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Uli Windisch, sociologue, a dit la vérité, il doit être exécuté

Publié le 11 juin 2009 par Francisrichard @francisrichard

Uli Windisch, sociologue, a dit la vérité, il doit être exécuté Caroline Zumbach Benz, dans Le Temps du 5 juin dernier (ici), présente Uli Windisch [photo ci-contre tirée du site de l'Université de Genève ici] en ces termes :

Sociologue renommé, spécialiste de la communication, Ueli Windish est l'un des professeurs genevois les plus sollicités par les médias [jalouse ?]. Depuis des années il se fait un point d'honneur de dénoncer le politiquement correct [un esprit libre en quelque sorte]. Dans la controverse sur le secret bancaire, il s'érige en dernier rempart [il n'est pas le seul, Dieu merci] d'un pays attaqué de l'extérieur et mal défendu de l'intérieur.
 Dans un article paru dans Le Nouvelliste le 14 mai dernier (ici), Uli Windisch qualifie  le ministre allemand Peer Steinbrück d'idéologue socialiste typique et écrit :
Il ne faut jamais oublier que les socialistes comme les communistes veulent changer l'homme et la société, de manière plus ou moins radicale. Or on devrait maintenant savoir à quoi mène cette volonté aveugle et fanatique de vouloir révolutionner radicalement l'homme et la société. On ne le rappellera jamais assez : 50, 100 millions de morts.


Est-ce faux ? Non, mais il ne faut toujours, et surtout, pas le dire. Les socialistes nationaux - nazis pour faire court - ont été jugés et flétris. Il n'est pas bon d'avoir été des leurs. Et c'est justice. Leurs cousins communistes ont fait l'objet d'une mansuétude que leurs crimes d'une tout autre proportion quantitative ne méritaient certainement pas. Il n'est pourtant pas déshonorant d'avoir été des leurs... Il faut voir comment Le livre noir du communisme,  rédigé il y a douze ans par un collectif d'universitaires, sous la direction de Stéphane Courtois, a été accueilli à sa sortie et comment il est encore considéré aujourd'hui.

Que fait-on quand on n'arrive pas à changer l'homme et la société autant qu'on le voudrait ?
Uli Windisch répond :

Plutôt que de passer à l'autocritique, on s'en prend aux Autres; c'est en eux que réside le mal, parfois le mal absolu, que l'on a si souvent cherché à annihiler. Accuser les Autres et généraliser : deux mécanismes idéologiques de base.

Comme Peer Steinbrück est un
idéologue socialiste typique, il fait de même :

Luile démagogue en chef s'en prend à LA Suisse. Aux Suisses, qui deviennent en plus des criminels puisque l'évasion fiscale est devenue "criminelle". Jamais on n'admet la faillite de sa propre incompétence et de certaines illusions socialistes.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes, surtout si on en sort un d'un chapeau et qu'on le compare à un chiffre bien réel. Il en résulte que la Suisse est à elle seule responsable de la mauvaise passe dans laquelle se trouvent les finances de l'Allemagne sociale-démocrate-chrétienne dont Peer Steinbrück est le ministre et qui fait partie, avec les Etats-Unis et la France, de ce que j'appelle les mauvais élèves de l'économie :

Le déficit de l'Allemagne est-il de 80 milliards ? On dira que la Suisse est redevable de 100 milliards ! Il fait bon taper sur la petite Suisse, mais sur les pratiques scandaleuses anglaises et américaines on se tait. A la plus vile démagogie s'ajoutent la peur et la lâcheté.

Peer Steinbrück, courageux mais pas téméraire, n'a pas pipé mot sur les paradis fiscaux que sont le Delaware, le Wyoming et les îles anglo-normandes et qui figurent sur la liste des blanches colombes du G20 (voir mon article 
Le temps de Big Brother G20 ce n'était pas "1984", c'est "2009" ). On a toujours besoin d'un plus petit que soi pour taper dessus quand on est impuissant.
Uli Windisch pourrait s'abaisser à la même démagogie et à la même vulgarité, pour stigmatiser cet Allemand et ce socialiste. Il lui suffirait de rappeler
"Aux" Allemands qu'ils ont l'habitude de s'en prendre aux Autres et aux minorités jusqu'à les exterminer par millions et qu'ils se sont acharnés à construire des camps de concentration et des fours crématoires de plus en plus "performants" pour éliminer de plus en plus de Juifs et de plus en plus vite. Ou encore que Hitler était socialiste avant de devenir nazi.

Une telle comparaison pédagogique entre procédés similaires, généralisateurs et simplistes, permet de mesurer l'excès des propos que Peer Steinbrück a tenus sur la Suisse (voir mon article
Peer Steinbrück fait à la Suisse une querelle d'Allemand ). Elle ne permet pas de dire comme le fait Caroline Zumbach Benz dans son article du Temps cité plus haut :

Après avoir renvoyé le "fanatique" ministre allemand  Peer Steinbrück [Uli Windisch ne qualifie pas de fanatique Steinbrück, mais la volonté des socialistes et des communistes de vouloir révolutionner radicalement l'homme et la société...] au souvenir des fours crématoires construits par son pays, le professeur Uli Windisch appelle ses lecteurs "à ne plus voter pour les socialistes et les Verts, qui ne sont pas capables de défendre notre pays".

S'il ne se réfère pas à l'article d'Uli Windisch, le lecteur de Caroline Zumbach Benz ignorera que l'auteur de l'article incriminé par elle n'a pas renvoyé Peer Steinbrück à ce souvenir brûlant mais a voulu lui montrer ce que cela donnerait de lui répondre sur le même ton, avec autant d'insignifiance, comme tout ce qui est excessif.
S'il ne se réfère pas à l'article d'Uli Windisch, le lecteur de Caroline Zumbach Benz ne saura pas davantage qu'Uli Windisch n'appelle pas à ne plus voter pour les socialistes et les Verts mais pose la question de savoir si, en attendant, on ne pourrait pas recommander de ne plus voter pour eux.

En attendant fait référence à la phrase précédente :

Si le socialisme revient à tabler sur les bas instincts, il faut espérer que le pic à glace électoral le frappera. 
Je sais, c'est un peu subtil pour la journaliste du Temps... qui n'a pas dû remarquer, dans sa fièvre d'écriture, le point d'interrogation final.
Pourquoi parler des articles d'Uli Windisch, dans Le Nouvelliste du 14 mai, et de Caroline Zumbach Benz, dans Le Temps du 5 juin ? Parce que, dans l'intervalle, nous rapporte la journaliste du Temps, l'article d'Uli Windisch a déclenché l'affaire éponyme :

A l'origine de l'affaire, les propos virulents tenus récemment par le professeur au sujet des attaques contre le secret bancaire suisse. Des propos qui ont suscité des réactions jusque sous la coupole fédérale. Christian Levrat, le président du Parti socialiste suisse (PSS), n'a pas hésité à réclamer une prise de position au conseiller d'Etat Charles Beer, son camarade de parti, ainsi qu'au recteur Jean-Dominique Vassali.

Caroline Zumbach Benz ajoute :

Sollicité par la Radio romande, Bernard Morard, doyen de la Faculté des sciences économiques et sociales, qualifie sur les ondes ces propos d'"excessifs". Par ailleurs, le recteur décide de saisir, pour la première fois, le Comité de déontologie et d'éthique créé par la nouvelle loi sur l'université. Une démarche qui, selon le rectorat, n'a rien à voir avec la missive de Christian Levrat [T'as qu'à croire !].

Cinq jours plus tard, la journaliste écrivait dans Le Temps (ici) à propos de la première réunion du Comité de déontologie et d'éthique lundi 8 juin au soir :

L'affaire Windisch n'a pu être réellement abordée faute de temps. La seule décision prise a été de désigner une délégation pour l'entendre d'ici à la fin du mois.

"Le comité a l'intention de ne pas tergiverser au-delà du raisonnable", précise Daniel Cornu, président de l'instance. "Nous comptons nous atteler dans l'immédiat à terminer le règlement en espérant qu'il sera sous toit d'ici à l'audition d'Uli Windisch, ce qui nous donnerait de la sécurité dans la prise de décision". Un avis sera alors rendu au rectorat, qui décidera de le rendre public ou non avant de statuer sur d'éventuelles sanctions.

Si des sanctions devaient être prises, un sacré coup serait alors porté à la liberté académique. Ce ne serait pas à l'honneur de l'Université de Genève, qui vient de fêter ses 450 ans. 
Dans ce procès en sorcellerie fait à un éminent professeur de cette université, parce qu'il n'est pas de gauche, on retrouve les mêmes façons de faire que celles utilisées pour tenter de discréditer le pape Benoît XVI : omissions, petites phrases sorties de leur contexte, amalgames, voire mensonges éhontés.
A ma connaissance il s'est trouvé deux journalistes pour prendre la défense d'Uli Windisch et sauver l'honneur de la profession : Pascal Décaillet, le 24 mai dans Le Matin Dimanche (
ici) et le 5 juin dans Le Nouvelliste (ici), et Philippe Barraud, le 6 juin sur son site Commentaires.com (ici).

Grâces leur soient rendues.
Francis Richard


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