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Pentecôte B 2009 - L'Esprit Saint déploie ses ailes dans le silence

Publié le 30 mai 2009 par Walterman
Pentecôte B 2009 - L'Esprit Saint déploie ses ailes dans le silence

Nous aimons tous les feux d'artifice. Ils sont spectaculaires, impressionnants, exaltants. La première Pentecôte de l'Eglise fut accompagnée d'une sorte de feu d'artifice éblouissant. Les Apôtres et les autres chrétiens « se trouvaient réunis tous ensemble ». Nous ne savons pas avec certitude à quel endroit. C'était probablement à l'intérieur ou à proximité du Temple de Jérusalem, puisque, aussitôt après le feu d'artifice, la foule a commencé à se rassembler. Peut-être était-ce au même endroit où Jésus et les Apôtres avait mangé la Dernière Cène. Nous ne le savons pas avec certitude.

Ils se trouvaient donc à un même endroit, lorsque soudain « il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ensuite apparurent des flammes de feu, venues d'on ne sait où, flottant dans les airs et se posant sur chacun de ceux qui étaient présents.

Mais le feu d'artifice ne s'est pas arrêté là. Voilà que, tout à coup, les chrétiens commencèrent à parler des langues qu'ils ne connaissaient pas. Pendant ce temps, une foule, composée de pèlerins en provenance du monde entier et venus à Jérusalem pour la fête, s'était rassemblée. Chacun entendait les chrétiens annoncer l'Evangile dans sa propre langue. C'était un spectacle haut en couleurs.

Mais nous serions dans l'erreur si nous pensons que ce feu d'artifice est caractéristique de la manière dont l'Esprit Saint agit d'ordinaire. En fait, c'est exactement le contraire qui est vrai. La plupart du temps, l'action de Dieu dans notre vie est discrète, à peine perceptible. Si le Saint Esprit se manifeste sous la forme de flammes de feu., il est représenté aussi sous la forme d'une colombe. Or une colombe, pour pouvoir déployer ses ailes, a besoin d'espace. Et l'espace dont le Saint Esprit a besoin pour pouvoir déployer ses ailes est le silence.

De quelle manière Jésus envoie-t-il le Saint Esprit à ses Apôtres après sa résurrection ? Il souffle sur eux - doucement. Comment saint Paul décrit-il l'action de l'Esprit Saint dans l'Eglise ? Comme celle de l'âme dans le corps - puissamment, mais de manière imperceptible. Le Saint Esprit agit dans le silence.

La Bible nous relate que Marie était présente dans la Chambre Haute, attendant la venue du Saint Esprit avec les Apôtres. Elle est la maman qui avait enfanté la tête de l'Eglise, Jésus, à Bethléem. Et voilà que maintenant elle est la mère qui donne le jour au reste du corps de l'Eglise à la Pentecôte. Que faisait-elle ? Elle priait très certainement.

Mais elle était aussi celle qui les servait dans leur confusion, comme une maman. Ils ont pu lui poser des questions au sujet de Jésus, entendant, peut-être pour la première fois, le récit de sa naissance et de son enfance. C'était peut-être la première fois qu'ils entendirent parler de l'Annonciation, du jour où l'archange Gabriel est venu chez elle, lui expliquant que l'Esprit la couvrirait de son ombre pour donner naissance à un fils. Peut-être leur a-t-elle fait des confidences à propos des colloques qu'elle a eus dans son cœur avec le Saint Esprit durant les temps qui on suivi, ces temps auxquels saint Luc fait allusion quand il écrit que Marie gardait « tous ces évènements » et les méditait dans son cœur. Voilà la clé !

Méditer, c'est repasser dans le silence de son cœur une parole ou un évènement dans un colloque avec Dieu. C'est ce que Marie a toujours fait. Le fait d'être l'Epouse du Saint Esprit ne signifie pas que sa vie était un feu d'artifice permanent. Non ! Mais l'Esprit a donné un sens à sa vie. Cela lui a apporté sagesse et courage, des vertus qui s'enracinent et qui se fortifient au plus profond de l'âme, exactement comme des semences qui germent et grandissent dans les profondeurs cachées de la terre. Voilà comment œuvre le Saint Esprit dans les cœurs de manière cachée mais puissante, transformante et durable.

La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta l'affirme de la même manière :

« Dieu est l'ami du silence. Voyez comme la nature - les arbres, les fleurs, l'herbe - pousse en silence ; regardez les étoiles, la lune et le soleil, comme ils se déplacent en silence... Nous avons besoin de silence pour pouvoir toucher les cœurs. »

Le don de l'Esprit Saint est assorti d'une seule condition. Pour expérimenter la présence transformante de Dieu dans notre vie, nous devons lui obéir par amour : "Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui", dit Jésus dans l'Evangile (Jn - 14 , 21)


C'est bien pour cela que nous venons à la messe. Mais certains obéissent avec amour, d'autres à contre-cœur, comme à regret, en rouspétant. Mais au fond, voilà ce que nous voulons tous. Sinon, nous ne serions pas ici.

Mais comment savoir quelle est la volonté de Dieu ? Le Saint Esprit nous le révèle doucement de deux manières. D'abord en inspirant et en guidant l'enseignement de l'Eglise.

Nous avons :

  • Les commandements de la Bible,
  • Les enseignements du Catéchisme,
  • L'exemple des saints,
  • La mise à jour permanente des encycliques du Pape.

Le Saint Esprit veut que nous sachions ce que nous devons croire, comment nous devons célébrer notre foi, comment nous devons prier, et comment nous devons en vivre. Alors il nous fait cadeau du Magistère de l'Eglise pour une mise à jour permanente. De cette manière, l'Eglise, sous la conduite du Pape, est comme celui qui dirige un orchestre symphonique. C'est sur lui que nous devons fixer notre regard si nous voulons jouer notre partition d'une manière qui est juste.

Mais l'Eglise ne peut que donner des commandements et des conseils qui s'appliquent à tout le monde. Ces instructions nous font connaître la volonté de Dieu dans, disons, 80% des cas. Mais le reste du temps nous sommes confrontés à des choix et des décisions qui nous sont personnels. Alors le Saint Esprit nous instruit de manière plus personnelle, par des inspirations, par ses sept dons, par des conseils avisés.

Mais que ce soit d'une manière ou d'une autre, le Saint Esprit travaille dur, de manière silencieuse mais efficace, nous aidant à construire notre bonheur et celui de ceux qui nous entourent.

Durant l'eucharistie de ce jour, au cours de laquelle il renouvelle son engagement à nous guider, renouvelons, nous aussi, notre engagement à le suivre et à lui obéir - non pas pour voir des feux d'artifice, mais pour attiser le feu de l'amour de Dieu dans nos cœurs, dont la lumière et la chaleur sont tellement nécessaires dans le monde d'aujourd'hui.


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