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Au Lohnhof - Musée des instruments de musique de Bâle

Publié le 05 juillet 2009 par Elisabeth1

lohnhof-allegorie-de-la-musique.1246823163.JPGLe musée des instruments de musique à Bâle se trouve au centre de la vieille ville, au-dessus de la Barfusserplatz. Il s’intègre à un ensemble de bâtiments dont la partie la plus ancienne remonte à environ 1070. D’abord couvent des chanoines de Saint-Augustin, il devint plus tard un édifice municipal, appelé le lohnhof.1246820476.JPGLohnhof. L’architecture extérieure et les salles du musée lui-même témoignent encore de sa dernière utilisation en tant que prison (1835-1995).musee-des-instruments-de-musique-de-bale.1246820761.jpg Les travaux et l’aménagement du musée (1996-2000) ont été financés par les donations privées.La plus grande collection d’instruments de musique de Suisse est exposée dans le Lonhof, avec quelques 650 instruments présentés dans 24 anciennes cellules de détenus.  « La section musique à Bâle » au premier étage replace les instruments dans leur contexte social avec une représentation des villes sur les tambours, la musique dans les milieux humanistes.

Une autre section « Concerto, chorale et danse » au 2è les expose en tant que genre musical, de la musique de chambre baroque aux instruments de couvent et d’église d’origines de Suisse. Au troisième et dernier étage, « parade, fête et signaux » évoque les évènements où l’on joue ces instruments dans les circonstances telles que les représentations princières, la chasse, l’armée, avec également une exposition de « chapeaux chinois » et les instruments de musique turque, sans oublier les tambours européens.

Tout au long de la visite, presque conçu comme un « tour de ronde », le public peut écouter 200 extraits musicaux et recueillir des informations en trois langues (français, anglais, allemand) sur écran électronique (sources, illustrations, exemples musicaux, photos d’époque à l’appui) et choisir selon un système interactif. Une « cellule spéciale» est consacrée au compositeur Mauricio Kagel, compositeur, chef d’orchestre et metteur en scène argentin né à Buenos Aires le 24 décembre 1931 et mort le 18 septembre 2008 à Cologne]. Il s’est principalement attaché au théâtre instrumental en renouvelant le matériau sonore (électroacoustique, sons divers).

« Un géant, en son genre, Kagel. Sobre dans ses mots. Profond dans ses pensées. Simple et lumineux. Et pédagogue dans tout son être avec cette qualité rare de respecter et d’écouter l’autre. Son « théâtre instrumental ». Très mathématique. Inimitable. Difficile, parfois. Labyrinthique Inclassable.Du Kagel, c’est du Kagel. Hors mode. Avec l’emprise et l’empreinte d’une pensée politique qui exclut les autoritarismes, les totalitarismes, questionne en permanence le pouvoir, tente de trouver du sensà l’insensé, de percer les mystères de l’ambiguïté et de résister au vertige de l’absurde. »

Il a exploré les ressources dramatiques du langage musical contemporain dans des pièces radiophoniques, des films, des œuvres électroacoustiques et des formes anciennes. Sensible à l’humour et à la mécanique, le portrait de ce compositeur nous est dévoilé dans un espace spécialement aménagé pour les petits et les grands… un vrai moment de détente.Au carrefour de plusieurs civilisations et sollicitée par les différents styles musicaux de l’Allemagne, de la France et de l’Italie, la Suisse a connu, en musique, plus de théoriciens que de grands créateurs. La création d’un Collegium musicum à Zurich (1613) et à Winterthur (1629) marque également une étape importante dans le développement de l’activité musicale, non seulement par le soutien qu’il apportait au chant d’église et à la musique profane, mais dans l’élargissement à une association d’auditeurs de ce qui n’était jusqu’alors qu’un cercle de musiciens amateurs.

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Une forte tradition musicale humaniste s’est formée sur les bords du Rhin à Bâle durant les siècles précédents et jusqu’à aujourd’hui.

La visite de ce musée est un retour sur une partie de l’histoire de la musique en Suisse allemanique, dont l’influence de la musique allemande est demeurée capitale. Répartis sur trois étages, à l’éclairage tamisé et discret les instruments se révèlent dans un contexte très « cosy » d’où entre autre émerge un superbe saxophone couleur ivoire datant des années 30 et d’autres merveilles d’instruments à cordes, sculptés pour la beauté du regard. 

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Incluant la vue d’une cellule tagée, restée intacte, ce musée est un véritable lieu de recueillement, sorte de « salon de musique » à l’ancienne dans une tour d’ivoire, dont certains ne sont sortis qu’en 1995. Côté cour, c’est idéal pour méditer. L’hôtel la brasserie Au violon qui se situe à côté dans l’entrée du Lohnhof ne demande qu’à nous faire entendre cet instrument. 

texte Hélène Mouty, photos et vidéos de l’auteur


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