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Cyberespace

Publié le 05 juin 2009 par Veroniquer

Matrix_blue2 Eh oui! Ce genre de titre propulse immédiatement dans la science fiction. Et c'est bien mon sujet de réflexion du moment en m'attaquant aux problématiques soulevées par l'association qui vient de se créer.

L'association (pour mémoire): accompagner et former aux usages d'Internet et du Web depuis chez eux, et également via une plateforme de blogs dédiée, les seniors, personnes en situation d'isolement à domicile, et certains types de handicaps (notamment cognitifs).

Cyberespace. Le mot est me semble-t-il intéressant car il permet d'éclairer différemment une même chose suivant l'endroit d'où l'on se place.

Notons qu'ici, il peut aussi représenter l'abîme qui sépare une partie des personnes concernées par l'association, de l'usage des dits outils numériques... J'explore donc d'un peu plus prés le pourquoi de ces différences de perception et d'approches, qui amènent à des différences d'utilisation.

Pour l'explication science-fiction - à part la connotation du mot cyber* -> cyborg, robot, Terminator, et autres charmantes entités! - c'est essentiellement une référence à la nouvelle de William Gibson "Gravé sur chrome" ( Burning Chrome, 1982, puis le roman Neuromancien, 1984), et le mouvement Cyberpunk. A ce stade du billet, ceux qui ne sont pas fans de Matrix sont réellement en pleine science fiction!

Si l'on revient à la définition donnée dans Wikipédia (issue du Petit Robert; comme quoi!), le Cyberespace c'est un : « ensemble de données numérisées constituant un univers d’information et un milieu de communication, lié à l’interconnexion mondiale des ordinateurs »... Wow, non?!

- "Ensemble de données numérisées": les contenus, y compris, vous et moi par nos identités numériques si nous les utilisons.

- "Un univers d'information": étonnant d'avoir choisi le terme "univers", porteur - sans doute - d'utopie, de possibles, d'immensité. Donc, par définition, c'est gigantesque. Et le mot "information" qui est laissé à toutes ses déclinaisons (l'information journalistique, l'information, au sens ressources, etc).

- "Un milieu de communication": ça, c'est ce qui m'intéresse le plus, pour essayer de lier-relier les personnes entre-elles. C'est aussi l'une des dimensions du futur: comment ces technologies vont-elles s'adapter et offrir d'autres moyens à ce milieu.

- "L'interconnexion mondiale des ordinateurs": ça, j'aime beaucoup! Les ordinateurs semblent être autonomes! Même ici, on est encore dans la science fiction. Comme si "l'interconnexion" se faisait toute seule par une sorte de magie à mi chemin d'une métaphore entre synapses et télépathie! Mine de rien, ceci laisse la porte ouverte à cela... Mais les choses ne se font pas toutes seules, échappant à tout!

Les ordinateurs et l'interconnectivité sont conçus, développés et commercialisés par des entreprises (de taille considérable pour certaines) et vont gagner l'environnement des objets (les fameux objets intelligents), au plus prés de nos vies (d'occidentaux). Ce qui suppose économie, commerce, marketing, profits, etc.

Et - dans le même temps - la définition de départ repose aussi sur le WWW (World Wide Web) des origines, ouvert, accessible, dont les ressources sont mises en commun, évolutives, enrichies par les apports de ceux - individus - qui le veulent et le peuvent.

Suivant les cas de figure, à chaque fois que l'on parle d'Internet et du Web, on oscille toujours entre ces problématiques. Et, pour ce qui est des usages, idem. Le Cyberespace peut "faire peur", parce qu'il est vaste et semble avoir des contours infinis ou, parce qu'au contraire il est piloté par des "forces invisibles" qui vont des multinationales à tous les stades de paranoïa.

L'économie de certains services a du mal à se mettre en place parce qu'elle oscille entre des usages commerciaux et en libre accès. Les fournisseurs d'accès du coup ont aussi la tentation de se tourner vers les économies déjà stables (je pense à Youtube qui "vient" sur le télévision par exemple, source de financement établie).

Des lois hâtives sont votées trop vite parce que les états ne veulent pas osciller justement entre nécessité de protection et réformes de fond.

Et les utilisateurs? Il serait peut-être temps de leur dire que le Cyberespace n'est pas de la science-fiction. En se connectant à Internet, l'espace dans lequel ils s'inscrivent est un espace comme un autre avec des usages, des codes, un langage. Ce n'est pas lui qui se sert de nous, mais l'inverse. Il y a des règles de bon sens, des règles tout court, mais ce n'est pas une sorte de matrice gigantesque ouverte à tous les vents!

Entendons-nous bien: même si j'affectionne cette dernière idée côté littéraire et utopique - au bon sens du terme, et y compris sociétal - pour contribuer à réduire la distance qui existe entre les utilisateurs avertis du Cyberespace et ceux nouveaux et à venir, différents, d'un autre âge, d'autres cultures, ne faudrait-il pas essayer de ramener le Cyberspace à ... à quoi d'ailleurs?

A un espace, un temps, des individus qui peuvent apprendre à y évoluer pour y trouver des connaissances, des ressources, des liens, avec l'étymologie du mot intelligence qui pourrait s'y bien aller au Web : inter ligere, lier ensemble.

Conversation2

Illustration1 et 2.

  • étymologie: du grec ancien kubérnètès : l'art de gouverner ou de piloter.

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