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L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cut

Publié le 30 mai 2009 par Diana
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutDisparu. L’Enfer des armes/Dangerous Encounter – First Kind (1980) de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de censure de Hong-Kong. Une censure politique qui oblige Hark à revoir son film et à le remonter mais aussi à retourner de nouvelles scènes. Finalement, le film sera un bide commercial comme ses films précédents et sera retiré des affiches après quelques jours. Le film devient en occident une œuvre culte et on fantasme déjà d’une version intégrale, véritable vision de son auteur.
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutL’Enfer des armes, version internationale est déjà une œuvre d’une violence extrême et sombre. Le film de Tsui Hark se veut subversif à l’image de l’original où l’histoire tourne autour de trafiquants d’arme. La puissance de l’œuvre ne se fait pas attendre et le bouche à oreille impose le film d’ores et déjà sur un piédestal. Une claque qui laisse pantois. Une force des images déstabilisantes et lorsqu’on met les mains sur l’original…
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutHK Video l’a fait ! Alléluia ! Béni soit les forcenés qui ont débusqués l’objet de tous les fantasmes : une cassette VHS sur laquelle l’original aurait été transféré par un technicien et à l’insu de Tsui Hark ! L’Enfer des armes director’s cut est d’une noirceur énergétique. Un brûlot anarchiste où les personnages évoluent dans un univers chaotique.
Dans la vraie version, Tsui Hark met en scène trois jeunes apprentis terroristes, Paul, Ko et Ah Loong. Ils déposent une bombe dans un cinéma qui explose tout en se faisant surprendre par une jeune fille de leur âge, Wan-chu qui a un frère policier, Tan (Lo Lieh). Ce dernier, prend l’enquête en main…
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutInspiré par des faits réels qui ébranlèrent Hong-Kong dans les années 70, L’Enfer des armes illustre une jeunesse qui cherche sa place dans une société britannique reclassant la culture chinoise au second plan. Elle voit le jour, esseulée sans aucune perspective d’avenir, représentée par ces trois jeunes gens, dont l’un est issu d’une classe bourgeoise, délaissé par des parents présents-absents. Ils s’amusent à se faire et faire peur jusqu’à ce que le trio de binoclard infernal ne soit rejoint contre leur gré par Wan-chu.
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutSi le trio binoclard de l’Enfer des armes semble agir par jeu avec leur conception de bombe qu’ils placent dans un cinéma, le personnage féminin de Wan-chu est plus extrême. Elle agit avant tout par conviction. Elle est la véritable rebelle du film, la voix des révoltés. Wan-chu est le comportement déviant incarné, vivant seule avec un frère policier souvent absent du foyer et qu’il ne comprend pas. Elle vit dans un quartier populaire entre l’insalubrité et la promiscuité. Elle trouve dans le trio binoclard une façon d’exprimer toute sa rage, des alliés qui lui permettent de pousser ses limites. Elle va jusqu’à porter une paire de lunette comme eux et ainsi faire partie de la bande. Le gang des binoclards passe à l’action.
L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cutL’Enfer des armes c’est un engrenage, une spirale infernale dans laquelle nous sommes plongés corps et âme. Une expérience de révolté qui échappe des mains de nos protagonistes acculés au pied du mur. Pourtant, il n’y a que Wan-chu qui soit vraiment authentique, une autiste perdue dans un monde qui ne la comprend pas. Icône subversive, enragée nous faisant évoluer dans une expérience cinématographique hors norme et décomplexé.
Lo Lieh alias Tan, flic casse-cou et cabochard est énorme dans son interprétation. L’acteur est déjà un monument du cinéma HK mais là, il faut le voir le bougre avec sa chemise hawaïenne, son bermuda et ses chaussettes relevées, même comme ça, il a la classe ! Quant à Lim Ching-chi, elle est d’une beauté aussi brutale que sa mort. L’icône même de cette jeunesse désoeuvrée.
I.D.

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