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Ségolène Royal en quête d'un nouvel espace

Publié le 17 juin 2009 par Exprimeo
La leader socialiste risque d'être rapidement prise en tenaille entre les "néo-socialistes" incarnés par Manuel Valls et les "socialistes historiques" regroupés derrière Martine Aubry. Où trouver alors un espace politique ? L'autisme culturel annonce la défaite politique. Le PS l'incarne depuis 2002. Ségolène Royal doit rapidement redéfinir son pouvoir d'évocation donc son espace politique à peine d'être la grande perdante de la nouvelle donne. Deux tendances ont été confirmées par le scrutin Européen : - d'une part, le sacre de l'égonomie, - d'autre part, la reconnaissance que l'objectif individuel ultime pour l'instant est simplement de "rester en vie" ; d'où la mode de la "culture Home". L'égonomie consiste à reconnaître que la satisfaction est tirée de la personnalisation, de l'individualisation, du sur-mesure. Une campagne efficace passe donc désormais par la spécialisation des messages. C'est surtout la nécessité pour chaque candidat de s'adapter aux citoyens pour aller vers ce sur-mesure. Ce constat est le creuset conceptuel de la campagne 2007 de Ségolène Royal et sa principale innovation. En ce qui concerne actuellement l'objectif de "rester en vie", dans le monde des menaces généralisées, c'est l'émergence de "sociétés couettes" avec des fonctions protectrices affirmées et reconnues. Nicolas Sarkozy préempte avec agilité ce domaine depuis quelques mois. L'un des clivages culturels majeurs entre la droite et la gauche résidait dans le fait que si la droite et la gauche ont compris que la sécurité était un risque contre lequel la société entendait désormais être protégée, la gauche ne s'est pas encore assez émancipée d'une approche compassionnelle de ce risque qui la place davantage du côté des auteurs de troubles que des victimes manifestes. Cette culture et / ou cette image sont à l'origine d'un divorce majeur entre elle et l'opinion d'où des déconvenues électorales rencontrées par ce camp politique dans un sujet désormais très sensible pour un large corps central de la société. L'inconnue principale de l'approche de Manuel Valls, c'est un discours entièrement différent dans ce domaine. La gauche a payé le prix cher de sa réputation de laxisme. Elle doit contribuer à définir un nouveau " modèle national " à la fois par nécessité mais aussi pour se refaire un pouvoir d'évocation efficace sur ce dossier sensible qui risque de l'éloigner durablement du pouvoir. En 2006, Ségolène Royal avait fait "les premiers pas" en la matière. Elle est aujourd'hui devancée avec l'impact du "neuf" qui va susciter la curiosité (Valls). A force d'être restée à l'écart des Européennes, la nouvelle donne ne risque-t-elle pas de faire d'elle la principale victime à terme de la recomposition du paysage ? La question est désormais posée avec sérieux dès l'instant que le statu quo traditionnel a été rompu.

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