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Ces molécules qui nous empoisonnent.

Publié le 17 juin 2009 par Anakyne

Avec son complice Ragnar Weissmann, docteur en microbiologie spécialisée en écotoxicologie, Isabelle Farbos, docteur en génétique et biologie moléculaire, a réalisé des travaux de recherche dans un laboratoire, en Suède, puis en Scandinavie. Des pays concernés depuis une quinzaine d'années par la protection de l'environnement.

Native de Bordeaux, la jeune femme est revenue sur ses terres pour casser les murs du laboratoire et offrir ses compétences dans un souci de défense de la santé publique. Ragnar Weissmann a suivi. Tous deux sont aujourd'hui responsables scientifiques de l'association Habitat-Santé-Environnement, présidée par Évelyne Guilhem, créée au Tourne, dans un secteur géographique particulièrement vaillant dans le domaine de l'écologie.

Mission d'utilité publique

Elle était dernièrement au cinéma Utopia de Bordeaux, invitée par les Verts, pour participer à un débat sur le thème santé et environnement. Son cheval de bataille. Le docteur Farbos ne décolère pas, elle est enceinte aujourd'hui et sait les risques encourus par son enfant.

« Le constat est lourd, lâche-t-elle. Il y a des produits chimiques partout autour de nous, dans nos entreprises, dans nos maisons, dans les supermarchés. Dans notre sang, on peut remarquer désormais la présence de plus de 50 molécules issues de tous ces produits qui nous empoisonnent au quotidien. Ces molécules traversent le placenta chez une femme enceinte. Le lait maternel est bourré de phtalates PCB, l'intérêt de l'allaitement est remis en question. L'exposition du foetus aux produits chimiques peut entraîner des expressions génétiques transformées. Un vrai cocktail. »

Les chiffres parlent. Explosion de la stérilité, des cancers, des allergies. « En 2070, si nous n'arrivons pas à incliner la courbe de stérilité, elle atteindra le niveau 0, la qualité du sperme baisse. Alors, qu'est-ce qu'on attend ? »

Isabelle et Ragnar ont préféré lâcher leur mission scientifique pour se tourner vers une mission d'utilité publique, beaucoup moins confortable. Ils sont désormais les interlocuteurs de collectivités locales, d'entreprises privées, d'établissements scolaires qui leur soumettent des projets concrets.

Des lycées, terrains d'étude

À Bordeaux, le Conseil général leur a demandé comment assurer le nettoyage du centre Mériadeck en supprimant les 150 produits chimiques utilisés jusqu'alors. Réponse ? « Méthodes alternatives, microfibres, 15 produits écolabellisés et la même efficacité », assure Isabelle Farbos. Idem dans les lycées de Talence, La Réole, au CAT de Bègles. Et Mérignac, Pessac, Portets, Créon et bien d'autres communes viennent chercher les lumières des scientifiques.

« Les collectivités locales doivent être exemplaires, pour diffuser le message. La Scandinavie a quinze ans d'avance sur nous et ce pays est le seul au monde à publier des articles scientifiques sur la baisse de certains cancers chez eux... Partout ailleurs la courbe grimpe. Motivant non ? Notre boulot est de livrer nos connaissances pour minimiser l'impact des produits chimiques sur la santé. Tout est bon. On parle des aspects techniques, aussi bien que des aspects comportementaux. »


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