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Nos étés - L'esprit des vacances dans le bas du fleuve (1900-1930)

Par Anne Onyme

nosetesSébastien Brodeur
Trécarré
160 pages

Résumé:

Comme en témoignent les personnages de la série Nos étés, les vacanciers fréquentent depuis longtemps les paysages majestueux du Bas-Saint-Laurent. Le temps d'une saison, ils chantent, dansent et respirent avec ravissement un air pur ou se mêlent les arômes salins du grand fleuve et les parfums enchanteurs de la campagnes. Qu'ils courent les nombreuses soirées galantes ou ne cherchent qu'à se reposer sur les grèves paisibles, leur présence marquera à jamais ce charmant coin de pays. C'est leur histoire qui est ici relatée, L'histoire de la famille Desrochers, de leurs voisins les Belzile et de tous les autres villégiateurs venus d'aussi loin que Toronto ou New York pour admirer les beautés naturelles et rencontrer les gens de cette région exceptionnelle qui borde les rives du Saint-Laurent.

« Ici, respirons, roulons-nous sur l'herbe, attrapons les mouches, plongeons-nous dans la marée montante...»
Arthur Buies, 1873

Mon commentaire:

Nos étés c'est d'abord et avant tout une série télévisée racontant le destin de deux familles, dans le Bas-Saint-Laurent. Cette région était une destination très prisée des bourgeois au début des années 1900. Qu'on ait vu ou non la série, ce livre de Sébastien Brodeur demeure un ouvrage très intéressant pour qui se passionne pour l'histoire. À travers de nombreux aspects comme l'hébergement, les transports, les divertissements, on apprend à mieux connaître ceux qui venaient passer de longs mois de vacances dans le Bas-Saint-Laurent.

Le livre est construit en alternant des photographies tantôt issues des archives, tantôt tirées de la télésérie. On fait facilement la différence entre les deux puisque ces dernières sont en couleurs. Dans ce livre, on apprend une foule d'anecdotes intéressantes. Les vacances étaient avant tout réservées à une certaine élite, la plupart du temps de grandes familles anglaises. L'idée de partir en villégiature pendant de longs mois est d'ailleurs une idées typiquement anglaise. À l'époque, les journaux locaux tenaient une liste des faits et gestes de la région, indiquaient les arrivées et les départs de telle ou telle famille. La présence de certaines personnes respectées pouvaient faire la renommée d'un petit village qui devenait tout à coup la destination tendance. Certaines anecdotes sur l'idée qu'on se faisait des voitures, sur les convenances ou même le maillot de bain font certainement sourire aujourd'hui. J'ai été également étonnée d'apprendre que plusieurs familles de cultivateurs offraient leur maison en location aux plus nantis et convertissaient le "fournil" (sorte d'hangar ou de bâtiment de ferme) en maison estivale pour eux-même. L'arrivée des estivans étant une source de revenus non négligeable pour plusieurs familles de la région.

Nos étés est un très beau livre sur une certaine partie de notre histoire peu exploitée, celle du divertissement et du délassement, longtemps réservée à l'élite et la bourgeoisie. Alors que pour leur part, les classes moyennes et les plus pauvres, étaient plutôt au service de ces bourgeois qui venaient de loin et débarquaient pour plusieurs mois avec leurs domestiques et des tonnes de malles. Ce livre porte bien son sous-titre puisqu'il véhicule à merveille l'esprit des vacances d'une certaine époque et l'histoire estivale de toute une région.


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