François Fillon, un vrai-faux père la rigueur ?

Coup de bec du volatile le plus célèbre de France au locataire de Matignon. Dans son numéro du 3 juin, le Canard enchaînéépingle le Premier ministre sous le titre “Le confidentiel dépense de Fillon”. Mèche sur le côté et austérité sont la marque de fabrique de François Fillon . Au moins en apparence. Derrière le décor, le “collaborateur” de Nicolas Sarkozy semble partager la bling-blingmania de son “patron”.

Jean-Pierre Raffarin a une certaine idée de sa personne mais se contentait de l’appartement de fonction de Matignon. Famille nombreuse oblige, François Fillon a poussé les murs pour ses trois enfants. La république est bonne fille pour celui qui lui serre la ceinture. Pas regardante sur une modeste extension. De 78m² du temps de Raffarin, l’appartement du Premier ministre est passé à 309 m² (7 pièces) dont 213 m² pour la partie privative. Maintenant qu’il est bien installé, on comprend que François Fillon ne soit plus pressé de céder la place.

Deux années avec Nicolas Sarkozy ça vous change un homme. Et celui-là comprend vite. Effets d’annonce devant les caméras et petites bidouilles en arrière-cour. François Fillon se vante d’avoir diminué les dépenses de fonctionnement de Matignon . Facile comme dirait notre regretté Garcimore . Les frais de personnels, comme les voyages, ont juste été directement transférés à différents ministères.

Matignon, et ses 62 membres de cabinet, c’est sa petite entreprise. Du RPR, notre Chef de gouvernement a conservé quelques ficelles. 40 sontpayés par des administrations extérieures (dont le Conseil d’Etat et le Sénat) sans parler des 185 “petites mains” (secrétaires, chauffeurs, gardes du corps…) prises en charge par d’autres administrations sur les 416 de Matignon.

Confirmation de cette rigueur sélective, le Canard nous apprend qu’à peine revenu de son voyage officiel au Nigeria , François Fillon, grand amateur de sport automobile ,s’est envolé, aux frais du contribuable, vers la Principauté pour assister discrètement au grand Prix de Monaco. Avant le départ de la course, il aurait fait le tour des stands avant d’exiger de découvrir le circuit au volant de la safety car (voiture de sécurité) son fils de huit ans à ses côtés. Toute ressemblance dans le comportement avec un haut personnage de l’Etat ne serait évidemment pas fortuite.