Portrait n°9 : MonGrébert.empire.fr

Et s’il faut un centième, je serai celui-là !

Partageons mon Puteaux

La galerie des portraits du centième de Kikio continue et aujourd’hui, accroché en bout de couloir, un nouveau cadre. Il est connu dans toute la blogosphère pour avoir été le Saint Jean Baptiste de Puteaux, j’ai nommé Christophe Grébert, de mon Puteaux.com.

Qui est Grébert ? Un drôle de zèbre, un mélange très très rare de  fils de mai 68 et de croisé démocrate.

Sur le premier point, j’en veux pour preuve qu’il est né l’année érotique qui a suivi les évènements du Quartier latin. Sur le second point, Grébert incarne une gauche démocrate et libérale que brocarderait volontiers Houellebeck : fondateur de radio libre, créateur de blog de résistance à Puteaux, homme d’éthique, catholique et membre de SOS homophobie (une double appartenance assez rare). Si je devais le rattacher à une famille politique, ce serait Tocqueville, Weber, Montesquieu.

Difficile de placer sur un échiquier ce sans culotte du nouveau siècle, usant et abusant du mot de citoyen pour légitimer sa révolte permanente.

Langue de Puteolien

C’est que Grébert a été la cible de multiples procès de la part des Ceccaldi, la Dynastie au pouvoir à Puteaux. C’est ce bras de fer entre les Goliaths politiques et le David du Net qui a rendu célèbre Grébert.

Monputeaux.com a cependant joué un rôle bien plus important dans la vie de Grébert que son passage par les radios libres. L’homme, qui s’identifiait surtout par ses combats et qui disparaissait volontiers derrière ses causes, a fini par imposer son nom propre comme marque de fabrique.

D’auteur de libelle, Grébert est devenu homme d’action, un peu comme si Beaumarchais était devenu Mirabeau. Exemple : Monputeaux.com a disparu, surtout comme adresse de référence au Kikio, au profit de grebert.fr. Tout un symbole pour le Mirabeaumarchais du Net.

Mire-moi également - La photo du maître des lieux, posant sous son meilleur profil, décore désormais très artistiquement les pages narcissiques de son royaume, barbe de trois jours soigneusement entretenue. Son numéro de téléphone est en libre accès.

Grébert est d’une franchise déconcertante mais ceci ne ne doit pas faire oublier qu’il est également en franchise tout court. Il pourrait ainsi  lui aussi concourir à « ma binette partout » du Canard enchaîné : Dailymotion.grebert.net, Facebook.grebert.net, Flickr.grebert.net, Netvibes.grebert.net, Twitter.grebert.net… Christophe qui, déjà ?

Revoyez sa première allocution comme conseiller municipal (pas très limpide d’ailleurs) et vous sentirez que l’Homme, à force de se sentir investi d’une mission purificatrice, a fini par apprécier la marque du singulier.

1er conseil municipal de Puteaux : intervention C. Grébert
par grebert

Urbi et Urbi

Il serait cependant dommage d’ignorer ce qui fait la force de Christophe Grébert : une volonté réelle de communiquer sur le web sa passion de la lutte démocratique. Même si l’obsession n’est jamais loin, Grébert fait une chose que peu d’élus acceptent de réaliser – informer en continu ses électeurs de ce qui se décident en ville. Il le pointe d’ailleurs dans ses billets.

Je salue la constance : on rêverait que nos 577 députés en fassent de même.

Reste que les luttes homériques de Puteaux paraissent parfois légèrement décalées et prêtent à sourire, ou à bailler. Les questions du groupe de Grébert, transmises par les habitants, sont du style : « Le 23 mai dernier, un spectaculaire incendie a éclaté dans un immeuble au 86 de l’avenue du Général de Gaulle. Pierre souhaite savoir ce que deviennent les occupants des appartements détruits par le feu ? »

Voilà pourquoi, à force de parler à un nombre restreint d’internautes, Grébert.fr perd un peu de son intérêt pour un non-putéolien. C’est là qu’on regrette que Grébert n’ait pas déménagé sur Paris ou Lyon !

n°32

CeccaldiChristophe GrébertMon Puteaux

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