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Petite leçon de savoir-vivre à l’africaine

Publié le 17 juin 2009 par Innommables

Avant de tirer de ce modeste billets des conclusions erronées, tu es prié de lire le préambule qui suit et qui dissipera, j’en suis certaine, tout malentendu potentiel entre toi et moi, lecteur.

Il n’est pas question, aujourd’hui, de revenir sur l’essence même de ce qu’est l’homme africain tel que l’a défini le président Nicolas Sarkozy lors de son merveilleux Discours de Dakar.
Loin de moi l’idée de contredire les propos du Chef de l’Etat ou de m’insurger contre la subtile analyse qu’il fit de l’Afrique et de ses habitants, encore moins de critiquer les brillantes conclusions qu’il en tira.

Permets-moi d’ailleurs de te rafraîchir la mémoire:

"L’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles".

Absolument.

L’homme africain est sans aucun doute honnête, rieur, dur à la tâche, grand sportif potentiel et excellent danseur, mais tout de même.

Il reste un gentil benêt, l’un de ces "bons sauvages" si chers à Rousseau ou à Jules Ferry (qui a tout de même, entre deux coups de gueule pour l’école laïque, trouvé le temps d’affirmer que "les races supérieures ont un droit sur les races inférieures").

C’était d’ailleurs bien évidemment la mission civilisatrice de notre grande nation, qui n’a pratiqué la colonisation que dans le but, ô combien noble et altruiste, de guider les braves sauvageons vers la lumière salvatrice de la Civilisation.
Il fallait toute la générosité, tout le dévouement, toute l’abnégation du Gaulois paternaliste (sévère, donc, mais juste) pour oser affronter ces terres inconnues peuplées de bons sauvages mais aussi de lions et de crocodiles bouffeurs de chair humaine, pour oser braver cette nature "harmonieuse" mais farouche si chère à cet "homme africain", pour débarquer la bouche en coeur et décréter avec fermeté (mais aussi avec bonté) que, nom d’une bouse de gnou, tu vas me lâcher cette serpette et ce pilon, Mamadou, car je m’en viens amicalement t’enseigner les valeurs de la modernité, du progrès technique et de la Françafrique.

J’en viens maintenant au thème de ce billet (pardonne la longue digression, il fallait que les choses fussent dites).

Car Nicolas Sarkozy, dans sa très grande clairvoyance, a parfaitement cerné le potentiel évolutif de cet "homme africain" au sourire si doux.

J’en veux pour preuve la toute récente acquisition, par les citoyens Gabonais, des bases les plus élémentaires de la courtoisie et du savoir-vivre à l’européenne.

Ces gens ont développé, sans aucun doute grâce à la présence coloniale encore récente, un sens de la politesse et des bonnes manières dont nous autres, Gaulois, serions bien inspirés de tirer des leçons.

Nicolas Sarkozy, à peine arrivé à Libreville pour les funérailles du (très) regretté  dictateur président Omar Bongo (accompagné de Bernard Kouchner, qui perd là un juteux et prodigue client, et de Jacques Chirac, qui pleure un généreux bienfaiteur), s’est fait copieusement huer lors de son entrée au Palais présidentiel, où il devait déposer une gerbe de fleurs devant le cercueil du regretté président, désormais aux gabonais absents.

Mais contrairement aux us et coutumes en vigueur à l’Elysée depuis deux ans, les citoyens de Libreville n’ont pas jugé utile de tomber dans la vulgarité crasse et populiste.

Non.

Plutôt qu’un "casse-toi, pôv con" frisant le degré zéro de la dignité républicaine (qui, on s’en souvient trop peu, est supposée accompagner la fonction suprême), ils ont préféré un courtois (mais ferme) "on ne veut plus de vous, partez!".

Ce qui, tu en conviendras, a tout de même plus de classe.

Comme quoi.

L’homme africain n’est peut-être "pas assez rentré dans l’histoire", mais il semble qu’il apprenne relativement vite.

 


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