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Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

Publié le 14 juin 2009 par Masterzen

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

Nouvelle chronique sur le blog qui, nous l'espérons, apportera de nombreuses réponses aux questions que, vous les fans, vous vous posez. Votre bien aimé webmaster et notre chroniqueur HGO se posent pour traiter des sujets les plus complexes mais aussi les plus intéressants de l'actualité Lakers! We Talk Lakers, votre nouveau rendez-vous sur lakers.unblog.fr, c'est tout de suite le premier épisode!

Épisode 1

Master Zen: Hgo, pour commencer parlons de cette saison. Qu'est-ce qui a fait le succès de cette équipe? Disons les choses honnêtement, même fans, on voyait mal comment elle pouvait aller au bout avec les vices qu'elle a pu affichée tout au long de la saison: une défense moyenne, un manque de physique, une certaine suffisance et des tendances au relâchement… Tout ce qui ne fait pas un champion. A-t-on triomphé simplement parce que le talent était tellement grand qu'il se suffisait à lui-même et qu'on a su donner ce qu'il faut en matière d'engagement et de défense aux bons moments?

La saison ne commence qu’en mai pour les ténors et c’est regrettable…

HGO: Jusqu’ici c’est une bien belle saison que nous offre nos Lakers (3-1 pour LAL au moment de la rédaction). Toutefois, comme tu le soulignes, j’ai également émis de nombreux doutes pendant des mois, doutes dont je vous ai fait par sur Lakers Unblog. Le plus gros problème était bien évidemment la défense, allant de paire avec cette manie de ne pas savoir garder les big leads. Paradoxalement je ne pense pas qu’un vrai manque de physique en était la source, il faut plutôt regarder vers l’engagement et l’envie pour trouver des réponses, ce qui n’en reste pas moins frustrant. Les Lakers possèdent l’équipe la plus longiligne de la NBA et ont la capacité de défendre fort par séquence. Le manque d’uniformité avec le banc par la suite a également créé un déséquilibre pour Jackson, sans parler du trade de Radmanovic qui a fait mal à la rotation (non pas en termes d’efficacité direct mais avant tout en taille). J’ai surtout l’impression avec un peu plus de recul aujourd’hui que contrairement à la saison passée, il a fallu composer en permanence pour différentes raisons. Par le passé les blessures à répétition étaient une problématique, cette année les ups and downs du banc ont pris le relais. On a triomphé grâce à deux facteurs : l’expérience, et le coaching staff. Une fois de plus Jackson a fait du bon boulot et a su se remettre en question doucement tout en stimulant ses joueurs de la même façon. Tu as raison de soulever un point important également ; savoir défendre aux bons moments et répondre présents aux grands rendez-vous. Beaucoup de fans ont été rassurés par les sweep de Boston et Cleveland, une preuve supplémentaire d’y croire. Tout ceci soulève une nouvelle fois la question du nombre de rencontre par saison… On y reviendra tous les ans c’est certain. Les californiens prouvent une nouvelle fois qu’il vaut parfois mieux laisser tomber une rencontre mal engagée et se concentrer directement sur la suivante. Difficile dans cet état des choses d’être compétitif chaque soir et de vouloir manger tout le monde. Il faut être poussé derrière pour aller de l’avant comme l’ont été les Cavaliers cette saison, ou regarder vers le passé et les 72 victoires mythiques des Bulls. Sans ça, la saison ne commence qu’en mai pour les ténors et c’est regrettable. Coupons les choses en deux, 41 matches semblent un nombre raisonnable. Los Angeles a été victime de ce syndrome.

Master Zen: Par ailleurs on a pu s'interroger sur un quelconque leadership dans cette organisation, notamment le rôle de Fisher, de Kobe, de Phil Jackson… Comment on-t-il pu laisser ce genre d'attitude suffisante et ces carences de motivations, d'engagement perpétuer? J'ai eu l'impression que personne ne pouvait où ne voulait simplement taper du poing sur le table et remonter un petit peu tout le monde “Eh les gars, on joue pour le titre là, on a cette chance… Est-ce que vous jouez pour gagner ou pour passer à la télé et encaisser des chèques?”. Il a fallu attendre le Game 5 des finales de conférence face aux Nuggets pour voir Fish' avoir un éclair et sortir un speech catalyseur…

Suffisance ou arrogance, […] une constante pour les effectifs coachés par Jackson

HGO: C’est vrai que l’on peut se demander comment de tels écarts de conduite n’ont pas provoqué plus d’interventions de ce type. Je pense avant tout que Los Angeles est une équipe très confiante avec les armes nécessaires pour aller au bout et que chaque joueur le sait au plus profond de lui-même. Certains diront même qu’ils peuvent paraître suffisants ou arrogants. C’est une constante dans les effectifs coachés par Phil Jackson. Des Bulls aux Lakers du triplé, chaque équipe a essuyé au moins une fois ce type de critique. Plusieurs explications pour percer ce phénomène. Tout d’abord Los Angles sort d’une finale perdue face aux Celtics. « They’ve been there* » comme on dit et savent ce qu’ils ont à faire pour y retourner. Ils savent également que la seule équipe pouvant les priver de revenir au sommet reste San Antonio. Avec un roster au complet sur le dernier tiers de l’exercice 2008-2009, aucun doute que la finale de conférence Ouest se serait déroulée entre la Californie et le Texas. Pour preuve, le seul moment de doute affiché par le coaching staff fut à l’arrivée de Gooden aux Spurs, arrivée pour laquelle il a fallut revoir tous les scoutings. En dehors de cela, le vrai challenge se situait à l’Est, provoquant confiance et manque d’alarment chronique. Phil n’est pas un coach qui inspire ou transmet cette suffisance sciemment, le système de Tex Winter s’en occupe seul. Aujourd’hui on peut encore voir certain coach appeler chaque système offensif de leur banc (Stan Van Gundy dessine en permanence des sequence plays pour libérer ses shooters par exemple), le Zen Master fait simplement le contraire. Le triangle donne un panel d’options offensives sur la mise en place du système. Libre aux joueurs de choisir la meilleure option selon ce que la défense veut bien leur offrir. Cela demande un IQ basket de haut niveau pour tout le monde, et une attention irréprochable. La tambouille est bien rodée, chaque joueur sait ce qu’il peut faire pour aider l’équipe. Le dialogue avec le coach est ainsi très limité. Les déclarations de Fisher après ses deux trois points décisifs à la fin du Game 4 des NBA Finals en sont l’écho : « Phil et moi-même avons une superbe relation basket » avoue-t-il, « […] il n’a rien à me dire du tout, nous n’avons pas a échanger un simple mot, je sais ce qu’il veut. »

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

Les ouailles de Jax ont ainsi son aval et baignent en pleine confiance. J’ai d’ailleurs une anecdote très parlante à vous contez qui m’a aidé à comprendre un peu mieux les relations entre le coaching staff et les joueurs. En hiver 2004 Lalaland est favoris avec les arrivés de Payton et Malone mais se retrouve dans une situation difficile avec les blessures de Kobe Shaq et le Mailman. A l’époque le Fabfour est complété par Devean George. George réalise une saison solide comme la plupart des joueurs bien entourés (vous avez dit Rondo ?). Nous sommes à Atlanta, seul Gary the Glove et George surnagent en attaque. Une poignée de secondes restent à jouer, le ballon est pour les visiteurs, + 1 pour les Hawks. George, alors en jambe, tente de donner la victoire aux siens en se créant un tir au dépit du collectif. La balle ne rentre pas, défaite des Lakers. De retour au vestiaire Jackson convoque l’ailier et le suspens pour deux rencontres malgré un effectif déjà très réduit. Le tir ne reflète en rien le système et sort des aptitudes du joueur. George ne dira mot et s’excusera même dans la presse le lendemain. Voilà à quel point les joueurs sont impliqués dans le triangle. Ils savent en permanence ce qu’ils ont à faire pour l’emporter…

Master Zen: Phil et Kobe sont sur un bateau. On sait que les jours du premier sont comptés en tant que head coach. Même si il ne se retire pas cet été, on le voit difficilement aller plus loin que 2010. On voit difficilement le second partir de L.A ou arrêter sa carrière à 31, 32 ans, Kobe terminera donc normalement sa carrière sans le seul coach qu'il ait pratiquement connu dans les rangs professionnels… Je ne compte pas Tomjanovic, mais justement en 2005, on a vu que Kobe n'était pas The Great Kobe sans le triangle et son gourou. Kobe peut-il continuer d'être aussi performant sans ce triangle? Je pense que jusqu’à 33-34 ans, il possédera toujours les capacités physique pour dominer, la question reste dans quel système? Et avec qui? Y-a-t-il un candidat idéal à la succession du Zen Master actuellement dans la ligue?

Le triangle ce n’est pas une rythmique efficace de rock, […] c’est du jazz

HGO: C’est une question super intéressante. On a dit tout est n’importe quoi sur Kobe durant l’instauration du triangle. Le système ne lui plaisait pas certes, limitant ses possibilités lors de ses plus jeunes années. En 2005 Rudy T arrive en grand fan du numéro 8 lui laisse les clés de l’attaque. Je ne considère pas Rudy T comme un grand coach techniquement parlant, cependant il reste une figure emblématique qui inspire les joueurs, le doublé de Houston restant l’une des histoires les plus folles de l’histoire. Kobe se perd sans le triangle et surtout sans véritable wing man. Il comprend alors la force du système de Winter lorsque Tomjanovic doit quitter sa place de head coach à cause d’un cancer, remplacé par Frank Hamblem, un fidèle de Jackson (aujourd’hui coordinateur en défense et en stat). Frank prend le boulot avec les playoffs comme seul objectif et réintroduit des phases du triangle. Le succès est au rendez-vous avant les blessures de LO et KB8.

Si on écoute Bryant actuellement, le triangle est la meilleure option offensive qui soit car aucun adversaire ne peut en prévoir le schéma. Le triangle ce n’est pas une rythmique efficace de rock, c’est même tout l’inverse. C’est du Jazz où chaque musicien anticipe et répond à l’autre dans le timing et sur la même tonalité. Difficile d’imaginer Kobe sans le triangle. Comme toi je ne vois pas Jackson prolonger après 2010, titre en 2009 ou 2010. Ses pépins physiques le ralentissent déjà (deux remplacements de la chance en deux ans à peine). Toutefois sa vie sentimentale partagée avec Jeannie Buss, peut le garder près de la cité des anges et du club, une vie entre le Montana l’été et Los Angeles l’hiver. Cette alternative offre une palette de choix à Los Angeles pour aller de l’avant en suivant les traces du maître. Beaucoup peuvent prétendre à la place de head coach en gardant les mêmes enseignements. Hamblem, Cleamons ou plus récemment Rambis et Shaw sont autant de prétendants vers lesquels Kupchack peut se pencher sans tourner la page. L’ossature de l’équipe restera quasi identique, soit une parfaite transition.

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

L’autre alternative envisageable serait le changement radical. En faisant appel à un coach défensif pour prendre la tête de l’équipe (Jeff Van Gundy, Larry Brown, Mike Krzyzewski ou Tom Thibodeau) pourrait lancer une nouvelle dynamique et permettre au numéro 24 de sortir par la grande porte en s’appuyant sur ses capacités défensives pour palier à d’éventuelles variations d’efficacité offensives dues à l’âge. Pourquoi ne pas envisager un showtime défensif plutôt qu’une orgie offensive ? C’est une piste à garder je pense.

Master Zen: Pourquoi tant de haine? Les Lakers comptent autant de fans que de haters, si ce n'est plus à l'image de leur star. Est-ce cette fausse image d'Hollywood, du riche et “grand méchant” face “aux petits gentils” (les autres franchises à petit marché) qui se battent malgré tout, qui fait prendre partie de la majorité pour le plus petit ou du moins contre le “grand méchant”?

HGO: C’est le lot de toute équipe au sommet je pense. Les Los Angeles Lakers sont la plus grande franchise de basket au monde et plus spécifiquement la plus grande équipe de l’histoire de la NBA. En dehors des multiples records c’est la seule équipe du circuit NBA ayant connu les NBA Finals à chaque décennie depuis la création de la ligue. Un taux d’exposition record, une franchise qui a obligatoirement touché chaque génération de fans. Grands marchés et petits marchés mais aussi idéologies du sport et de la société. Les NBA Finals des années 80 étaient plus qu’un duel sportif, c’était également celui des races. Tant de facteurs qui font que Lalaland est et restera spécial aux yeux du monde de la balle orange. « The tradition continues », les équipes connaissant le succès dérangent toujours un certain nombre d’amateur, et ce dans tous les sports.

Master Zen: Kobe reste l'un des joueurs les plus méprisés de son temps malgré ces exploits. J'ai l'impression qu'on devra attendre qu'il se retire et de nombreuses années avant de se rendre compte à quel point ce joueur a été exceptionnel. On peut déjà aisément le classer dans le Top 3 All Time, selon moi le plus grand en matière de finissions dans le périmètre et d'improvisation, d'innovation balle en main, un artiste, un génie. On dit que les génies ont toujours été critiqués de leur temps car en avance mais quelle est le réel sujet de cette hostilité? Est-ce que le black mamba traîne encore ces vieux démons de l'ère Shaq et de l'épisode du Colorado?

Qu’auraient fait la presse actuelle et l’Internet face aux déboires de Jordan[…] ?

HGO: Actuellement Kobe est un top 10 player, s’il parvient à avoir sa bague dans les jours à venir il deviendra un top 5 player. Offensivement il est numéro 1 c’est certain. Jamais la NBA n’a connu d’attaquant aussi technique et performant. Jeff Van Gundy le rappelait encore lors de la prolongation du match 4, il est le meilleur shooter dans le périmètre que l’histoire ait connu. Je pense que le monde connaît et reconnaît le talent de Kobe, certains n’en apprécient cependant pas l’image, d’autre l’esprit voire la vision d’un basket réduite aux exploits individuels. En France on a une fâcheuse tendance au « c’était mieux avant » qui vient déjà à l’encontre de Kobe Bryant et de la NBA actuel. Nous ne sommes pas de vrais supporters non plus. On aime critiquer, descendre avant toute chose. On célèbre qu’après coup sans profiter. L’exemple le plus frappant reste l’équipe nationale de football qui est autant critiquée qu’encensée, même en 1998. On aime les légendes, ceux qui sont au top. Nombreux sont les fans de Jordan ici qui prient pour que Kobe ou Lebron ne fassent pas mieux que son altesse. Aux USA c’est très différent. Les américains aiment le drama et l’histoire de Jordan est une vraie légende ; celle de l’homme lambda qui s’est battu depuis son plus jeune âge pour être au top et mourir sportivement au top. Kobe lui, est arrivé par la grande porte et les médias en ont fait le successeur de la plus grande réussite sportive au monde. Un poids à porter pour l’enfant gâté de Philadelphie. Certains le détestent depuis sa première conférence de presse et « l’incident des lunettes de soleil », d’autres pour toute la suite que l’on connait par cœur.

Moi je pense plutôt pour une question d’époque. Kobe est arrivé après la mondialisation NBA traduite par les Jeux Olympiques de Barcelone en 92, à l’ère des outils de communications à outrance et de l’Internet. La plupart des Kobe haters de moins de 30 ans ne savent même pas de quoi ils parlent. Ils ont été élevés par les VHS de propagande estampillées NBA (Come fly with me etc…) et ont adopté un produit marketing flashy et vendeur qu’est la NBA à travers l’image d’un nombre très réduit de joueurs alors au top, Michael Jordan en tête. Une enfance passée devant l’histoire du GOAT sans jamais voir les échecs de l’homme. Dunks aprés dunks, buzzers après buzzers, la vie d’Air Jordan est mise en scène comme n’importe quel blockbuster hollywoodien de l’époque. Teminator fait pâle figure à côté. Pourtant des échecs sur en en dehors du terrain, il y en a eu beaucoup, toutefois David Stern, consciencieux gérant d’une entreprise fleurissante, a évidemment choisi de ne pas communiqué là dessus. Ils ont même été jusqu’à transformer ses pires défauts en qualités pour en faire ce qu’il est aujourd’hui dans l’esprit des gens ; un Dieu intouchable. Si Jordan avait commencé sa carrière en 1996 et Bryant en 1983, nul doute que le trône Divin appartiendrait aujourd’hui au second et que MJ se démènerait actuellement dans une bataille déjà perdue d‘avance.

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

[…] la plupart des fans font l’amalgame entre un récit fantastique basé sur des highlights (Jordan) et une téléréalité durant laquelle ont montre tout, qualités comme défauts (Kobe)[…]

Kobe multiples champions NBA, face de la Dream Team 92, endorsement à vie et égérie de Nike aussi populaire que la virgule tiendrait éternellement tête à un Jordan proclamé héritier par la presse qui se casse le nez face à une force que son équipe ne pourra jamais stopper ; Shaq 2000-2002. Aujourd’hui avec Internet chaque acte et parole de joueurs sont épiés, relayés puis reportés, les erreurs humaines brisent des images comme celle du Colorado et l’Internet donne la parole à tout à chacun en assurant un taux d’exposition imbattable. Qu’auraient fait la presse actuelle et l’Internet face aux déboires de Jordan aux jeux, aux Jordan rules dans les vestiaires de Chicago, sa personnalité imbuvable sur le terrain ou ses exigences horribles envers ses coéquipiers ? Qu’aurait-on dit de Kobe si certains audios pendant les matches nous retransmettaient des phrases type du maître telles que « Quand je tape dans mes mains c’est que je veux le ballon. Ne m’oblige surtout pas à taper deux fois ! »
Aujourd’hui on peut critiquer dans les détails chaque rencontre disputée par KB24, chaque balle perdue ou chaque panier manqué. Le rencontres sont téléchargeables le lendemain si on a manqué le match, les forums permettent le diffusion des idées autres que celle des journalistes et de la NBA. Si je demande à quelques jeunes fans de basket de me citer les 10 plus gros ratés de Jordan en carrière je suis sur que certains n’en auront plus de 3 ou 4. Si je demande à un jeune fan de basket de me parler du livre les Jordan rules, je suis sur qu’il va se planter en beauté et au mieux me parler de la défense mise en place par Détroit pour stopper le numéro 23. N’ayant pas grandis devant chaque match des Bulls comme devant chaque match des Lakers, la plupart des fans font l’amalgame entre un récit fantastique basé sur des highlights et un téléréalité durant laquelle ont montre tout, les qualités comme les défauts (on insiste même plus sur les défauts) .Pour moi la haine envers Kobe est une question d’époque tu as raison, malheureusement il restera à jamais un joueur à part dans cette catégorie. Cette image négative, même la NBA ne l’effacera pas avec le temps.

Master Zen: Un mot sur cet été qui s'annonce chargé pour Mitch Kupchak et les joueurs qui seront en capacité de quitter la citée des anges. Lamar Odom. Quel soldat tout de même! A trop vouloir lui coller l'étiquette du lieutenant “Pippenien” de Kobe, on restait déçu par ses performances moyennes, inconstantes ces dernières saisons… Le bonhomme n'a jamais tourné le dos à l'équipe malgré les critiques, et cette année de sixième homme a été un succès conclu par un rôle décisif en Playoffs, littéralement le second meilleur joueur de l'équipe! Si on reste dans ce qu'il a affiché cette saison, on peut imaginer qu'il acceptera de diminuer son salaire de manière considérable pour rester. Doit-il être la priorité de cette off-season?

Imaginez l’esprit de Jordan ou de Kobe dans le corps de Lamar Odom !

HGO: Lamar c’est incontestablement le joueur le plus sympathique de cette équipe des Lakers, j’en parlais encore avec Mike Trudel (responsable de la ligne éditoriale du site des Lakers cette saison) sur Twitter (Twittter.com/Hgo24) durant les deux premiers tours des Playoffs. C’est un personnage peu connu du grand public, très discret car très famille ce que l’on peut le comprendre. J’ai toujours été deçu par Lamar Odom et je le reste encore. En dépit de ces performances hivernales ou de son activité en post-season, il restera toujours une grande déception à mes yeux. Il a un corps fait pour ce sport et des aptitudes incroyables dont il ne se sert que très rarement. Pour s’en rendre compte il suffit d’imaginer l’esprit de Jordan ou de Kobe dans un tel corps pour entrevoir le potentiel du joueur. En dépit de cette certaine nonchalance, il est actuellement une pièce maîtresse de l’équipe qu’il faut garder à tout prix.

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

A tout prix car on ne peut pas se permettre de perdre un joueur de ce calibre sans rien en retour, et c’est là tout le risque pris par Mitch Kupchak ces deux dernières saisons. On sait que LO adore L.A et qu’il veut y finir sa carrière, mais chaque joueur a un prix, Turiaf nous l’a rappelé l’an passé. Je ne veux pas paraître pessimiste mais des joueurs ayant effectué une bonne contract year L.A en possède déjà une tripoté dont elle ne saura quoi faire cet été (Walton se rattrape un peu tout de même mais rien à voir avec 2006). Entre un petit contrat pour un sign and trade ou un grand contrat au rabais il faudra choisir. Le Front Office aura vraiment fort à faire pour ne pas voir Candyman changer de couleur de maillot.

Priorité Lamar donc, puis Ariza bien évidemment qui pourrait prendre un MLE. Viennent ensuite les Brown, Powell et MBenga, tout en commençant à parler option avec Farmar et Morrison. Un été 2010 avant l’heure pour les or et pourpre. Bien entendu tout ceci dépendra comme chacun le sait de Kob Bryant et de ses priorités. Chacun doit faire un effort financier pour que la cohabitation soit envisageable. Une bague faciliterait vraiment la tâche.

Master Zen: La question se pose car il y a un autre client… Trevor Ariza. Une progression phénoménale et vraisemblablement pas terminée. Ariza s'est montrée décisif en défense, dans le Top 5 des meilleurs chiens de garde dans le périmètre pour moi et ce shoot qui a vu le jour pour se développer tout au long de la saison. Le potentiel est énorme et de plus l'ailier a tout de la coqueluche avec toute son enfance, dont son lycée et son université, passée à L.A. On a misé assez gros sur Vujacic, on misé encore plus gros sur Drew avec les premiers résultats que l'on connait (sans commentaire…). Doit-on une nouvelle fois prendre le risque de miser sur Ariza et pourquoi? Dans un même registre mais à moindre mesure, il y a Shannon Brown, un profil similaire à Ariza et qui s'est montré précieux en sortie de banc ou encore Josh Powell. Ton avis?

Pourquoi ne pas signer un Joker de plus sur le banc pour le minimum vétéran à l’image d’AC Green en 2000 ou Bryon Russel en 2004?

HGO: Comme j’amorçais plus haut Ariza, Brown et Powell sont autant de visages qui constituent le paysage estival de Mitch. Ariza est une priorité mais à quelle prix ? C’est tout la question. En NBA on traite par ordre de priorité, n’en déplaise à certains. Si le FO a une autre piste que Lamar Odom, Trevor serait bien servi financièrement, même si je continue de penser qu’un MLE serait une très bonne offre pour le chien de garde de Los Angeles. Tu as raison, méfions nous des contract year… (Mihm, Walton et surtout Vujacic). En même temps je ne vois pas d’autres alternatives que le combo Bryant/Ariza en défense. Pour moi, c’est une pièce essentiel du système défensif qui s’improvise dernièrement comme le nouveau Rick Fox pour ses entry passes et ses corner threes. En tout cas il se murmure déjà que le FO ne fera pas partir un second futur All Star… l’affaire Caron Butler n’est toujours pas digérée dans les bureaux.

Powell c’est vraiment tout bénéf’ pour LAL. Il fait une meilleure saison que Turiaf offensivement et défensivement (costaud sur l’homme sans faute) pour un prix dérisoire (855 000 $ la saison). Cependant si LO venait à partir il deviendrait encore potentiellement plus actif dans la rotation et son agent tirera le prix vers le haut. Attention donc.

Brown reste une énigme à mes yeux. Il a apporté beaucoup à l’équipe et peut encore faire mieux. C’est le Ira Newble 2009 avec plus de temps de jeu. Pourtant l’an passé le FO a choisi de ne pas garder le finaliste malheureux avec Lebron et Kobe. Payer ses stars veut également dire tirer sur les plus petits salaires et quoi de mieux qu’un rookie pour les petits salaires ? A suivre également, mais il se pourrait que Brown perde sa place pour un rookie et que Sun Yue rentre dans la rotation active.

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

Pourquoi ne pas signer un Joker de plus sur le banc pour le minimum vétéran à l’image d’AC Green en 2000 ou Bryon Russel en 2004? J’ai entendu dire qu’Antoine Walker était plutôt en forme ces derniers temps et qu’il voulait reprendre du service…

Master Zen: Ce qui est clair c'est qu'on pourra difficilement satisfaire tout le monde. J'ai fais le calcul, en admettant que Kobe ne lève pas son option pour renégocier son contrat, nous à 73 millions pour seulement 8 joueurs effectifs. Près de 15 millions au dessus de la limite et avec encore des trous à combler et un salary cap qui devrait descendre cet été avec la crise… Docteur Buss a beau avoir affirmé qu'il paiera tout ce qu'il faudra pour continuer que cette équipe gagne et reste au complet, on peut tout de même avec des craintes légitimes soit à perdre nos meilleurs éléments, soit à détrôner nos amis New Yorkais en tête des endettés. Je ne vois que 3 solutions que l'on peut classer par ordre croissant de probabilités: 1- Kobe prendre son option, re-négocie son contrat cet été et prend un pay cut (une grosse diminution de salaire) pour donner de la marge. 2- Les joueurs, Lamar et Trevor en tête, acceptent de s'asseoir sur leur légitimes espérances de gros salaires pour continuer de jouer à L.A, mais peu payé. 3- Un ou plusieurs trades à visée financière, je pense notamment à Adam Morrison ou Luke Walton. Comme la saison dernière, on ne s'attend pas à des arrivées majeures donc mais beaucoup de noms sur le marché sont pourtant très séduisants dans la perspective de les additionné au groupe. Ron Artest, Nate Robinson… (Ô mon dieu, réveillez moi…) Concrètement, à quoi doit-on s'attendre?

Je regrette encore le non échange entre Lamar et Artest…

HGO: Et bien tu as vu tout juste et tu as dû te rendre compte de la tâche en écrivant toutes les conditions Sine Qua Non pour que cette équipe reparte en 2009. Cela fait pas mal de « coulda woulda shoulda and ifs* ». C’est vrai que la liste des free agents a un avant goût de l’an prochain et que les contrats risquent d’être tirer vers le bas par la crise et 2010, mais aussi par la baisse du salary cap comme tu le rappelles. Des départs de MLE sont probables. Nate Robinson ne semble pas être le type de joueur que Jackson recherche (trop petit pour les match ups la où Phil favorise les meneurs de grande taille) et Artest a déjà dit qu’il chercherait la meilleure offre aussi bien géographique que financière. Dommage, je suis de ceux qui regrettent encore le non échange entre Ron et Lamar ; la série contre Houston au Round 2 n’a fait que renforcer mon sentiment. Je ne sais pas vraiment à quoi on peut s’attendre mais une chose est certaine, des visages familiers risquent fortement de quitter la franchise.

Master Zen: Parlons d'Andrew Bynum… Réelle déception? Je continue à croire au potentiel dingue de ce gamin, je pense que les circonstances courent simplement contre lui. Ces deux grosses blessures ont mis un certain coup à son éclosion, ensuite la perte de confiance de son coach en Playoffs, on sait que c'est toujours dur pour un jeune joueur qui cherche de l'assurance, puis ce ciblage par les arbitres même si sa naïveté est pour beaucoup dans ses accumulations de fautes qui le font sortir des matchs… Ca fait beaucoup. Drew a besoin de s'affirmer je pense, il a son contrat, son futur, il n'appartient qu'à lui de travailler pour encore progresser. On sait que les pivots n'atteignent leur développement maximal que très tard, notamment en attaque. Doit-il faire sa place quitte à bousculer un peu tout le monde pour dire qu'il est le futur, peut-être être un peu plus égoïste et prendre un nombre conséquent de shoots de son initiative et ainsi trouver sa confiance et son meilleur basket? Essayer ou doit-il continuer de perdre du temps à rester un simple joueur de cinq, 4ème ou 5ème option. Comment faciliter sa prise de pouvoir tout en conservant les cadres et cette hiérarchie ( Kobe, Gasol…) nécessaire au succès?

HGO: Tu l’as dit le développement des grands est plus long et il faut savoir être patient. Il travaillera avec Dwight Howard cet été, cet expérience ne pourra lui être que bénéfique. Il est encore jeune et ses blessures à répétition l’ont affecté physiquement mais surtout mentalement. On ne jugera pas son retour en Playoffs qui n’est nullement révélateur, pour preuve Nelson est en train de faire perdre son équipe en finales à l’heure où j’écris. Le respect des arbitres il l’obtiendra avec le temps, lorsqu’il aura retrouvé son rythme de croisière. Pour le moment il est vrai qu’il apparaît un poil en retard sur chaque move en défense. Il est le futur des Lakers aujourd’hui mais les choses peuvent aller vite. Une nouvelle blessure au genou pourrait provoquer un départ prématuré de la cité des anges.

Master Zen & Hgo: We Talk Lakers (épisode 1)

Après tout le monde a conscience du développement de ‘Drew et de ce que cela implique pour l’équipe ainsi que pour le club. Les ballons il ne les prendra pas, on lui donnera. La saison régulière sert surtout à travailler ce type d’ajustement. S’il répond présent au moment T les choses se feront naturellement et il montera en puissance. Kobe sait à quel point le triangle poste bas est efficace, lui qui lui a apporté 3 titres. Si les Lakers peuvent dominer au en bas avec le triangle poste 5, ils en joueront. Bynum saura-t-il saisir cette opportunité ? Je pense que oui, j’en suis même certain si la finale bascule de leur côté. De la à bousculer la hiérarchie… je ne sais pas. Il sait qu’il est un wing man et se cantonnera à ce rôle malgré la difficulté.

*Ils connaissent cela
*probabilités et de si


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