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Pas de minute de silence en Sarkofrance

Publié le 04 juin 2009 par Juan
Pas de minute de silence en SarkofranceMalgré un battage médiatique exaspérant, empêtrant et  ravageur sur le crash du vol Air France 447 Rio-Paris, plusieurs moments bienvenus de recueillement se déroulèrent mercredi 3 juin en France. A Paris notamment, Nicolas Sarkozy a pris temps d'une cérémonie religieuse oecuménique à la cathédrale Notre Dame de Paris.
Pourtant, sur le front de l'actualité politique, le début de semaine fut riche. Après le rapport tant attendu de Richard Descoings sur la réforme du lycée (remis mardi), la campagne abstentioniste des élections européennes se poursuit, Eric Besson sourit, et XX
Elections européennes, l'absention aux meetings...
L'intox sondagière continue. L'élection se déroule au niveau de grandes régions. Les sondages nationaux traduisent un rapoort de force imparfaitement évalué où l'on ne peut retenir qu'une chose: trois quarts du corps électoral semble désavouer l'UMP. Mardi, l'UMP tenait son dernier grand meeting "privé" à Clermont Ferrand, dans une salle à moitié vide et 2000 invités.  Pour éviter que cette faible mobilisation se voit trop, l'UMP avait dressé d'immenses rideaux pour réduire la taille de la salle à 1200 places... Jolie ambiance ! Quelques heures avant, Brice Hortefeux justifiait l'absence de certains membres du gouvernement par la tenue, le lendemain matin, du Conseil des Ministres. François Fillon, présent, appréciera. Effectivement, seuls 5 ministres, sur les 9 annoncés, étaient de la partie. Eric Woerth (Budget), Bruno Le Maire (Affaires européennes), Alain Marleix (Intérieur) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) ont séché.
François Fillon fut lyrique: "Face à la crise financière, au réchauffement climatique, à la crise russo-géorgienne, nous avons fait nos preuves." Côté environnement, on rappelera que la France a planté l'aménagement de la filière bois au Conseil Européen, et n'a pas proposé, ni encouragé l'attribution de moyens financiers au plan Energie Climat voté en décembre dernier. Sur la crise russo-géorgienne, Nicolas Sarkozy a fait croire à un accord quelques jours après l'invasion, alors qu'il n'en était rien. Quant à la crise financière, l'Union Européenne a été ... absente. Les solutions et plans de relance nationaux ont prévalu.
En île-de-France, Michel Barnier a quelques soucis. Non pas pour son élection personnelle (il est tête de liste et l'UMP est créditée de 30% des suffrages). Mais il est encore et toujours ministre de l'Agriculture. Or les négociations sur le prix du lait (-30% en un an pour les producteurs, alors les prix aux consommateurs sont restés stables) patinaient. parvenu à un accord dans la soirée de mercredi : 280 euros les 1000 litres de lait. Les producteurs partaient de 305 euros. Barnier leur aurait promis un "accompagnement de trésorerie".
Rachida Dati débloque ?
Le Canard Enchaîné rapporte que la Garde des Sceaux, invitée du "Grand Jury RTL" dimanche dernier, a piqué une colère contre un journaliste de la station qui lui demandait comment elle parviendrait à concilier son mandat parisien avec son probable mandat européen : "Allez-vous faire foutre". Le journaliste, insistant une troisième fois, s'est vu répondre: "Et ta mère, elle s'intéresse au VIIème arrondissement?" Après son déplacement princier (et inutile) à la prison de Moulins mardi matin, cela fait beaucoup, non ? Côté affaires, on apprend du même Canard Enchaîné que le Premier Ministre a fait agrandir son appartement de fonction, de 78 mètres carrés (sous Raffarin, qui disposait d'un appartement personnel à Paris par ailleurs), à .... 309 mètres carrés.
Centres de rétention, Besson jubile
A Paris, le Conseil d'Etat a rejeté la demande d'annulation du décret gouvernemental qui divisait l'attribution de l'assistance aux sans-papiers détenus dans les 27 Centres de rétention, décret n° 2008-817 du 22 août 2008. Eric Besson était content. Pour court-circuiter une procédure judiciaire en cours, il n'avait hésité à signer en plein week-end, le 10 mai dernier, les contrats d'assistance des associations retenues.
"Le Conseil d’État écarte les différentes critiques présentées par les requérants à l’encontre de ce décret. Il juge notamment que la nécessité que les droits des étrangers placés en centre de rétention soient garantis dans les mêmes conditions sur l’ensemble du territoire n’implique pas que les missions d’assistance à ces étrangers soient assurées par la ou les mêmes personnes morales sur l’ensemble du territoire national. Le décret pouvait donc décider de confier, par la voie d’un marché public, les missions d’assistance à des personnes morales différentes pour chaque centre de rétention administrative." (communiqué du Conseil d'Etat, 3 juin 2009)

Un juge des référés a tout de même suspendu la dite attribution. La CIMADE a cependant de quoi être satisfaite partiellement. Car le Conseil d'Etat a complété sa décision en formulant des réserves sur le décret concerné :  "Le Conseil d’État relève qu’aux termes mêmes du décret litigieux, la convention passée avec la personne morale sélectionnée doit permettre l’exercice effectif de leurs droits par les étrangers et que la mission confiée par la convention ne se limite pas à l’information des étrangers mais comprend également l’aide à l’exercice de leurs droits. (...)  Il ajoute qu’il doit également être lu comme impliquant que l’État ne peut conclure une telle convention qu’avec des personnes morales présentant des garanties d’indépendance et de compétences suffisantes, notamment sur le plan juridique et social, pour assurer le bon accomplissement de ces missions d’accueil, de soutien et d’information prévues par la loi. " Cette précision, importante, renforce l'argument de la CIMADE qui jugeait suspect que l'une des rares associations retenues pour s'occuper des CRA soit une nouvelle venue, appelée RESPECT, et récemment créée par un permanent de l'UMP à Paris...
Sarkozy menace l'Iran
Le président français a eu raison de rappeler au ministre des Affaires Etrangères en visite à Paris que les propos de son dictateur de président à propos de la Shoah étaient inacceptables. Ce dernier avait expliqué le même jour que l'Holocaust était "une grosse tromperie": "L'identité de la démocratie libérale a été révélée au monde par sa protection du régime le plus criminel de l'histoire de l'Humanité, le régime sioniste (Israël, NDLR), en utilisant la grosse tromperie qu'est l'holocauste".  On reste mal à l'aise toutefois. Nicolas Sarkozy s'est-il fait piégé ? Les Iraniens avaient demandé un rendez-vous au président français, à quelques heures de sa rencontre avec Barack Obama vendredi 6 juin. Ils étaient censés être porteurs "d'un message". Curieux message que cette insulte. Sarkozy a répliqué. Quelques jours après l'inauguration d'une base franco-française dans le détroit d'Ormuz, à quelques kilomètres de l'Iran, le président choisi la voie de la fermeté. Mais les Iraniens n'ont-ils pas profité de cette pseudo-stature pour amplifier leur message... ?
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