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Berlin réaffirme sa volonté d'avoir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU

Publié le 26 septembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Angela Merkel plaide pour l'avènement d'une conscience mondiale face aux défis planétaires
Lors de son premier discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, la chancelière Angela Merkel a appelé cette nuit la communauté internationale à faire preuve de responsabilité, de cohésion et de détermination face aux problèmes du monde contemporain. Elle a également affirmé que l'Allemagne était disposée à "assumer davantage de responsabilités en obtenant un siège permanent au Conseil de sécurité" des Nations Unies.

e29337f60b95bcf5f6ffa23fd1092f3e.jpg"Nous avons besoin, au-delà des frontières nationales, d'une conscience mondiale de la responsabilité commune qui nous lie si nous voulons résoudre les défis centraux de notre monde", a souligné Mme Merkel. La mondialisation crée des déséquilibres, une prospérité à laquelle tous n'ont pas accès. Le réchauffement climatique est une menace pour toutes les régions de la planète. Le terrorisme international, l'Afghanistan, la crise du nucléaire iranien, le Kosovo, le Darfour et aujourd'hui la Birmanie : nombre de problèmes requièrent aujourd'hui des approches multilatérales dont la clé est la "cohésion et la détermination" de la communauté internationale.
La chancelière a érigé le problème du réchauffement climatique en parangon des défis du 21ème siècle. La protection du climat a à ses yeux valeur de test "de la capacité d'action de la communauté internationale au 21ème siècle". Ne pas agir aurait un coût énorme, et cela provoquerait de nouveaux conflits planétaires. "Nous en faisons chaque jour l'expérience en Europe : chaque Etat pris isolément est trop petit, mais ensemble, nous réussissons beaucoup de choses", a-t-elle souligné. Angela Merkel plaide pour que chaque pays assume ses responsabilités selon sa situation. "Toutes les contributions individuelles ou d'un groupe d'Etat sont les bienvenues. Mais j'ajoute qu'elles doivent venir en complément, et en aucun cas se substituer à un accord post-Kyoto sous l'égide des Nations Unies", a-t-elle déclaré. La conférence de Bali, au mois de décembre, doit accoucher d'un "calendrier" permettant la signature d'ici à 2009 d'un accord sur la réduction mondiale des émissions de CO2 au-delà de 2012. "L'assemblée générale doit donner le signal de [cette] prochaine étape", a réclamé Mme Merkel.
La chancelière a proposé à l'assemblée trois principes pour guider l'avenir des Nations Unies. Le premier pose que "la puissance économique et la responsabilité sociale vont de pair". Dans les rapports de l'Etat avec les citoyens comme au niveau du commerce international, "la liberté d'épanouissement de l'individu" doit être la ligne directrice, a-t-elle souligné. Angela Merkel a revendiqué à ce titre la mise en place de conditions commerciales équitables, la transparence des marchés financiers, une lutte plus efficace contre la contrefaçon et la création de normes sociales minimales. "Il n'y aura pas de concurrence équitable sans règles du jeu communes", a-t-elle insisté. Elle a également appelé à la réalisation d'un véritable "partenariat mondial pour le développement".
Le deuxième principe énoncé par Mme Merkel consiste à renforcer la capacité d'action des Nations Unies. L'ONU est "le lieu où l'on peut donner des réponses communes contraignantes aux défis mondiaux", a-t-elle affirmé. Mais l'institution doit se réformer. La composition du Conseil de sécurité, notamment, devrait mieux refléter le monde tel qu'il est aujourd'hui. C'est pourquoi l'Allemagne revendique un siège permanent.
Plus généralement, estime la chancelière, la plupart des crises ne peuvent plus se résoudre que par une approche multilatérale, dans la cohésion et avec détermination. C'est dans cet esprit qu'elle a tenu des propos fermes sur le dossier iranien. "La communauté internationale n'a pas le droit de se laisser diviser au sujet de l'Iran. Ce n'est pas au monde de prouver à l'Iran que l'Iran est en train de construire une bombe atomique. C'est à l'Iran de démontrer au monde qu'il ne veut pas la bombe", a-t-elle affirmé. "Ne nous faisons pas d'illusions. Si l'Iran entrait en possession de l'arme atomique, cela aurait des conséquences dévastatrices [.] pour Israël, pour l'ensemble de la région et finalement pour l'Europe et le monde [.]".
Angela Merkel a terminé son propos sur un troisième principe : "nous devons renforcer les valeurs communes immuables". La tolérance est nécessaire pour empêcher les crises et les conflits de se transformer en affrontements culturels. "Chaque pays doit pouvoir suivre la voie qui est la sienne, mais ce doit être une voie à l'intérieur de la communauté internationale, et non au-dehors", a-t-elle déclaré. Or, les atteintes massives aux droits de l'Homme en Birmanie et au Darfour, de même que les meurtres politiques au Liban, font sortir ces pays de cette voie, a ajouté Mme Merkel. Hier, avant de se rendre à son tour à New York, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier avait lui aussi appelé la junte militaire birmane à "ne pas recourir à la violence". Il s'était déclaré "profondément inquiet", redoutant "que les progrès visibles lors de l'accord sur une transition vers un gouvernement non-militaire et légitime ne demeurent encore lettre morte" et appelant "expressément les Birmans à redoubler d'efforts pour parvenir à une réconciliation nationale".
Plus d'informations :
Discours de la chancelière Angela Merkel lors de la 62ème Assemblée générale des Nations Unies :
www.bundesregierung.de/Content/DE/Rede/2007/09/2007-09-25-bk-un-vollversammlung.html
Sur l'enjeu climatique :
www.bundesregierung.de/Content/DE/Artikel/2007/09/2007-09-24-bk-nyc-climat-high-level-event.html
Propos de M. Steinmeier :
www.auswaertiges-amt.de/diplo/de/Infoservice/Presse/Meldungen/2007/070925-Myanmar.html

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