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Entre “paparazzade” et interview à brûle-pourpoint aux Solidays

Publié le 30 juin 2009 par Vogelsong @Vogelsong

Signe des temps, l’existence virtuelle des blogueurs se “rematérialise”. C’est parmi le beau linge au carré VIP des Solidays que s’égayent quelques internautes en goguette. Sur fond sonore électrifié, la linkosphère côtoie des grands de ce pays. Entre “paparazzade” et interview à brûle-pourpoint.

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L’événement très consensuel des Solidays est l’occasion de contempler un envers du décor. Table en tek, ambiance cosy, le grand monde déambule détendu, sauf le nouveau ministre sarkozyste F.Mitterrand. Mâchoires serrées, sur ses gardes, il est disposé à lâcher quelques mots, mais uniquement sur la manifestation. De quoi passer son tour. Et il passera.

J.P.Huchon, le président de la région Île-de-France, ôte sa veste, s’installe souriant. Flanqué de quelques satellites, l’homme pressé se concentre illico sur ses étranges interlocuteurs. Il prête son temps et son attention à ces ovnis de l’”infosphère”. Pas de fioritures festivalières pour cet amateur de rock, il est tout de suite mis à contribution par des questions sur la situation du PS. Il compare d’emblée le congrès de Reims, ses résultats cataclysmiques à l’épilogue du film “Zorba le Grec”, lorsque la mine s’écroule et qu’il danse le Sirtaki et s’écrie, “n’avez-vous jamais vu d’effondrement aussi merveilleux !“. Le ton est donné. Dans cette perspective, les résultats électoraux épouvantables et le déclin du parti ne sont pas une surprise. Sur le positionnement, “il faut arrêter de se demander si on est trop à gauche, trop à droite“. Selon le président de la région, il faut proposer un projet solidaire,  face de celui de N.Sarkozy qui n’a que pour seul objectif de séparer. Les études mandatées par le staff du président de la région montreraient que “la solidarité” est une valeur forte et demandée par les citoyens.
Dans la perspective de 2012, J.P.Huchon ne fait guère de mystère de sa préférence pour D.Strauss-Khan. Il souhaite fermement le retour du FMI de l’ancien ministre des Finances. Ensuite, il devra réussir le rassemblement de toute la gauche, là, le ton reste prudent. C’est pourtant le schéma habituel de l’accession à la mandature suprême. L’émergence de l’Homme, la mise en place du projet et l’agrégation des forces autour de lui. “Est-ce que je suis candidat moi ?” lance-t-il dépité en évoquant la pléthore de candidats à la candidature pour 2012.
De son point de vue, le parti socialiste n’est pas assez sévère avec les trublions qui donnent du grain à moudre à N.Sarkozy à longueur d’année. Ceux qui lui donnent des arguments pour diviser et décrédibiliser la gauche.
J.P.Huchon est déjà en marche vers les élections régionales de 2010. Face à son équipe, le parti présidentiel aligne V.Pécresse. Plutôt optimiste et s’appuyant sur son bilan, J.P.Huchon affirme, badin, qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance. La fraîche débâcle des élections Européennes pousse à l’humilité.
Le MODEM est toujours une question épineuse, “qui peut se passer de 8% à 10% des voies ?” assène-t-il, quand on lui parle de la ligne officielle de M.Aubry. En effet, la situation sur le terrain est délicate. L’application des oukases de Solferino sonne creux quand les élus locaux se frottent au scrutin. Dans certaines régions, se posera l’alternative : peut-être perde avec le MODEM ou sûrement perdre sans lui. Pas tendre avec le leader centriste F.Bayrou, qu’il qualifie de “problème à lui seul”, il n’exclut pas la renaissance de ce dernier. “Je me méfie des hommes politiques que l’on donne pour morts“. Sans mystère il parle de son entente cordiale dans la gestion de la région avec les centristes qui “sont clairement dans l’opposition (à l’UMP)”. Les Verts, après leur récente percée présenteront une liste, “on verra au deuxième tour…“.
Face à N.Sarkozy qu’il dépeint comme autocratique, J.P.Huchon coopère pleinement sur les questions de développement de la région pour l’avancement des projets. Afin de ne pas apparaître comme le frein, le prétexte, au blocage de l’essor du “Grand Paris“. Une posture politique qu’il veut constructive.
J.P.Huchon s’y reprendra à deux fois pour finir cordialement l’entretien, car happé par l’arrivée du nouveau ministre de la Culture. Immédiatement suivi de l’ancien, J.Lang, toujours dans le sillage des résidents de la rue de Valois.
Le dimanche clôture en apothéose notamment à l’écho des chants antifascistes italiens interprétés par Mouss & Hakim et l’arrivée, veste à l’épaule, d’un X.Bertrand replet et fier de lui.

Vogelsong – 29 juin 2009 – Paris


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