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Télé-loose, la revanche des anti-héros

Publié le 14 juin 2009 par Maudsoulat
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Un sondage publié par un grand hebdo télé révèle cette semaine que le n°1 au Panthéon des acteurs TV les plus sexy, ce n'est pas Patrick Dempsey, qui déclenche une hystérie autour des 24h du mans, ni un des beaux gosses de Lost, non non, The Sexiest is... Hugh Laurie, notre médecin misanthrope drogué boiteux préféré.

Au royaume des chevaliers blancs, l'anti-héros devient roi. On voit depuis quelques années émerger une tendance aux Etats-Unis. J'avais déjà évoqué celle des méchants qu'on adore, mais en fait elle va plus loin : c'est la grande mode de l'anti-héros.

Le personnage phare de série américaine, aujourd'hui, n'est pas le super-beau gosse qui se sort de toutes les situations. Enfin pas seulement. C'est aussi, et surtout, le héros torturé, mal dans sa peau, maladroit et souvent malmené, qui n'essaie même pas de se racheter une conduite. On pousse parfois le vice jusqu'à faire de la série, dans son intégralité, un chef-d'oeuvre d'immoralité, comme dans Weeds ou Californication, mais ne nous y trompons pas, aux Etats-Unis, la rédemption n'est jamais loin, et le anti-héros n'est jamais 100% inhumain...

Dans cette galerie de portraits, ce musée des gaffeurs, on peut citer plusieurs séries cultes, présentes ou tout juste passées. Hormis le célébrissime Dr House, nous avons au menu :

- Californication : David Duchovny est impeccable en écrivain génial mais raté absolu qui court après le seul grand amour de sa vie en passant son temps à sauter sur tout ce qui porte un bikini. Et en Californie ça ne manque pas. Des dialogues très crus, une mise en scène trash mais au final, un personnage très fragile et donc très attachant... "Ben oui, s'il est comme ça c'est qu'il est malheureux parce qu'il a perdu la femme de sa vie..."

- Weeds : j'adore ce petit bijou de trash-série. L'Homme est sidéré à chaque épisode de voir qu'une communauté à la Wisteria Lane se transforme en Desperate Hasch-wives. Ca fume, ça s'insulte, on a un gamin psychopathe et une autre boulimique, mais au final, on comprend que tout ça vient du décès tragique du papa, joué par Jeffrey Dean Morgan (abonné aux rôles de conjoints décédés, le brave Denny Duquette)

Un extrait à regarder sur ce lien

- The Big Bang Theory : ce ne sont pas vraiment des loosers, ces colocataires geeks. Ce sont ce qu'on appelle dans le jargon des No Life. Des illuminés qui passent plus de temps à décortiquer la faille cachée dans E=MC² qu'à courir les filles. Pourtant ils aimeraient bien. Mais la téléportation, les garçons, ça n'a jamais fait craquer les filles, ou alors il faut en parler une fois mariés (lol) Série à dévorer parce que c'est quand même une tranche de vie pour les femmes de gamers-scientifiques-informaticiens-nerd bien loin de l'image du Cyprien d'Elie Semoun. Et je sais de quoi je parle...

- My Name is Earl : cette série malheureusement annulée était l'apothéose de l'anti-héros au bad karma, looser magnifique qui essaie de rattraper ses bourdes, et Dieu sait qu'elles sont nombreuses et toutes plus lamentables les unes que les autres. Il vous reste les DVD pour faire connaissance avec ce sympathique gaffeur.

Enfin, on peut noter qu'en France, cette tendance est arrivée récemment mais qu'elle rencontre un franc succès avec les Bleus, les anti-flics de M6. Là aussi, on est bien loin du cavalier qui surgit hors de la nuit, sans peur et surtout sans reproche.

Est-ce que les anti-héros sont aimés car il est plus facile de s'identifier à eux ? Parce qu'on attend justement leur rédemption et leur entrée au royaume des super-héros ? Est-ce juste une tendance réaliste dont ont besoin les téléspectateurs ? Le débat est ouvert et vous pouvez y participer en laissant vos commentaires.


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