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52 livres en 52 semaines : D’autres vies que la mienne

Publié le 07 juin 2009 par Epicure
D'autres vies que la mienne

Définitivement MON livre de 2009 jusqu’à maintenant! D’autres vies que la mienne, de Emmanuel Carrère, est un livre abouti, sincère et surtout très humain. Ceux qui errent ici depuis un bout (justement, je réalise qu’à la fin mai j’ai fêté mes 4 ans de bloguisme ici - ouf!) se souviennent peut-être que j’aime bien les romans de Carrère. Mon premier billet à son sujet date de 2005 pour La Moustache, j’ai écrit plus récemment à propos de son Roman russe et, autrefois, j’ai lu La classe de neige et L’adversaire alors que le mot blogue n’était encore probablement qu’un vague concept dans le cerveau de certains geeks.

Le cas de Emmanuel Carrère est particulier. Sans répéter ce que j’ai déjà écrit à son sujet, cet auteur souffre d’égocentrisme assez profond. Sa tendance à se mettre lui-même au centre de ses écrits, atteint ici un sommet qui rend justement D’autres vies que la mienne si touchant. Il ne faut pas nécessairement avoir lu d’autres livres de l’auteur pour bien apprécier DAVQLM, sauf que si on connaît déjà le background de Carrère (être égoïste, légèrement prétencieux et plutôt désagréable à première vue) ça donne une autre dimension à la lecture.

Et ça raconte quoi? À quelques mois d’intervalle, EC a été touché par deux événements qui l’ont bouleversé et qui ont eu beaucoup d’impact sur sa façon de voir la vie et sur ses propres valeurs. Il était en vacances en Thaïlande lors du tsunami dévastateur en 2004 et a côtoyé des gens qui ont perdu un proche dans la catastrophe et, quelques mois plus tard, sa belle-soeur a été victime de la récidive d’un cancer. Tout ça est devenu la trame de son livre.

DAVQLM est un roman écrit au JE. J’étais là, j’ai observé, j’ai ressenti. EC raconte avec beaucoup d’humilité ces « autres vies » aux antipodes de la sienne. Des vies ordinaires sur lesquelles il posait auparavant un regard hautain, mais qu’il apprend à découvrir sous d’autres facettes. Il a énormément de respect et d’affection pour les gens dont il raconte le quotidien et, même si le JE prends beaucoup de place, c’est souvent pour mieux s’effacer au profit des autres. Sous sa plume, ces vies ordinaires réussissent à devenir un peu plus extraordinaires. Un très beau livre.


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