Pendant que le Tokyo Game Show (TGS pour les intimes) battait son plein, nous, en France, on a eu droit au Montreuil Game Show ! Que voulez-vous, on fait ce qu’on peut! Plaisanterie mise à part, ce festival est une initiative qu’il faut défendre. Sa philosophie n’est pas comparable à celle des grands shows professionnels internationaux puisque le Festival de Montreuil se veut avant tout une manifestation populaire. Alors que le jeu vidéo occupe une place de plus en plus importante dans les loisirs et la culture de nombreux français, on se demande d’ailleurs pourquoi il a fallu attendre l’an dernier pour voir apparaître un événement de ce genre. Pour les passionnés, c'est effectivement une occasion exceptionnelle de tester de nombreux jeux, dont certains en exclusivité, mais aussi de rencontrer des éditeurs et des créateurs.
Ce week end, les nombreux visiteurs auront eu, par exemple, la chance de croiser
Patrice Desilets (directeur de création d’Assassin’s creed) avec lequel
j’ai pu discuté longuement vendredi soir. Il faut l’entendre évoquer
cette production de 4 années pour comprendre ce que peut représenter un
tel projet, en terme d’investissement humain, créatif, technologique,
financier. Il revenait de Las Vegas où il a présenté son jeu devant
plus de 5000 personnes. Cela illustre au passage l’impact médiatique croissant
généré par la sortie de certains jeux.
Ce festival c’est aussi l’occasion de promouvoir auprès du grand public
la création française. Il y a un an, j’avais publié dans Ecrans un
article qui décrivait la situation alarmante des petits studios.
Dans cet article, j’évoquais pourtant l’espoir que représentaient
l’arrivée des nouvelles consoles et l’ouverture du jeu vidéo vers le
grand public. Comme l’a confirmé Frédérick Raynal, pendant la
soirée de remise des Prix du Festival, cette évolution, en permettant à
des productions plus modestes de pouvoir être éditées, devrait aider
à relancer la création française indépendante. Les prix remis vendredi
ont permis d’ailleurs d’apporter un éclairage sur des productions
comme Experience 112, Obscure, Loki, Nervous brickdown ou
Fan Attack. Notons au passage, à propos des deux derniers, qu’il s’agit
de premiers projets, issus de studios qui viennent tout juste de se
créer. C’est plutôt encourageant. La production française est encore
convalescente, mais il régnait pourtant au sein des développeurs
français présents à la manifestation un regain d’optimisme. En tous cas
plein d’énergie pour tenter de tirer partie de cette
période charnière un peu plus propice aux expérimentations. Les succès conjoints de la Wii
et de la DS, parfois décriées par certains hardcore gamers, ne sont sans
doute pas étrangers à ce nouvel élan.
PS : pour ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement je signale le petit compte rendu thématique créé pour Ecrans par Pierre Cattan (à la plume) et Eric Delmotte (au dessin). Vous y trouverez, au passage, quelques unes de mes élucubrations façon Jean Gabin dans Mélodie en sous-sol :-)
Illustration : Nervous brickdown, jeu primé dans la catégorie Console Portable, Arkedo.