Dans les suicides au travail, le rôle des syndicats est doublement interrogé :
- En tant qu'acteurs majeurs des collectifs, les syndicats tiennent les CHSCT de la plupart des grandes entreprises, les organismes paritaires et le CE. N'ont-ils pas la capacité et les finances pour mobiliser autant que de besoin des experts sur tous les sujets. Qu'ont-ils acté depuis des années, dans leurs compte-rendu ?
- En tant qu'accompagnateurs des individus concernés, ont-ils interrogé l'organisation ou culpabilisé les salariés, leur rendant l'expression impossible?
Le rôle des médecins du travail mérite aussi d'être interrogé :
- Mandatés pour assurer la sante physique et mentale des salariés, ils enregistrent depuis des années la montée de la souffrance et l'addiction généralisée aux drogues diverses, béquilles indispensables.
- Ont-ils confronté le management sur l'organisation du travail en regard de la souffrance des salariés?
- Leur réponse ultime a souvent été la mise en incapacité de travail, ce qui renvoie la responsabilité de sa souffrance au salarié et ne résout pas le problème pour ceux qui restent.
Y a t-il eu aveuglement collectif ? Comment, pourquoi est-ce possible ? Le tissage de liens entre les uns et les autres dans nos entreprises françaises est-il toujours vertueux?
A t-on collectivement renoncé à interroger l'organisation du travail ? La dictature de l'ISO, sa complexité, ses rigidités ont-ils découragé le bon sens?