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Ce n’est pas la consommation mais l’investissement qui sonnera l’heure de la reprise

Publié le 01 juin 2009 par Alaindumait

Les nouvelles du front de la crise sont contrastées : les bourses reprennent du poil de la bête ; La remontée du prix du pétrole brut au-dessus de 65 $ le baril signifie que l’activité générale reste plutôt soutenue ; Ce que confirme les indicateurs de confiance et aussi ceux qui concernent l’activité pour le mois d’avril.

Voilà pour ce qui porte à l’optimiste.

Remarquons que l’inflation en mai serait à 0% dans la zone euro, alors que la masse monétaire disponible a augmenté de près de 5% depuis un an. Ce qui veut dire que les consommateurs continuent à se retenir d’acheter, préférant reconstituer leurs encaisses. Cette inflation à 0% recouvre un double phénomène : une baisse des prix dans le secteur marchand et une hausse dans le secteur administré.

Les spécialistes de ces questions s’attendent à une baisse du niveau général des prix au cours des prochains mois. Et à des risques sérieux d’inflation – voire d’hyper inflation – quand la reprise commencera à montrer le bout de son nez.

C’est à ce moment-là qu’on attend les apprentis sorciers des banques centrales au tournant !

Voulez-vous savoir ce qu’ils mijotent ? Allez voir sur le site de M. jacques Attali : http://www.slate.fr/story/2843/plaidoyer-pour-linflation. Je résume : il convient de continuer à ouvrir les vannes de la création monétaire, mais, dès que la reprise sera là, il faudra immédiatement mettre en œuvre un sévère plan de rigueur pour empêcher l’hyper inflation…

Le seul problème est que si les banques centrales ont les outils pour ouvrir les robinets et les fermer, ils n’ont pas les serpillières voulues pour assécher, sur commande, les liquidités auparavant créées par excès…

L’argent créé par les banques centrales atterrit toujours dans les poches de certains agents économiques. Et les comportements de ceux-ci, avec cet argent-là, peuvent être imprévus…

Dès que l’inflation dépasse un certain niveau, des comportements de panique sont à craindre.

Dans ces conditions, le moment précis de la reprise est crucial. Il faudra savoir le déterminer avec une grande précision.

Et celle-ci ne se lira pas tant dans les statistiques que dans les actes : on pourra parler de reprise quand l’investissement industriel repartira. C’est-à-dire, concrètement, quand les armateurs reprendront leurs achats de nouveaux navires, quand les transporteurs se mettront à acheter de nouveaux camions, des remorques neuves et des wagons étincelants.

De la même manière, on pourra dire que l’industrie automobile aura passé le mauvais cap où elle se trouve quand de nouvelles chaînes de production sortiront de terre. Ce n’est pas demain la veille !

Quant au moment où elle pourra rembourser ses dettes, qui se hasarderait à fixer une date possible ?

Après y avoir déjà mis 20 milliards de $ de l’argent des contribuables, le gouvernement Obama s’apprête à remettre 30 milliards de dollars dans les caisses de General motors. Le total représente deux fois et demie la capitalisation d’il y a cinq ans de l’entreprise…

L’argent des contribuables américains mis (sans mandat) dans ce gouffre n’a à peu près aucune chance d’être remboursé. Pas plus que l’argent des contribuables français mis dans la sidérurgie en France dans les années quatre-vingt…

À noter : le sauvetage des vieilles chaînes va retarder d’autant la construction des nouvelles. C’est comme ça que l’intervention publique fait se prolonger la crise…


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