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Clément Gignac: 2 crises, 2 prises!

Publié le 10 juin 2009 par Fabien Major @fabienmajor

Les libéraux et péquistes utilisent de plus en plus des méthodes de recrutement calquées sur les médias du passé (radio et télévision). Ils recherchent des «Veudettes», des faces qu’on a vues à la TÉLÉVISION et qui rassurent les aînés en manque de points de repère.
Fier de son coup, Jean Charest a annoncé la semaine dernière la nomination de monsieur Gignac comme candidat libéral dans Marguerite-Bourgeois. Jean Charest le voit déjà comme ministre des Finances!!!! Hier, Pauline Marois a tiré des salves de lance-roquettes sur Clément Gignac. Elle prétend qu’il a «trahi» le Québec et rentre dedans à fond. Je trouve la sortie enflammée et exagérée, mais elle a au moins le mérite de mettre la loupe au-dessus de la verrue!

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Clément Gignac est une excroissance suspecte pour les libéraux. Il a davantage de chance de nuire à n’importe quel parti que de servir. Rappelons-nous que Gignac a été économiste en chef de la Banque Nationale. LA banque qui a le plus exploité et contaminé l’industrie financière canadienne avec son papier commercial. Si quelqu’un était bien placé pour sonner l’alarme chez BN, c’est bien lui. Il ne l’a pas fait, comme le maître-nageur qui flirte le dos tourné à la mer.
Il n’a pas un palmarès très reluisant comme prévisionniste. 2 crises, 2 prises. Rappelons-nous la bulle spéculative des technos où il avait aussi lamentablement failli à sa tâche. Il a été de ceux qui ont recommandé chaudement l’achat de Nortel lors de ses envolées atmosphériques. Parlez-en à de nombreux retraités assistés sociaux. Beaucoup se souviennent de l’enthousiasme de monsieur Gignac en recommandant un titre qui s’est fait baptiser depuis: «Mortel»!

Après 20 ans, en pleine crise économique, Clément Gignac a annoncé son départ de la Banque Nationale… pour aller travailler au Fédéral comme conseiller spécial au sous-ministre des finances. Lorsque j’ai lu cette nouvelle qui paraissait quelques jours avant la publication des états financiers de la Banque Nationale, j’ai tout de suite compris que la haute direction lui avait montré la sortie. Pour cette institution québécoise, la crise du papier commerciale devenait maintenant, une crise interne sans précédent et un ménage s’imposaient.
En Clément Gignac, les conservateurs ont trouvé un porte-parole idéal pour vendre l’invendable aux Québécois; UNE seule commission des valeurs mobilières pancanadienne. Une bébelle ontarienne qui rebute tous les politiciens de l’Assemblée nationale. À l’unanimité, on n’en voulait pas. «Juridiction et compétence provinciale» ont scandé tous les ministres et députés de tous les partis.
Quitter un poste de stratège en chef d’une banque canadienne pour devenir «consultant» d’un sous-ministre, c’est une rétrogradation. Virer le sujet de n’importe quel côté, ce ne sera jamais une progression dans une carrière d’économiste. On ne va pas là par conviction et pour servir UNE cause juste et noble, mais pour un mandat.

Le gouvernement Harper est allé le chercher pour la même raison que Charest. Une face connue pour faire une job de relationniste et «Rassurer» les indécis dans un dessein controversé. Harper a choisi les restants d’une banque et Charest, les restants d’Harper! Cherchez l’erreur! D’ailleurs, aussitôt recruté par Charest, le voilà qu’il affirme vouloir travailler maintenant au maintien des compétences de l’AMF au Québec!!! Wow, Mario «Girouette» sort de ce corps!
Résumons: le 10 novembre 2008, le gars fait la promotion des intérêts des banques. Le 11 novembre, il quitte ses fonctions et fait dorénavant la promotion des idées conservatrices. Mais voilà que le 22 mai 2009, il devient candidat LIBÉRAL! À part les acteurs et comédiens de talent, je ne connais pas grand monde capable d’aussi beaux saltos arrière! A peine a t’il juste le temps de lire son nouveau scénario, qu’il est déjà sur scène!
Enfin, je crois que monsieur Gignac a atteint son seuil d’incompétence, la journée où il est devenu une vedette de la scène économique. Où pouvait-il trouver le loisir d’analyser, de comparer les données et de rédiger des rapports, s’il passait le plus clair de son temps d’un micro à l’autre et d’une caméra à l’autre?
À ce sujet, j’ai déjà écrit que les «supposés experts» qui courent après les caméras de télévision et micros des médias économiques se trompent aussi souvent que vous et moi… Le professeur Philip Tetlock de l’université Stanford a étudié plus de 82 000 opinions de 284 experts économistes et journalistes financiers. Sa conclusion… plus un expert est cité dans les médias, plus médiocres est l’exactitude de ses prédictions! Monsieur Gignac n’a pas fait mentir cette conclusion en passant à côté des deux plus grandes crises économiques des 50 dernières années. Tetlock rappelle que les médias, en particulier la télévision, recherchent avant tout des «Showman» pour aller chercher de l’audience. Et lorsque les partis politiques recherchent la même chose, c’est dommage.

En devenant un excellent vulgarisateur et communicateur de talent, il est devenu un économiste de second ordre. Donnons-lui maintenant un ministère et on va en voir des prises et des fausses balles!


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