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Laver les ombres; Jeanne Benameur

Par Sylvielectures
Laver les ombres; Jeanne BenameurJeanne Benameur nous raconte l'histoire d'une fille qui n'arrive pas à aimer si elle arrive à danser.
A 38 ans, elle n'a pas d'enfants et a toujours mis un terme brutal à ses relations amoureuses.
Léa se rend compte qu'elle va fuir son nouvel amour encore une fois et poussée par une étrange inquiétude, elle décide de rejoindre sa mère dans sa maison au bord de l'océan.
Les deux femmes vont s'y retrouver, alors qu'une tempête fait rage.
Lentement et en douceur, la mère va lâcher les secrets terribles qui l'ont étouffée sa vie durant en l'empêchant de déployer sereinement tout l'amour qu'elle portait à sa fille.
Léa va écouter, entendre, comprendre, et reconnaître la peur qu'elle portait en elle et qu'elle ne pouvait s'expliquer...
Léa est chorégraphe et la danse remplit sa vie, la fait exister et avancer. Cette pratique lui est essentielle et vitale.
Léa aime Bruno, qui est peintre et qui fixe le mouvement dans ses tableaux. Elle l'admire à l'envier, elle qui ne peut supporter que le déplacement et le mouvement.
C'est au cours d'une séance de pose pour un portrait, acceptée mais redoutée que Léa ressentira sa peur étrange et angoissante, et c'est l'amour qu'elle porte au peintre qui la poussera à l'affronter.
"En photographie, laver les ombres signifie mettre en lumière un visage pour en faire le portrait."
Comme dans "Les demeurées", les mots ont une grande place dans l'histoire des personnages, le chant, la langue aussi. Ils ont un pouvoir salvateur, ils libèrent les énergies, ils apaisent les peurs, ils réconcilient les êtres , ils pansent les blessures de l'âme.
J'ai beaucoup aimé la manière dont est décrite la relation de Romilda aux livres et à la lecture, comment il est dit qu'ils lui ont permis de survivre encore et malgré tout, alors même que l'être semblait s'être effacé...
"Une à une, elle déchire les pages de son vieux livre d'amour, les laisse tomber dans l'eau. Le papier disparaît dans le mouvement des vagues. Alors les mots imprimés, ces mots que personne ne lui a jamais dits, ses lèvres les prononcent. Pour elle toute seule. Dans sa langue à elle. C'est en italien, seulement en italien qu'elle aurait pu les dire." ..."Elle ignorait qu'elle avait tant et tant de phrases inscrites, à l'intérieur d'elle. Sous la peau. Des passages entiers. Comme des blocs de falaise usée qui s'écroulent. En même temps qu'elle délivre dans l'air tout ce que les livres lui ont appris de l'amour, elle pleure. C'est tout."
Ce roman est fait de phrases courtes, de mots simples et choisis, baignés dans un rythme qui respire court ou large au gré des tableaux qui se construisent peu à peu...
De temps en temps pointent comme des poésies qui s'insèrent dans cette prose syncopée pour faire surgir l'émotion, qui sourd ou surgit sans crier gare...
C'est un livre extrêmement sensible, à fleur de peau.
L'article de Martine Galati sur Culturofil,
Ce livre fait partie de la sélection pour le prix Biblioblog 2009,
L'avis d'Antigone,
Le billet de Yoann sur Biblioblog,
Ceux de Lily, Clarabel, Sylire, Bladelor, Adlitteram (qui nous parle aussi de sa rencontre avec l'auteur), Vanessa, Leiloona, Isabelle Ignaczak sur le choix des bibliothécaires.com, noryane, Malice, Marie, Clise, Chiffonnette, Anachronis, Mona, purple, Cercle des lecteurs, saxaoul,
Les mots de bellesahi, qui a beaucoup lu cet auteur et qui l'a rencontrée aussi, avec beaucoup d'émotion.

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