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Que cela reste un rendez-vous immatériel

Publié le 30 juin 2009 par Jotbou

Que cela reste un rendez-vous immatériel

Hier soir, il s’agissait de l’épisode tourné avec Zazie chez le peuple des Korowai pour l’émission “Rendez-vous en terre inconnue“. Émission singulière, emblématique, il s’agit d’un réel pari de programmation de la part du service public que de proposer une émission comme celle-ci à cette heure de grande écoute.

Sans m’attarder plus que cela sur un concept extrêmement fort que je trouve d’une très grande pertinence (et que je prendrais plaisir à scruter de plus près avec un recul plus conséquent par rapport au visonnage), je souhaiterais simplement ce soir faire part de la notion de rendez-vous et du rendu que l’on en a dans ces conditions singulières.

Étymologiquement, il s’agit “d’une convention qui unit deux ou plusieurs personnes de se trouver ensemble un certain jour à une certaine heure en un lieu désigné“. Dans le dispositif qui nous concerne, cette valeur reste identique puisque ce sont des visiteurs occidentaux qui viennent rencontrer des populations indigènes. Et ce qui m’a gêné dans l’épisode diffusé ce soir avec Zazie, c’est la matérialisation de ce rendez-vous en un échange de cadeaux (peintures laissées aux Korowai par Zazie, la guitare offerte et le bouclier offert en cadeau à Zazie). Pourquoi ? Non pas que le geste ne soit pas teinté de nombreux sentiments amicaux, mais rencontrer ces populations, c’est une chance unique. Cette émission doit être un témoignage qui ne s’ancre que dans l’esprit des gens et la matérialisation de cela renferme une forme d’indigence que je ne trouve pas appréciable du tout.

Frédéric Lopez explique souvent que tous leurs déchets (aux occidentaux) sont brûlés sur place, qu’il ne veut vendre le concept à personne pour épargner ces populations et pourtant, autoriser ces gestes simples, c’est à mon sens outrepasser une expérience immatérielle qui doit le rester.

Il n’empêche que la grande majorité de la démarche doit être saluée, car elle dispose d’un discours fondamental qui même si d’aucun le qualifieront de “colonialiste” dans la démarche doit perdurer en évitant tout écueil qui puisse biaiser le moindre élément de chacune des civilisations visitées.

PS : un article très intéressant pour ceux qui s’interrogent sur les conditions de tournage de cette émission, disponible ici.


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