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Suisse : Argent et démocratie…La loi de l’omerta !

Publié le 26 septembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Bientôt les élections en Suisse et le Temps pose ouvertement un sujet (presque ) tabou dans cette confédération helvétique qui est (c’est l’occasion de le rappeler) membre (actif) du Conseil de l’Europe :le financement des partis politiques. « Mettre fin à l’omerta » : c’est le titre, sous forme d’exhortation, de l’éditorial du Temps signé Bernard Wuthrich. Qui disait que « la Suisse lave plus blanc » ? Ziegler, bien sûr, mais pourquoi en parler ici et maintenant ? C’est un autre sujet…Association d’idées, pardon.  Citons « le Temps », journal courageux.

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« Le financement opaque des partis et des campagnes politiques est la face cachée du système de milice. A juste titre, la Suisse ne connaît pas et ne veut pas de parlement professionnel. Elle renonce parallèlement à réglementer la manière dont la politique est financée, et c'est nettement plus problématique. Cela ne l'était guère jusqu'à l'affaire Fetz en 2003 et, surtout, jusqu'aux débordements financiers commis par l'UDC ces dernières semaines.

Une brèche s'est entrouverte ces dernières années, notamment depuis que, constatant le risque d'échec, les patrons de l'économie avaient fini par accepter de descendre dans la rue pour apporter leur soutien à l'EEE en 1992. Le geste s'était révélé insuffisant, mais il avait éveillé la curiosité de tous sur le financement de la politique.

Cela ne s'est jamais concrétisé par une réelle volonté de transparence, car les bras financiers ont toujours exigé l'anonymat. On sait que l’économie suisse, l'Union suisse des arts et métiers, les grandes banques, d'autres encore donnent de l'argent aux partis, même parfois au PS. On sait aussi que l'UDC reçoit des sommes importantes de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) et de sa fameuse Fondation pour une politique bourgeoise (Stiftung für bürgerliche Politik), basée à Zoug et présidée par le conseiller national Hans Kaufmann. Mais, contrairement aux règles de transparence en vigueur aux Etats-Unis, on ne connaît pas les montants versés ni l'identité, ni donc l'intérêt précis, des donateurs.

En raison du déséquilibre auquel on assiste aujourd'hui, déséquilibre en faveur de l'UDC et de son patron désormais au Conseil fédéral, la situation est devenue préoccupante. A part la gauche, personne ne bouge. Les partis de droite se tiennent les coudes, l'omerta est totale. Pourtant la campagne outrancière de l'UDC appelle une nouvelle réponse à ce problème crucial, une réponse qui passera par une plus grande transparence plutôt que par le recours à un éventuel soutien financier de l'Etat. » 

Cet éditorial est lié à un fait d’actualité qui n’est pas à l’honneur de la démocratie suisse : Une nouvelle tentative de fixer des règles au financement des partis et des campagnes politiques en Suisse a échoué hier. Le Conseil national a en effet refusé une proposition socialiste demandant la transparence sur l'identité des donateurs. Une exigence pourtant remplie depuis longtemps dans plusieurs démocraties en Europe.

Selon LE TEMPS, la campagne électorale massive menée cette année par l'UDC crée un malaise généralisé. Le constitutionnaliste Tiziano Balmelli cerne les contours d'un danger qui grandit: l'UDC mobilise sa richesse pour écraser ses adversaires. Il revient à l'Etat de garantir l'égalité des chances dans le jeu démocratique, plaide Tiziano Balmelli. Pour cet expert qui a consacré une thèse de doctorat au financement de la vie politique, la transparence des dons n'est qu'une mesure «alibi». Il préconise le plafonnement des budgets des partis, mais exclut leur financement par l'Etat.


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