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Manuel Valls ouvre enfin la course

Publié le 14 juin 2009 par Exprimeo
Manuel Valls annonce sa candidature aux primaires du PS pour la présidentielle 2012. C'est peut-être le choc utile pour ce parti. Aux Etats-Unis, il est commun de commencer une primaire avec plus de 10 candidats pour diriger la principale puissance du monde. En France, loin de cette culture de compétition naturelle, la candidature à la présidentielle semble relever d'une nature "hors du commun". Manuel Valls désacralise enfin cette compétition. C'est un acte fondateur important qui va ouvrir maintenant le débat sur la sélection des candidats à la présidentielle. Aux Etats Unis d'Amérique, les élections reflètent généralement le culte du neuf. L'électorat entend rompre avec le passé pour tendre vers le meilleur. Dans ce cadre, le mot " nouveau " est l'un des mots magiques de toute campagne électorale. Roosevelt lança le " new deal ". Kennedy annonça la " nouvelle frontière ". Johnson fit la promotion de la " nouvelle société " pour tourner la page des années Kennedy. Reagan engagea le " nouveau départ " pour rompre avec la faiblesse de Jimmy Carter… Enfin GW Bush a surfé sur le " nouveau patriotisme " pour renouer avec les années Reagan et dénoncer les années Clinton d'une Amérique empêtrée dans des scandales peu honorables. Ce cadre est donc favorable à l'émergence de nouvelles candidatures. Mais elles sont tellement nombreuses que tout l'enjeu d'une primaire consiste à construire son pouvoir d'évocation parmi une multitude de candidats. Ainsi, pour s'en tenir à la campagne de 2004, le Parti Démocrate a compté au départ des primaires pas moins de 72 candidats à l'investiture. Jusqu'à ces dernières années, la culture politique française était à l'opposé de ces deux repères. Pour une élection majeure, parce que les électeurs français étaient toujours dans la culture de " l'homme providentiel ", la nouveauté faisait peur. La nouveauté c'était l'inconnu. L'expérience constituait donc un filtre incontournable. L'expérience, c'était l'apprentissage des règles. Les primaires n'existaient pas. C'était le temps et non pas les électeurs qui filtrait les candidatures à l'élection où la France ne devient qu'une seule et unique circonscription. A une présidentielle échouée, l'opinion s'habituait à ce que " couvert soit remis " pour la prochaine présidentielle. La démarche de Valls casse cette coutume. Une nouvelle République est peut-être en train de naître ?

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