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Figurante d'ambiance

Publié le 26 mai 2009 par Venise19 @VeniseLandry
Figurante d'ambianceVoici ma journée, je vous l’offre sur un plateau ... de tournage. À ceux à qui ça tente. Aujourd’hui, et jeudi j’y retourne, j’étais à Montréal dans un lieu de prière sur St-Denis converti, le temps d’un tournage, en quartier général. Cette fois, l’administration (portables, cellulaires, paperasse), coin coiffure/maquillage, les comédiens et les figurants d’ambiance (le nom officiel !) dans la même pièce. Disons que les sept figurants que nous étions avions intérêt à nous faire discrets. Les conditions varient d’une figuration à l’autre. Comme pour un voyage, l’on part avec sa valise sans connaître le , le comment et le avec qui. Plutôt une aventure, puisqu’en plus, on ne connaît pas l’heure exacte à laquelle prend fin le voyage.
Avant de plonger dans cette journée, voici ce sommaire :
Télésérie québécoise « Ni plus ni moi » jouera à Série Plus, six épisodes d’une heure.
Comédiens principaux aujourd’hui : Emmanuel Bilodeau, Edith Cochrane
Lieu du tournage, tout à côté du quartier général (parfois l’on doit se déplacer en minibus) : Snack-Bar d’un quartier ouvrier. Figurants : clients du snack-bar accentuant l’ambiance de pauvreté de la classe ouvrière.
À l’arrivée, aussitôt le bonjour et le formulaire rempli, je me dirige vers la costumière et ensemble on fouille la valise. La demande que l’on m’avait faite au téléphone la veille: trois ensembles de vêtements, couleurs ternes avec de l’usure. Seulement deux de mes ensembles ont été approuvés, s’y trouvait un vert trop éclatant (voyez un vert sapin !).
Après, l’attente. Essayer de lire malgré le fort bruit ambiant, c’est très exigeant, ce qui fait qu’on se retrouve souvent à bavarder. De toutes manières, j’étais en compagnie de deux danseurs professionnels et leur conversation était passionnante. De temps en temps, la troisième assistante arrive dans le local, nous pointe du doigt « toi, viens ! ». La première fois, je n’ai pas eu le temps de mettre le pied dans le casse-croute, on m’a congédiée. Ils conversent à travers leurs oreillettes et micros et en résultent de nombreux changements. Et le cafouillis propre à la méthode du fur et à mesure. La deuxième fois, j’ai réussi à mettre le pied mais quelques minutes seulement puisque, après discussion de vive-voix et devant moi, on préfère me garder pour personnifier la femme du couple qui entre à la dernière scène.
Remarquez, le paragraphe ci-dessus équivaut à 4-5 heures d’attente. Si vous y rajoutez le dîner où les figurants apportent leur lunch ou vont manger au resto (un vrai !) sans encore avoir été utile, ça impressionne. Mais vers 16 h 00, cette fois semble la bonne, par contre on hésite sur le choix de mon partenaire. Quatre hommes ayant été surexposés, il n’en reste plus de mon âge. La responsable en pointe un et tâte le terrain pour connaître son âge et fièrement il proclame : 80 ans jeudi ! Estomaquée, elle réplique, je vous en donnais 65. Ne me les donnez pas, je les ais déjà !
Vif d’esprit en plus.
Après une heure sur le plateau à épier un autre couple « Emmanuel B. et Edith C. se donner la réplique dans le fond de la cuisine du casse-croute, nous faisons la scène qui consiste à nous diriger vers les tabourets et s’asseoir au comptoir. Point. À quelques reprises d’accord, mais point. Ensuite, retour au quartier général mais pas pour longtemps. On a besoin de passants sur le trottoir faisant l'arrière-plan humain d’Émmanuel Bilodeau. Qui n’a pas déjà été un passant dans sa vie ? La seule différence est qu’il faut respecter les signaux, courir pour revenir à sa position de départ et entendre le « moteur ... action » à travers les coups de klaxons et le trafic de 5 h. Nous avons exécuté allègrement nos allers-retours pendant une demi-heure, une dame en faisait elle aussi, bénévolement (elle attendait quelqu’un !), et nous trouvait bien comiques de faire semblant.
C’est vrai que c’est comique "faire semblant", surtout d’une manière aussi sérieuse, et coûteuse.
Jeudi, avec cette même équipe, le tournage sera de soir-nuit et cette fois, le plateau sera dehors. Pour faire quoi, comment, où, qui, et avec qui ? Je le saurais la veille, en autant qu’il y ait un lendemain puisque s’il pleut, le voyage est annulé ... même si la valise est prête.
Quand je vous dis, l’aventure ! Du "faire semblant" et de l’aventure. De l’enfance à la manière adulte.
* * *
N.B. : Même si figurante d'ambiance, je n'ai pas l'impression d'arriver à vous rendre l'ambiance qui règne sur ces plateaux ...
Article de Hugo Dumas qui en dévoile long sur la série.

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