europe

Vrais et usage de vrais

Publié le 29 mai 2009 par Cyrilboyer

A vrai dire...
Plus insupportable que le verbe « plussoyer », plus ridicule que le chignon de Florent Malouda, plus contagieux que la grippe mexicaine, plus énervant que les gens qui se permettent d'utiliser la caisse "moins de 10 articles" avec 11 articles dans leur panier, la multiplication de l’adjectif « vrai » est le nouveau tic de langage qui n’a pas fini de nous empoisonner les micro-trottoirs, les interviews et même les simples discussions avec de (vrais) gens au demeurant normaux.
Autant je comprends ce qu'est un faux passeport, un faux problème, un faux ami, un faux débat ou une fausse bonne idée, autant dans bien des cas l'utilité de l'adjectif laisse perplexe et fait plutôt figure de remplissage, comme s'il fallait obligatoirement ajouter un adjectif pour que la phrase pèse son quota de mots (un peu à la manière du "c'est juste super" ou du "passe-moi un peu le sel" belge). A quoi ça sert de préciser que le nouveau TGV répond à une VRAIE demande ? Une fausse demande, c’est quoi ?
De même, qu'on m'explique ce que pourrait être un faux manque de rigueur comptable, un faux coefficient multiplicateur, un faux cas pratique, un faux phénomène de mode, un événement qui se produirait dans la fausse vie, un faux rival, une fausse réflexion de fond, une fausse vedette, une fausse singularité ou de fausses raisons...
C'est le passe-partout, le qualificatif fainéant, qui ajoute de l'authenticité à un mot comme le label rouge à un poulet.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cyrilboyer 15 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte