Magazine Amérique latine

De la ville aux campagnes de Corrientes

Publié le 17 juin 2009 par Remouille

C’est Rosario notre premier point de chute en quittant Buenos Aires. Nous voulions une petite ville paisible et typique. C’est raté. Rosario est une grande ville agitée. Nous en avions entendu tellement de bien que nous sommes un peu déçu. La ville est un mélange d’architecture “béton moderne” et colonial décrépi. Dommage que l’urbanisme ne soit pas la priorité de cette ville parce qu’elle a un fort potentiel. Par chance c’est dans l’hôtel le moins cher de la ville que nous choisissons de descendre. Nous y passons 2 jours entre les fronts du Rio, le musé d’art moderne et les vieux quartiers du centre ville. Nous finissons par reconnaitre quelques charmes à la ville et à y passer d’agréables moments.

Une nuit de bus et nous voilà à Mercedes. Nous arrivons vers 10h dans une ville fantôme. Nous abandonnons vite notre idée de prendre un café avant de trouver un hôtel. Tout est fermé. Il est sûrement trop tôt et en plus c’est dimanche. La ville est calme et surtout rustique. La ville finit tout de même par s’animer un peu. On aperçoit vite qu’elle pourrait très bien être la capitale du gaucho. Il y en a partout. Des vrais, avec les bottes, la bombacha, le béret, le gilet et l’écharpe en travers de la poitrine. Finalement on est loin de l’image du rude, ils sont tous très coquets et âpretés. Nous passons l’après midi à arpenter le village bordées de petites maisons aux façades hispaniques ouvragées et colorées.

Mercedes c’est la ville du bout de la route. Cette ville est le lieux de rendez-vous de tous les travailleurs des campos avoisinant. Nous n’avons pas de mal à distinguer qui est qui. Le propriétaire roule en 4×4, le Péon en 504. Malgré que les rues soient peu fréquentées elles en demeurent bruyante. Il faut dire que les vieilles Renault sont loin d’être silencieuses. C’est sans parler de la Fuego tunnée. Cette ville est un musée de l’automobile européenne des années 60-70. L’occasion pour nous de découvrir les voitures de nos parents. Nous passons la nuit dans un “hôtel”, enfin une maison familiale… enfin le dernier message sur le livre d’or date de janvier 2008. Il n’empêche que l’accueil est chaleureux et toujours très aidant. Comme partout ici, la maison s’enroule autour du patio carrelé, idéal pour prendre le maté et tenter un brun de conversation. Notre espagnol manque encore un peu de vocabulaire.

Nous reprenons le chemin le lendemain pour rejoindre la réserve naturelle Colonia Carlos Pellegrini. Nous progressons 3heures durant sur un long sillon de terre rouge aux flaques orangées coupant la Pampa dorée sous un ciel gris. En 3h de voiture, nous ne traversons seulement que 2 propriétés. Ca donne une idée de la taille des campos. Benetton est propriétaire de 900 000 hectares sur le sol argentin. De quoi élever quelques moutons et en extraire des pull-over pour nos hivers parisiens. Sur la route nous croisons un gaucho à cheval fier et imperturbable sous la pluie au milieu des vaches. Nous arrivons dans le petit village de Colonia Carlos Pellegrini toujours sous la pluie et dans la boue, et nous nous installons dans notre hospedaje (maison familiale). Ici aussi, c’est très rustique et nous passons notre fin d’après midi à réviser l’espagnol et à jouer de la guitare dans la salle à manger de la famille sur un fond sonore de Pikachu. Dans ces condition, la soirée est un peu longue. La mère nous certifie qu’ici il ne peut pas pleuvoir plus d’un jour.

En effet, le lendemain, le temps est idéal pour marcher dans la réserve. Enfin l’air frais tant attendu! Nous marchons pendant quelques heures entre marais et foret sur le bord du grand lac. Presque toute la faune est la. On croise beaucoup de carpincho, le plus gros fournisseur de cuir bon marché. Nous nous laissons surprendre par deux énormes oiseau qui décollent de sous nos pied en poussant des cries saugrenues. Nous avançons dans les herbes hautes des marais en scrutant les eaux et espérons apercevoir les caïmans. On voit bien des petites taches noires se déplacer sur l’eau. Est-ce que ce sont leurs deux yeux qui nous scrutent pour leurs 4 heures? Il s’agit en fait des carpinchos en pleines baignades. Certains profitent d’un monticule de terre pour faire des plongeons tout à fait disgracieux. Le spectacle est idéal pour boire le maté sous le doux soleil d’hiver. On se sent apaisé et reposé, on est bien loin du bruit des klaxonnes et de la pollution. On est bien loin de tout d’ailleurs.

En rentrant de la balade, nous arpentons les allées du village à la recherche d’un billet de sortie. Ici aussi, l’organisation est sous forme de quadras, les chemins de terres parfaitement d’équerres. Nous slalomons entre les flaques de boue au coté des enfants qui eux, éprouvent leurs bottes en caoutchouc. Nous faisons le tour de familles connues pour avoir un 4×4 en espérant un transfère vers le nord. Dommage pour nous, personne ne s’y rend, nous sommes obligé de prendre le bus vers Mercedes pour faire la boucle par le sud. Déçu nous nous réconfortons avec un chocolat chaud sur la terrasse du luxueux Lodge installés sur la lagune. C’est le coucher de soleil, la lumière est douce et délicieuse.

Il faut savoir que le téléphone argentin est encore plus efficace que le téléphone Arabe. En l’occurrence Ariel a entendu que nous voulions nous rendre vers Posadas, et devant lui même si rendre, il nous retrouve, et nous propose de partager avec nous les frais de son 4×4. La chance nous sourit ! Ca nous arrange bien, le prix est le même que les 3 bus que nous aurions du prendre pour nous y rendre. C’est sans compter que ca va nous prendre 3heures au lieu des 10 et des changements en pleine nuit dans les gare routières.


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