Le chat et la tortue.

Le tort tue ?     On dirait un titre de fable de La Fontaine. Ou la tortue qui détestait les chats. Le chat joue, mais la bestiole à carapace pas. Ou bien, allez savoir, vu l’antériorité génétique des reptiles sur la Terre, c’est peut-être elle qui joue. Je ne sais pas. Bon, le chat lui, il veut s’amuser avec cette sorte de robot mal foutu (encore un truc de Sony ?), pas encore très au point en rapidité/agilité. Mais le monstre antédilluvien le mord. La scène se répéte jusqu’à lassitude du félin, ce qui fait que la tortue se met à galoper comme une folle jusqu‘à aller aussi vite qu’un lièvre. Le chat se barre. Un autre déboule, blanc, celui-là. Et notre altière pécore de courir derechef après sa proie du jour. Elle ne se lasse pas. Y a-t-il une morale à cette affable histoire de tortue agressant les chats de passage ? Oui. C’est que l’acharnement trouve toujours des cibles trop difficiles, inaccessibles. Plus il va, plus il s’acharne. Et quand à la fin, l’objectif fuit de son horizon immédiat, il en trouve un autre, tout aussi inaccessible. Le secret de longévité de la tortue ? Elle ne se souvient de rien, n’a aucune mémoire. Ne se souvient de rien d’autre que de son acharnement à mordre des ennemis inaccessibles. Ne se souvenant jamais de rien, elle a survécu des millions d’années dans sa carapace, se réfugiant en elle-même quand rien ne va plus, mais elle n’a pas évolué d’un pouce. C’est la même tortue qu’il y a 10 000 d’années. L’acharnement n’est pas l’intelligence. Méfiez-vous des gens qui ont une carapace d’idées reçues, ils sont souvent agressifs et prennent la première proie qu’ils voient sous le nez, même si elle est inaccessible…