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Vazy, trop bien c'film de oufs…

Publié le 23 juin 2009 par Boustoune


Hé Manu, descends…Vazy viens on va aller lui tagguer son blog à c’te bouffon de Stoune-Bou. P’tain, le relou, il parle de keutrus super chiants genre Antichrist, et de keutrus pour les meufs genre Je vais te manquer, t’as vu. Mais y parle même aps de Lascars , c’bouffon… Vazy, ça c’est de la beubon, mon frère… Y déchire grave sa daronne c’film de oufs… 
C’est l’histoire de keums de la téci, t’as vu, ils veulent partir en vacances au soleil, à Santo Rico, genre pour faire les coqs auprès des poules plutôt que pour se faire péta par les keufs, c’t’enfoirée de volaille. Y a Tony Merguez et son pote José Frelate ils ont les billets d’avion pour se mettre en mode tongs, mais y comprennent qu’ils s’ sont fait mettre par les Tchongs qui les leur ont vendus. Alors ils sont obligés d’rester à la téci, ils ont trop la haine, les keums… Alors José, il accepte d’aller taffer chez un joibour, un juge – trop la loose – C’est pas trop pour se faire d’la maille, t’as vu, mais pour pouvoir bouyave sa fille. Elle est trop bonne c’te meuf, Clémence. José y veut la guédra et tout.
Pendant c’temps, y a Tony Merguez il décide de faire le dealer pour s’payer ses cances-va. Il va voir Zoran, le boss du tiéquar pour qu’il lui file de la beuh. Mais y doit avoir tout vendu en deux jours, sinon Zoran y va s’vénere et comment qu’c’est pas un marrant, avec sa balafre sur les yeuz. Putain, Tony il est trop dans la de-mer. En plus, sa nouvelle meuf, Manuella, c’est trop une psycho. Elle tape l’incruste chez lui et il peut plus rien faire miskine. En plus c’est une condé. Grave comme il a pas d’la chance, le Tony. Un dealer qui sort avec une schmitt, c’est trop la loose…
Y a aussi Sammy et Narbé. Des grandes gueules là-ceux. Ils avaient les billets pour Santo Rico, mais y se sont tapé l’affiche à l’aéroport et ils sont revenus direct à la téci, ces bouffons. Sauf qu’ils se sont planqué dans une scine-pi genre ambiance tropicale t’as vu, pour faire croire qu’ils sont ti-par…
Là d’sus, ça se barre grave en sucette. Y a le gros Momo, celui qui aide Tony a gué-four la beuh, qui perd les thunes du deal, Y a Zoran qui se vénère et qui veut se faire griller Tony Merguez, Y a Manuella qui course Tony partout dans la ville pour lui marave la face passequ’y veut la gué-lar, plus une bande de nazes qu’est en train d’tourner un film de boules. Putain, ça s’barre dans tous les sens. Trop michto ! La vie d’ma daronne, c’est à pisser d’rire. Y t’balancent des vannes trop fun, ces lascars… Ca fait trop zizir de voir un keutru de gueudin commaçe.
Et l’autre, là, ce bouffon de Stoune-Bou, il perd son temps à parler des autres films trop nazes pour les mickeys et les joibour, là, ceux qui vont voir les films à Paname en VO sa mère…
Vazy, viens on va lui tagguer son blog à ce golmon…

Lascars - tag

Hé là, les gars, on se calme… Vous êtes venus chercher le mauvais gars… Moi aussi j’suis un mec de banlieue. Elevé dans le 9-2, travaillant dans le 9-5 et habitant le 7-8… Un mec « hardcore du nord » comme dit Tony Merguez dans le film… Alors vous dégagez si vous ne voulez pas que je vous casse vos p’tites gueules de cailleras…  Non mais… Les seuls tags acceptés ici, ce sont ceux en bas de chaque billet, qui recensent les mots-clés…
Bon, cela dit, ces petits voyous ont raison, Lascars c’est vraiment bien, pour peu que l’on saisisse ce que les personnages racontent dans leur jargon de la cité… Autant dire que si vous n’avez pas compris un traître mot du résumé qu’en ont fait mes petits intrus, vous risquez fort d’être fort dépourvus à la vision du film d’Albert Pereira Lazaro et Emmanuel Klotz…
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Hé ! Pas la peine de vous enfuir en courant si vous n’êtes pas bilingue français/verlan. Même si vous risquez de ne pas apprécier à leur juste valeur certaines des vannes féroces que se lancent les personnages, il n’est nul besoin de voir le film avec le « dico de la zone » (1) ou « le Lexik des Cités » (2) sur les genoux… L’enchaînement des gags et des situations comiques est suffisamment explicite, et on a aucune peine à suivre les mésaventures de ces jeunes de cités qui, pour diverses raisons se retrouvent privés de vacances au soleil et s’embarquent dans de drôles de galères - petits boulots ou petits trafics.
La grande force de ces Lascars version ciné, c’est justement le scénario, parfaite construction burlesque où les gags vont crescendo. Les auteurs ont su déjouer le piège principal qui guettait cette transposition sur grand écran de la série télévisée éponyme : se contenter de sketches disparates sans réel lien entre eux. S’ils commencent par mettre en place différentes petites histoires, celles-ci s’entremêlent habilement et finissent par se rejoindre et fusionner au cours d’un final hilarant, point d’orgue quasi-apocalyptique du film. S’appuyant sur ce script bien ficelé, gags et répliques font souvent mouche et certaines séquences constituent même des moments d’anthologie (Aaah ! La « danse des poulets » au commissariat, irrésistible…).
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Autre belle surprise, l’aspect visuel du film, qui possède une belle cohérence et un certain cachet. Les traits des personnages sont certes assez rudimentaires, mais s’intègrent parfaitement dans l’ambiance esthétique globale de l’œuvre, mélange de différentes techniques graphiques – dessin, images de synthèse 3D et prises de vue réelles. Le tout étant animé avec soin par les deux réalisateurs, formés à l’excellente école des Gobelins. Albert Pereira Lazaro et Emmanuel Klotz font par ailleurs preuve d’un véritable sens de la mise en scène et brillent par leur audace et leurs expérimentations narratives et techniques, qui commencent dès le générique d’ouverture.
  
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Mais l’aspect sonore n’est pas en reste. Lascars repose sur un casting vocal impressionnant. Outre les habituels doubleurs de la série, IZM, Hafid Benamar ou Eldiablo, Vincent Cassel, Omar et Fred, Eric Judor, Gilles Lellouche, Diam's, Diane Kruger et Frederique Bel donnent aux personnages leur caractéristique la plus importante : la tchatche !
Ajoutons à cela une bande-originale hip-hop, signée Nicolas Papalu qui colle parfaitement au sujet, Et deux morceaux parodiques bidonnants, la « danse des poulets » évoquée plus haut, et « Le petit bonhomme vert », un rap politiquement correct et civiquement utile…
En plus d’un regard à la fois tendre et sans concessions sur les banlieues et ses habitants, l’équipe de Lascars nous offre un vrai film de cinéma, drôle, inventif et rythmé à la perfection. Une vraie réussite…
Alors, les caillera, comment qu’ça vous la coupe que j’ai trop grave kiffé le meufil… Allez chercher les embrouilles ailleurs, bande de guedins… Ici, les tags, c’est moi qui les fais…
Note :
Étoile
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Étoile
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Étoile

(1) : « Dictionnaire de la zone » sur le web : le lien ici
(2)  : « Le lexik des cités » - ed. Fleuve Noir

Lascars
 


Tags : Lascars,Albert Pereira Lazaro,Emmanuel Klotz,Vincent Cassel,Omar et Fred,
   Diane Kruger,Frédérique Bel,Diams,Gilles Lellouche,animation,cités,banlieue,
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