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Madoff, 150 ans de prison...

Publié le 30 juin 2009 par Philippejandrok
« Pauvre » Monsieur Madoff, 150 ans de prison pour escroquerie à la cupidité et à la crédulité humaine.
Il démontre encore une fois que les crétins qui font confiance à des personnes au-dessus de tout soupçon, le paye très cher.
C’est vrai, ce type avait les diplômes, les compétences, les relations, il avait toutes les cartes dans les mains pour escroquer les plus grandes fortunes mondiales.
Car, Bernard Madoff a joué sur ses relations et sur son statu professionnel, pour embobiner de pauvres riches en leur faisant croire qu’ils allaient devenir encore plus riches dans une société qui méprise les pauvres.
Les considérer comme des victimes est un peu gênant, en effet, comment plaindre des personnes qui se sont enrichies durant des années, on ignore comment, et peut-être même, aux dépens de certains, et qui deviennent victimes à leur tour ?
 
Ils ont encore la vie, comme le pauvre misérable qui dort sur des cartons et qui mange à la soupe populaire au quotidien, celui qu’ils méprisaient en passant devant lui, sans même lui accorder un regard, à présent, la soupe, ils vont la manger, ensemble comme des frères de douleurs, de misère.
B. Madoff, n'a rien placé des milliards de dollars que ses clients lui ont confié, il a jonglé et volé, sans doute aussi voleurs que lui...
Néanmoins, des personnes impliquées plus ou moins directement se sont suicidés, les rabatteurs, il est donc responsable de la mort de ces personnes et de la ruine de centaines d'autres. En revanche, l’argent a disparu, comme par magie, pas de placement, rien, mais ou se trouve cette fortune qui n’a pas été investie ?
«Je pense que M. Madoff a dû récupérer une bonne partie des milliards de dollars retirés par ses intermédiaires. Le tout est d'espérer que les autorités seront capables de nous dire un jour, où ils se trouvent» conclut Helen Chaitman, avocate et victime de Madoff. Le Figaro
« Bernie les bons tuyaux » n’a rien dit, jamais rien laissé paraître, il s’est excusé en prétendant qu’il était désolé :
« Je me retourne pour vous le dire en face : je suis désolé, mais je sais que cela ne changera rien pour vous… Comment excuser la trahison de milliers d'épargnants et d'investisseurs qui m'ont confié les économies de toute une vie ?» B. Madfoff, lors de son procès.   Désolé, mais de quoi ?
On pourrait être désolé en rendant ce que l’on a volé, mais pas en prononçant de maigres paroles d’excuses déchargées de vérité. Il demande également pardon à sa famille pour «l'héritage de honte», évidemment, il ne dit pas que cet héritage contient quelques milliards planqués aux yeux de la justice américaine et des victimes, c’est vraiment un malin ce Madoff.
En revanche, et il me semble que c’est le plus important, cette affaire d’escroquerie démontre une chose, la folie et le malaise d’une société américaine basée sur l’exploitation et l’enrichissement économique.
Prenons une personne moyenne, un instituteur par exemple, travaillant toute sa vie à former les enfants des autres, il aura, en fin de carrière, un pécule et une retraite relativement modeste. Là, au contraire, nous avons des acteurs de la vie économique qui se retrouvent à la tête de fortunes inimaginables pour le commun des mortels, des fortunes acquises d’une manière, qu’importe la manière, mais des fortunes considérables. Or, ce sont ces fortunés qui ont été volés, car, ils étaient triés sur le volet et ils ont cru devenir plus riches que riches.
Certains ont été offusqués de se voir refuser l’entrée au Paradis Madoff, quelle horreur, quelle chance pour les petits riches, parce qu’évidemment, il y a un nivellement des riches. Madoff est donc une sorte de « Robin des pois », car, il gardait tous les pois pour lui et ne les reversait pas aux pauvres, il était aussi avare et cupide que ses clients.
Le malaise revient en fait à tout le modèle économique américain qui vit selon un modèle unique, celui de la richesse et du mépris de la pauvreté. On demande à un gosse aux USA, ce qu’il veut faire et il répond d’emblée :
- Je veux être riche !
Cette société qui suit, qui est conditionnée par un tel modèle vit dans une hypocrisie constante, où, même Dieu est une affaire commerciale rentable.   Les églises réformées américaines, critiquées par le Vatican et pour cause, l’argent récolté ne va pas dans les poches du pape, mais dans celle de ces évangélistes chrétiens, qui prêchent la parole Dollar avant celle des valeurs de la chrétienté.   Jésus se retournerait de douleur sur sa croix, s’il était témoin de ce que l’on a fait de son nom.
L’Amérique, c’est la destruction des valeurs morales, c’est l’opposition constante de la vérité et de l’action, c’est l’acceptation de la pauvreté et de la richesse, concomitantes.
Le second problème à noter, c’est l’origine religieuse de Madoff qui continue à entretenir l’antisémitisme archaïque qui prétend que les juifs sont les magnats de la finance mondiale, et qu’ils sont responsables de la plus grande escroquerie du siècle. Bravo Madoff !
 
Déjà en France, avec l’escroquerie des commerçants juifs du "sentier" à Paris dans les années 90, qui ont ruiné les banques, et qui se sont réfugiés pour la plupart en Israël, loin de la police et de la justice française ; ils ont laissé un souvenir amer de leur passage et de leurs arnaques.
Toutes ces actions, tous ces comportements scandaleux nuisent à la réputation d’une communauté qui n’a rien à voir avec ces escrocs, elles alimentent la haine d’un peuple en Europe, en Occident, et qui payent pour les erreurs des autres.
On assimile aisément Madoff aux Israéliens, aux Juifs, aux « méchants juifs », c’est à peine si l’on ne ressort pas le film de propagande nazi, le « Juif Süss » (Le Juif Süss (Jud Süß) 1940 par Veit Harlan supervisé par Joseph Goebbels), le Juif Süss, l’usurier, le méchant homme-Juif !   Et Madoff est cet homme là! Alors, les juifs sont ces hommes et ces femmes là ?
Ce serait trop facile de juger la faute de l’un et de la rejeter sur les autres et pourtant, voilà le risque que fait courir Madoff à tous les membres de cette communauté religieuse.
Alors, 150 ans pour ses crimes, cela me semble honorable, car, j’imagine que durant cette période, tant que l’on se souviendra de ce voleur, on pensera à lui comme on pense à un Juif coupable dans le mauvais sens du terme, comme on a injustement culpabilisé le peuple allemand, pour les erreurs d’Hitler.
Et ça, c’est très regrettable…
Nous vivons une époque formidable…
 

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