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On le savait déjà - Bon

Publié le 23 juin 2009 par Hrvatska

On le savait déjà

- Bon je me propose de reprendre la parole. 

- Mais triple buse qu'est-ce qui vous en empêche ? 

- Rien, mais par égard pour le lecteur je préfère tout de suite commencer par une petite phrase creuse. 

- C'est ça, vous feriez mieux d'ajouter un peu de contenu sur votre blog plutôt que de chercher à faire des petites phrases creuses.

- Justement c'était bien mon intention, mais avant cela je tiens à apporter mon soutien à tous les blogueurs et autres maniaques du twitter pour avoir soutenu les manifestants iraniens. Je suppose qu'eux-mêmes ont dû beaucoup souffrir derrière leur écran d'ordinateur.

- Je vous préviens, si c'est pour faire du cynisme, il vaudrait mieux que vous laissiez votre blog en l'état. 

- Nul cynisme, au contraire, l'Occident a encore fait fort et cela mérite un petit coup de chapeau. Criblé de dettes, il croit encore qu'il décide de tout et n'a toujours pas compris que son agitation est le parfait reflet de son impuissance.

- Et alors, petite maladie de jeunesse, ça lui passera. 

- Dans ce cas espérons que cela passera le plus vite possible. Quant à mon autre coup de chapeau (moi aussi je dois m'agiter), il va à Ahmadinejad qui a très bien assimilé les leçons de Sarkozy : L'important dans la démocratie c'est d'être réélu .  

 ***

- Je ne vous suis pas vraiment, mais ce n'est pas grave.  

- Et pourtant, réfléchissez un instant. Au départ Obama avait semblé réticent à se mêler des élections iraniennes, mais ensuite il a vite fallu que l'arrogance occidentale reprenne le dessus, comme au bon vieux temps de son prédécesseur. Et ne parlons même pas de l'Europe qui se la joue une fois de plus. Etrange fascination pour les élections iraniennes alors que sur le vieux continent les citoyens ne prennent même plus la peine d'aller voter, ce qui fait automatiquement le jeu des partis conservateurs ou extrémistes de tout bord. Il me semble que l'on ferait mieux de commencer par s'attaquer à nos problèmes au lieu de vouloir jouer la carte de la révolution aux quatre coins de la planète. Cette fascination pour les élections iraniennes est d'autant plus étrange quand on connait l'état de déliquescence avancée dans lequel sont plongées certaines démocraties européennes, comme l'Italie qui est devenue tellement ramollie qu'elle n'est pas fichue de se débarrasser de "papounet et des puputtes". J'ai l'impresssion que les élections iraniennes ont une grande vertu : elles détournent l'attention de nos propres tares. Tout le monde se précipite sur cette diversion qui arrive à point nommé. D'ailleurs, Gordon Brown n'a-t-il pas dit que désormais Internet serait le facteur de grands changements dans le monde. Sacré Gordon !, il faut bien que ce soit Internet qui joue ce rôle puisque l'Angleterre ne peut plus le faire. Ce pays ne bénéficie plus de la manne du pétrole de la mer du Nord et il ne profite plus du casino de la City. Tout ce qui lui reste c'est un empilement de dettes que le peuple va devoir rembourser à la sueur de son front. Très bientôt les Anglais eux-mêmes seront tout heureux d'avoir Internet à leur disposition pour effectivement faire la révolution, mais ce sera pour renverser ce cher Gordon et les siens ! 

- Chacun sait que la situation n'est pas fameuse dans le camp occidental, autant arrêter là votre tirade. 

- Juste un petit mot sur les Balkans, parce que eux aussi font partie du camp occidental, comme vous dites. D'ailleurs, on s'en rend compte facilement au travers de leur méforme générale. Prenez la Croatie... 

- Comme d'habitude...

- Forcémment, autant parler de ce que je vois tous les jours. Avec la Croatie nous avons un bel exemple de pays embourbé jusqu'au cou, qui voudrait se dégager mais qui ne voit plus que du brouillard devant lui. Alors comme d'habitude on cherche la solution dans tous les sens. Il y a quelques jours le président chinois est venu en visite officielle, accompagné de toute une armée d'hommes d'affaires collés à ses basques. Lors du forum croato-chinois, le président de la Chambre du commerce et de l'industrie croate, un certain Vidošević, a prié les Chinois de venir investir dans son pays parce que la Croatie est le 5ème pays le plus endetté au monde. Nous ignorons si au cours de sa supplique ce fier nationaliste croate a rampé par terre en se traitant de misérable vers de terre indigne de sucer les chaussettes du sublime Empire du milieu, mais en tout cas cela en dit long sur le niveau de désarroi national.

- Comment est-ce qu'il pourrait en être autrement, cela fera bientôt deux décennies que la Croatie a gagné son indépendance et elle n'a jamais fait que se ramasser des coups de pied au derrière de la part de Bruxelles et de Washington : "Fais ceci, fais cela, pourquoi t'as pas fait ceci, pourquoi t'a pas fait cela, pourquoi ceci est à moitié fait et gnagnagni et gnagnagna." Dans ces conditions, il est sûr que ce pays n'a plus une once de fierté. Quant à ses dirigeants ils n'en ont jamais eu. A la limite, à chaque fois que le pays se prend un coup de pied dans le derrière, cela crée une empathie entre le peuple et ses représentants, et c'est là dessus que ces derniers jouent. 

- Evidemment, la seule chose que Sanader ait développé dans son pays, c'est ce "nationalisme gnangnan" qu'y suinte à travers tous les pores de la société. Pourtant il ne faudrait pas croire que ce phénomène se limite à la Croatie. La Serbie offre un exemple encore plus éclatant de cette mentalité. Là-bas, à chaque fois qu'ils se prennent une claque, c'est toute la nation qui ressent des petits fourmillements rigolos dans les parties les plus douteuses de sa libido. Dans ces conditions pourquoi voulez-vous que la Serbie change, puisque c'est tellement plaisant !

*** 


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