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La croisade des enfants : Étienne le berger

Publié le 31 mai 2009 par Actualitté
La croisade des enfants : Étienne le bergerOn avait déjà senti en lisant Les voies du seigneur toute la capacité et le talent de scénariste de Fabrice David. Ce dernier remet le couvert avec un one-shot bien senti, ancré sur des faits historiques originaux et peu connus.
En 1212, à Cloyes non loin d'Orléans, une troupe d'enfants est contrainte ; comme beaucoup d'autres à l'époque ; à vivre de petites rapines en tout genre aux dépens de la population. Un jeune homme très pieux, berger de profession, reçoit la visite d'anges qui le somment d'aller délivrer le Saint Sépulcre du Christ en Terre sainte. Et c'est avec des enfants, notamment ceux de sa ville, qu'il se lance dans ce qui ne fut pas la cinquième croisade. Étienne, part donc de Cloyes avec Lili, Bastien, Anatole et les jumeaux, pour sillonner la France et convaincre d'autres enfants de le suivre jusqu'à Jérusalem. Le point de départ de cette piètre croisade est en fait une machination orchestrée par Hassan al Aribi, marchand d'Orient allié avec le sournois seigneur local. Le voyage attendrissant à travers notre chère contrée connaît une fin des plus brutales puisque les enfants qui se joint massivement joint à l'expédition ne feront pas de vieux os...
L'interprétation du scénariste donne ici une puissance agréable à ce récit palpitant. En effet, les sources historiques ne disent presque rien de cette croisade qui a connu des émules à la même époque en Allemagne. La tension entre l'innocence des enfants et de leur berger, et le complot mené par des adultes peu scrupuleux est un fil conducteur efficace suivi de bout en bout. David, qui s'explique à la fin du tome, précise que l'ambiguïté sur les participants à cette croisade vient d'une largeur d'interprétation du mot latin « pueri » qui peut désigner aussi bien les enfants que les personnes indigentes.
Luca Malisan à la plume et au pinceau, tire toute la substance de cette histoire en renforçant de belle manière les situations. Si son dessin très classique ressemble à beaucoup d'autres, on le sent très à l'aise dans des scènes extérieures où la nature lui permet de rendre au mieux ses talents de coloristes.
Cette triste croisade devrait plaire aux jeunes et moins jeunes amateurs de bandes dessinées historiques. Bonne lecture !
La Croisade des enfants, par David et Malisan, chez Soleil, 12,90 €

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